Avant-première du film « Fadhma n’Soumer » Un parcours exceptionnel

Avant-première du film « Fadhma n’Soumer » Un parcours exceptionnel

Le long métrage historique « Fadhma n’Soumer », dont la version originale en tamazight est « Avernous Yerghan », réalisé par Belkacem Hadjadj, a été présenté, hier, en avant-première à la salle Ibn Zeydoun (Riad El Feth, Alger), en présence du réalisateur, du producteur et des acteurs.

Ce film d’histoire est coproduit par l’Agence algérienne pour le rayonnement culturel, le Centre national des études et recherches sur l’histoire du mouvement national et sur la Révolution du 1er-Novembre 1954 et la société de production Machahou, avec le soutien des ministères de la Culture et des Moudjahidine. C’est le premier film algérien sur Fadhma n’Soumer produit par Belkacem Hadjadj, réalisateur de plusieurs longs métrages, dont « Machaho » (1996) et « El Manara » (2004). Le tournage a été effectué dans les wilayas de Bordj Bou-Arréridj, Bouira et Bejaïa.

« L’un des problèmes majeurs qui s’est posé à nous concerne l’écriture du scénario, comme le rôle attribué à Boubaghla, un personnage de cinéma d’action. Il bouge, frappe, gueule. Bref, il nous fait voyager à travers l’image et le paysage », a indiqué Belkacem Hadjadj. « Le personnage de Fadhma n’Soumer est spirituel. Il a fallu à partir de la légende fabriquer le personnage de Fadhma, sans tomber dans le ridicule et le faux », indiquera-t-il. Les comédiens Laëtitia Eïdo (Fadhma), Assad Bouab (Boubaghla), Ali Amrane (Anzar), Melha Mameri (Ninouche), Ahcène Kherabi (Rabah), Farid Cherchari (Tahar), et Menad Embarek (Moulay Ibrahim) ont su transmettre aux spectateurs la sincérité dégagée dans leur jeu. Des scènes narrées, cadrées et bien jouées ne donnant pas cette impression d’une multitude d’actions et de discours anarchiques qui manquent de recherche et de talent. La trame du film de 2 heures porte sur le parcours de l’illustre combattante entre 1849 et 1857. Les événements nous renvoient à l’époque où la Kabylie était insoumise. La France s’active à préparer la conquête de cette région stratégique. La résistance s’organise. C’est dans ce contexte que grandit Fadhma au sein d’une famille de notables lettrés liée à une puissante confrérie religieuse. Elle révèle très vite une personnalité exceptionnelle qui ne peut se satisfaire du statut réservé à la femme dans la société rurale. Rejetant le mariage traditionnel, elle préfère la retraite solitaire. Jusqu’au jour où l’Histoire, en marche, lui fait rencontrer un destin à sa mesure. Fadhma N’soumer, de son vrai nom Fadhma Sid Ahmed, est née vers 1830 au village Ouerdja, dans la région d’Aïn El Hammam (Tizi Ouzou). En 1847, elle décide de participer à l’insurrection menée notamment par Boubeghla contre l’occupant français. En 1854, cette figure de proue de la résistance populaire participa avec son armée à la bataille livrée dans la vallée du Sebaou. Une cuisante défaite a été alors infligée aux troupes du maréchal Randon. Arrêtée en 1857, elle meurt en détention en 1863.

Samira Sidhoum