Autour des particules énergétiques cosmiques : Des scientifiques algériens traquent les grands mystères de l’univers

Autour des particules énergétiques cosmiques : Des scientifiques algériens traquent les grands mystères de l’univers

L’Algérie participe à ce projet avec 31 chercheurs issus des universités de Annaba, Constantine, Tlemcen, M’sila et Jijel, et deux centres de recherche, le CDTA, son unité de Sétif et le Centre de recherche en astronomie, astrophysique et géophysique (CRAAG, Bouzaréah).

Traquer les mystères de l’univers, comme les particules énergétiques cosmiques, c’est le grand défi d’une équipe de scientifiques Algériens, qui va construire avec d’autres scientifiques de 14 pays un télescope géant et l’installer sur la station spatiale internationale (ISS). Développé conjointement par des chercheurs japonais, initiateurs du projet, et ceux de 13 autres pays, dont l’Algérie, le projet  »JEM-EUSO » (Japanese Experiment Module-Extreme Universe Space Observatory onboard ) porte sur la réalisation d’un télescope spatial

particulier: l’étude des particules extrêmement énergétiques du rayonnement cosmique en observant leur entrée dans l’atmosphère.

Mohamed Traiche, cadre au Centre de Développement des Techniques Avancées (CDTA) et coordinateur du projet de l’équipe de scientifiques algériens au  »JEM-EUSO », explique à l’APS que le travail effectué par la  »partie algérienne se déroule dans de bonnes conditions ».

‘On travaille actuellement sur le montage d’un mini-euso, un module pilote que doit transporter vers la partie russe de l’ISS le lanceur russe Kosmos », a t-il révélé. C’est le 26 février dernier qu’un accord a été conclu entre les pays participant au projet pour la construction d’un mini télescope spatial (mini Euso), une sorte de démonstrateur, a-t-il souligné.  »Les équipes algériennes ont en charge, pour ce projet, la réalisation de la partie mécanique, en collaboration avec les italiens et les russes. Le mini télescope doit être lancé en mars 2017 et placé sur le segment russe de l’ISS », explique M. Traiche.  »Dans ce même projet, nous avons également en charge la réalisation, avec le Mexique, de l’alimentation basse tension du module), mais c’est l’Algérie qui pilote ce projet », ajoute t-il, avant de souligner qu’avec la France, l’Italie et l’Allemagne,  »nous avons également la réalisation pour la partie électronique du détecteur ainsi que le Red-out (tous les composants et les circuits imprimés) ». M. Traiche explique que  »beaucoup de ces réalisations sont en partie effectuées au siège du CDTA d’Alger et à Tlemcen. Mais, actuellement, on bute sur des problèmes de financements de certains de ces projets », ajoute t-il. Le défi que se sont lancé les scientifiques algériens, à travers la participation au projet  »JEM-EUSO », est de tenter de comprendre un des grands mystères de l’Univers: les particules énergétiques cosmiques. A l’inverse d’un télescope  »ordinaire » orienté vers l’espace, JEM-EUSO, sera en fait tourné en direction de la Terre. Il sera porté par une fusée H-IIB (japonaise, NDLR) et installé sur la plateforme externe d’expérimentation du module japonais (JEM) de la station spatiale internationale (ISS). JEM-EUSO est un observatoire d’une nouvelle conception, et utilise de grands volumes de l’atmosphère terrestre afin de détecter les particules les plus énergétiques de l’Univers. Et d’expliquer certains phénomènes cosmiques, comme ces rayonnements, qui bombardent la Terre depuis de sa création. Parmi les objectifs de la mission de JEM-EUSO, figure celui de percer le mystère de l’origine de ces particules, considérées par les astrophysiciens comme étant les plus énergétiques jamais observées dans l’Univers, et surtout, comment elles peuvent atteindre la terre. Une mission à laquelle participent les principaux pays ayant une très grande expérience dans le domaine de la recherche spatiale, et particulièrement l’industrie spatiale, dont les Etats-Unis, la Russie, la France, le Japon. En outre,  »c’est un projet qui regroupe plus de 300 chercheurs de renom de par le monde, affiliés à 80 instituts et agences prestigieuses, telles que la NASA et l’agence japonaise Jaxa », selon un responsable au ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique.

L’Algérie participe à ce projet avec 31 chercheurs issus des universités de Annaba, Constantine, Tlemcen, M’sila et Jijel, et deux centres de recherche, le CDTA, son unité de Sétif et le Centre de recherche en astronomie, astrophysique et géophysique (CRAAG, Bouzaréah).

La contribution financière de l’Algérie à ce projet s’élève à un million de dollars et est destinée au déplacement des chercheurs pour l’acquisition du savoir-faire et la conception de certaines parties de ce télescope particulier. Outre l’Algérie et le Japon, les autres pays participant à ce programme sont les Etats-Unis, la France, l’Allemagne, l’Italie, le Mexique, la République de Corée, la Russie, l’Espagne, la Slovaquie, la Suède, la Suisse, la Pologne et la Bulgarie. Les scientifiques Algériens ont été admis dans ce cercle de recherche, après deux années d’évaluation par des experts internationaux de leurs potentialités scientifiques et technologiques algériennes .

B. S.