Autoroute Zéralda-Boudouaou,6 millions d’euros le kilomètre

Autoroute Zéralda-Boudouaou,6 millions d’euros le kilomètre

La 2e rocade autoroutière inaugurée récemment par le ministre des Travaux publics figure parmi les plus grands projets du secteur inscrits dans le programme du dernier plan quinquennal.

Cet axe routier qui s’étale sur une longueur de 62 km couvre trois wilayas du Centre, entre autres Boumerdès, Alger et Blida. Pour la réalisation du projet une enveloppe financière de plus de 3 789 milliards de centimes (37 899 841 342,62 DA) a été initialement dégagée, l’équivalent de 352 millions d’euros environ, pour le seul lot route depuis Zeralda (Alger) à Berrahmoune (Boumerdès), soit à plus de 5 millions le kilomètre. Cet axe routier, principal du projet, est réalisé sur une longueur de 62 km, 39 km en 2×3 voies et 23 km en 2×2 voies sur 23 km. Quant aux ouvrages d’arts, l’on dénombre 162 unités, 10 viaducs, 28 ponts inférieurs et 29 supérieurs auxquels s’ajoutent un tunnel, une trémie et 93 unités d’ouvrage de protection. La particularité technique du projet est constatée par les nombreux observateurs ainsi que les spécialistes des routes qui ont suivi l’évolution du projet est celle d’une nouvelle technologie liée au bitumage de la route constitué d’enrobés à module élevé (EME). C’est pour la première fois que ce type d’enrobés est utilisé en Algérie, s’accorde-t-on à signaler. Cette nouvelle technique concerne la construction de nouvelles autoroutes, de routes à fort trafic, la modernisation des projets routiers et les travaux de renforcement structurel, comme confirmé par le maître de l’ouvrage, l’Agence nationale des autoroutes (ANA). Ces performances mécaniques des EME offrent plusieurs avantages liés à la bonne résistance de l’orniérage de la route, la rigidité élevée, la bonne tenue à la fatigue et la duralité de l’état structurel de la route. Le ministre des Travaux publics, lors d’une visite sur le chantier, a indiqué que cette technique est pratiquée aux Etats-Unis et en Arabie saoudite. Le projet en lui-même constitue une fierté pour l’Algérie et le programme du président de la République que quiconque ne peut négliger. La mise en service récente du projet a relevé une grande satisfaction des automobilistes et des usagers de la route nationale 5. Les grandes attentes et les embouteillages de la RN5, notamment sur le palier Boudouaou-Réghaïa, ne sont que de vieux souvenirs. Bien que le projet ait accusé un retard considérable de plus de 3 ans, l’heure est au compte des anomalies relevées depuis l’inscription du projet jusqu’à sa mise en service. Une première expérience que les responsables du secteur, bien que satisfaits, ne sont pas près de renouveler avec les insuffisances enregistrées depuis la pose du projet en 2006. Ainsi, le projet de la 2e rocade autoroutière Berrahmoune-Zeralda est revenu à l’Etat à plus de 4 451 milliards de centimes équivalant à environ plus de 424 millions d’euros. Le prix calculé à sa concrétisation se situe environ à plus de 5 millions d’euros le kilomètre. Ce prix est exagéré si on le compare à ceux des autres pays africains, et plus particulièrement maghrébins. Une information rapportée par TSA-Algérie indique que «la Chine a construit un pont autoroutier de 2×3 voies sur la mer pour 23 millions d’euros le kilomètre. L’Algérie a construit une chaussée d’autoroute pour 10 millions d’euros le kilomètre. En Tunisie et au Maroc, le kilomètre d’autoroute revient à moins de 4 millions d’euros», explique un spécialiste. Pour le projet de la 2e rocade autoroutière Zeralda-Boudouaou, le kilomètre est revenu à plus de 5 millions d’euros le kilomètre et l’échangeur de Berrahmoune de 2,5 kilomètres à 63 millions d’euros, soit 25 millions d’euros le kilomè-tre.

Il est à rappeler que cette infrastructure routière est réalisée par un groupement algéro-hispano-portugais. Elle dessert plusieurs localités et agglomérations urbaines à travers plusieurs principaux échangeurs entre autres Zeralda, Draria, Birtouta, Meftah, Khemis El Khechna, Eucalyptus, la nouvelle ville de Sidi Abdallah ainsi que Hammadi et la zone industrielle de Rouïba pour aboutir à Berrahmoune.

Par A. Kichni