Le motif des Japonais serait d’envoyer un signal au ministère des Travaux publics car asphyxiés financièrement et ne pouvant plus accélérer la cadence des travaux. Cojaal serait au bord de la faillite.
La grève des travailleurs algériens chargés des travaux du tunnel T4, dans ses deux parties nord et sud (Aïn Bouziane wilaya de Skikda et Zighoud-Youcef, wilaya de Constantine) qui dure depuis près d’un mois sera suivie, selon des indiscrétions, par un autre mouvement de protestation.
Cette fois-ci, ce sont les Japonais eux-mêmes qui comptent déclencher un débrayage. À en croire des sources proches de l’administration, les cadres de l’entreprise prépareraient une grève similaire à celle de l’été dernier lorsque tous les chantiers ont été mis à l’arrêt pendant plus d’un mois et demi.
Un préavis de grève aurait été envoyé à l’Agence nationale des autoroutes (ANA). Notre source ajoute que le motif des Japonais serait d’envoyer un signal au ministère des Travaux publics, car asphyxiés financièrement et ne pouvant plus accélérer la cadence des travaux. Cojaal serait au bord de la faillite. La venue du haut cadre japonais de la société Kajima serait d’ailleurs annoncée comme cruciale.
Quant aux 300 travailleurs algériens, ils sont toujours en grève, alors que des négociations quasi quotidiennes se sont toutes soldées par un échec. En effet, une importante réunion tenue à Constantine, en début de semaine, entre syndicalistes et responsables de l’administration avec la présence d’un haut cadre de Kajima (principale entreprise du consortium Cojaal) n’a rien donné. D’un côté, les grévistes appuyés depuis peu par leur syndicat, UGTA, campent sur leurs positions et revendiquent un minimum de 25% de hausse des primes, de l’autre une administration en butte à des difficultés financières et qui ne peut que promettre une hausse ne dépassant pas les 15%.
Les principaux points de désaccord entre les deux parties concernent la hausse des primes de risque, de nuisance et celle du travail posté (travail de nuit), les travailleurs n’ayant obtenu que des concessions mineures comme la création de la médecine du travail. Pour ce qui est des travaux, le maître d’ouvrage s’appuie toujours sur les quelques ouvriers asiatiques mais qui sont non qualifiés pour mener une expertise et l’opération de coulage de béton dans un coffrage de voûte se déroule en dépit des risques. Selon nos informations, une surface de 300 à 350 m2 a déjà subi un remplissage de béton.
DRISS B.