Le gouvernement a confirmé aujourd’hui lundi la résiliation du contrat portant sur la construction par le consortium japonais Cojaal d’un tronçon de l’autoroute est-ouest qui s’étale sur 400 km.
Cette annonce faite ce matin par le ministre des travaux publics Abdelkader Kadi sur les ondes de la radio nationale, n’est évidemment pas une bonne nouvelle.
Elle ne témoigne pas de la rigueur du gouvernement dans le suivi de ce chantier ininterrompu qui s’étire à longueur d’années. Il faut savoir en effet que ces 400 Kms que devait construire les japonais, devaient êtres réceptionnés 40 mois après la signature de l’accord en …2006.
Mais il a fallu attendre huit longues années pour savoir au final que ce contrat va être purement et simplement résilié. Quel gâchis ! On aurait bien aimé que le ministre nous annonce enfin la réception enfin de ce «projet du siècle» devenu le scandale du siècle.
Où était donc l’ancien ministre des travaux public recyclé dans les transports, pour nous dire pour ce tronçon connaît une telle issue.
Quel gâchis !
Amar Ghoul qui a construit sa carrière politique sur la base de cette autoroute, en osant même rêver du fauteuil présidentiel, est tenu de nous expliquer les tenants et les aboutissants de cette autre arnaque.
A priori les japonais n’ont pas réputation d’être de mauvais gestionnaires, ni des gens indignes de confiance. Leur savoir-faire et leur sérieux sont devenus proverbiaux dans le monde entier au même titre que les allemands.
Il est alors bizarre de constater qu’ils aient décidé de ranger leurs engins et plier bagages d’Algérie. Très curieux….
Le remplaçant de Ghoul tente de nous convaincre que la résiliation du marché sera aux seuls torts des japonais et que les clauses du contrat ne leur permettent pas de recourir à un arbitrage international.
Mais il est difficile d’imaginer des japonais se faire prendre comme des lapins dans un marché aussi juteux.
400 Kms cherchent preneur…
Quoi qu’il en soit, cette résiliation d’un contrat de construction de 400kms sur les 1216 que compte cette autoroute arlésienne, est une preuve si besoin que sa livraison finale n’est pas pour demain.
Au train où vont les choses, elle pourrait même servir de thème de campagne présidentiel en 2019 ! Amar Ghoul pourrait, sans rire, se féliciter d’avoir terminé cet «œuvre» en l’espace de 15 ans…
Pendant ce temps, l’enveloppe initiale de 7 milliards de dollars risque de grimper à 20 milliards à cause des surcoûts et autres dommages et intérêts que l’Algérie pourrait payer dans de fastidieux arbitrages internationaux.
Passons sur les pots de vins, et autres scandales de corruption qui jalonnent cette autoroute devenue un tonneau des Danaïdes.
Le procès de cette affaire va d’ailleurs s’ouvrir prochainement au tribunal criminel de Blida alors même qu’un tiers du projet est au stade du chantier…
Il faut bien qu’un jour les responsables, et à tous les niveaux, de cette insupportable atteinte à l’économie nationale répondent de leur actes. Parce que, le problème n’est pas à Tokyo mais bien à Alger.