La fièvre est montée d’un cran aux quartiers généraux des nouveaux partis politiques. Et pour cause, l’autorisation de la tenue du congrès constitutif des nouveau-nés du paysage politique algérien, interviendra aujourd’hui ou au plus tard dimanche prochain.
C’est ce que nous ont affirmé hier les fondateurs de ces formations politiques. L’information a été confirmée également par une source proche du département de Ould Kablia. Le congrès constitutif étant l’étape qui précède l’obtention du fameux sésame pour activer dans l’arène politique, se tiendra pour la plupart des nouvelles formations début février prochain.
«Les leaders des partis politiques qui ont déposé leur dossier d’agrément sont attendus demain (aujourd’hui Ndlr) au ministère de l’Intérieur pour retirer leurs autorisations pour la tenue de leur congrès constitutif», nous a affirmé une source proche du ministère qui n’a pas précisé le nombre de partis qui seront convoqués. «Ceux qui remplissent bien sûr les conditions requises pour la création d’un nouveau parti comme cela est stipulé dans la loi organique relative aux partis politique», affirme notre source.
Contactés, les fondateurs des nouveaux partis politiques ne contredisent pas cette information. «Après la publication de la loi sur les partis politiques dans le ‘’Journal officiel’’, on attend d’un moment à l’autre que l’autorisation de la tenue de notre congrès soit notifiée. C’est une question de jours», dit, très optimiste, Mohamed Saïd, président du Parti de la liberté et de la justice (PLJ). «Notre parti a franchi avec succès la première étape, la deuxième interviendra après la tenue du congrès constitutif. D’ici la mi-février nous aurons notre agrément», ajoute-t-il, soulignant que le PLJ «a eu déjà l’accord de principe pour la tenue du congrès, avant l’adoption de la nouvelle loi sur les partis».
«Nous n’avons rien reçu d’officiel, mais cela peut se faire demain (aujourd’hui Ndlr) ou dimanche, puisque le ministre a déclaré récemment que l’autorisation d’un congrès constitutif sera délivrée après la publication de la loi sur les partis politiques au ‘’Journal officiel’’», affirme pour sa part Djamel Benabdessalam, fondateur du Front pour l’Algérie nouvelle (FAN).
Le président du Front démocratique (FD), lui, n’attend rien pratiquement des pouvoirs publics. «Je ne suis pas demandeur d’agrément. J’ai demandé l’agrément il y a 13 ans. Et le ministère n’a rien notifié après deux mois du dépôt du dossier, donc mon parti est agréé automatiquement. Mais je suis empêché d’activer pour la raison que le pouvoir n’accepte pas d’autres partis autres que des partis soumis». «Nous sommes encore dans la culture de celui qui n’est pas avec moi est contre moi. Nous sommes devant un pouvoir autiste qui refuse l’ouverture du champ politique», a indiqué Sid Ahmed Ghozali qui déplore «la fuite en avant du gouvernement quant à l’agrément de son parti». Quoique il ait déposé sa demande depuis 13 ans, le FD doit attendre, comme les autres nouveaux partis d’ailleurs, le feu vert des autorités afin de tenir son congrès. Même chose pour le Front national pour le changement (FCN) de Abdelmadjid Menasra qui souligne que «son parti n’a rien reçu pour le moment». S’exprimant mardi sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale, Amara Benyounès, président de l’Union pour la démocratie et la république (UDR) a dit s’attendre à ce que son parti, dont le congrès constitutif a été tenu en 2004, soit agréé «avant la fin du mois de janvier 2012», précisant qu’il a été reçu lundi «pour la deuxième fois» au ministère de l’Intérieur et des Collectivités locales.
Pour le chef de l’UDR, «il n’y a aucun doute» quant à l’agrément de la formation politique qu’il dirige, notamment, a-t-il relevé, après la décision politique du président de la République de lancer les réformes. Pas de congrès constitutif sans l’aval des autorités pour les partis en voie d’agrément. Toute réunion de ce genre est soumise à une autorisation délivrée par le ministère de l’Intérieur, a déclaré récemment Ould Kablia. «L’organisation de tout congrès constitutif des partis est assujettie à la délivrance préalable d’une autorisation», a-t-il insisté. Le ministre avait indiqué également que cinq ou six partis politiques peuvent remplir les conditions pour l’obtention de l’agrément.
Par Salim Naït Mouloud