Autorisations des réunions dans la capitale, Ces chiffres qui cachent la réalité

Autorisations des réunions dans la capitale, Ces chiffres qui cachent la réalité
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Interpellé par l’opposition quant aux interdictions imposées aux manifestations et autres activités publiques au niveau de la capitale, le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a consenti, enfin, à s’en expliquer.

Le ministre des Relations avec le Parlement, Khelil Mahi, qui le représentait, jeudi, à l’Assemblée populaire nationale (APN) où s’est déroulée une session dédiée aux questions orales des députés, y a convoqué le langage des chiffres en vue de battre en brèche les accusations itératives de l’opposition. Il a affirmé, en effet, que 657 autorisations ont été accordées pour l’organisation de réunions publiques au niveau de la wilaya d’Alger, durant le premier semestre 2014, entre le 1er janvier et le 10 juin, plus exactement.

Il a précisé que sur ce total de 657 autorisations, plus de la moitié a concerné des réunions à l’initiative de personnes. Le ministre chargé des Relations avec le Parlement a, par ailleurs, indiqué que, sur le reste, 80 autorisations ont été délivrées pour les partis politiques, 12 ont été accordées à des syndicats nationaux, 212 autres à des associations nationales et locales et, enfin, 6 à des activités sportives.

“Le nombre global cité des autorisations délivrées couvre une partie importante des demandes introduites pour l’organisation de réunions du genre”, a souligné Khelil Mahi, donnant à comprendre que le nombre de rejets de demandes d’autorisation d’activités publiques à Alger serait minime. Des rejets que le ministre a justifiés par le non-respect de la réglementation en vigueur relative aux manifestations publiques. “Le refus d’octroi d’autorisations pour les autres demandes introduites est lié au non-respect des conditions prévues par la loi”, a-t-il soutenu, enchaînant par un commentaire : “L’Algérie œuvre par le biais de ses institutions à consacrer l’État de droit et à protéger les droits individuels et collectifs, y compris la liberté d’expression et d’association, de réunion et de manifestation, des droits garantis par la Constitution et les lois de la République.” Le ministre chargé des Relations avec le Parlement a expliqué, que les rejets de demandes d’autorisation par l’administration procédaient, par ailleurs, du souci de protéger les citoyens et leurs biens.

L’Algérie s’emploie à faire face à toute atteinte à l’intégrité physique et morale du citoyen.” Dans sa réponse, au nom du Premier ministre, Khelil Mahi n’a pas manqué de souligner que les modalités d’exercice des manifestations publiques sont définies et régies par la loi. Il est utile de rappeler que, spécifiquement, les marches dans la capitale sont interdites depuis juin 2001. L’interdiction a été promulguée suite à la grandiose marche des arouch de Kabylie sur Alger.

Une marche qui a drainé plusieurs centaines de manifestants et qui a été émaillée par des incidents tragiques. Depuis, il devenait quasiment impossible d’organiser une marche à Alger. Les rares fois où le pavé a été battu, il l’a été malgré les interdictions. L’on peut citer les tentatives de marches du début de l’année 2011 ainsi que les tentatives islamistes à deux ou trois occasions. Durant le premier semestre 2014, Alger a enregistré des tentatives de marches et de rassemblements avortées, celles à l’initiative notamment du mouvement Barakat.

S .A. I.