Automobile,Le marché met le turbo

Automobile,Le marché met le turbo

La voiture française est très courtisée et occupe toujours les premières loges

Jamais marché automobile n’a rapporté autant d’argent aux fabricants et jamais Trésor public n’a déboursé autant d’argent pour satisfaire les caprices des Algériens.

Le parc automobile en Algérie explose. En dépit de la suppression du crédit automobile, le marché est en perpétuelle extension. Selon la direction générale des Douanes, l’Algérie a importé 418 665 véhicules durant les neuf premiers mois de l’année 2012, contre 298 816 à la même période en 2011. Soit une hausse de plus de 40% qui risque de saler encore plus la facture de nos importations qui ont atteint un seuil record. Coût de la transaction: 367,7 milliards de dinars, payés en devises sonnantes et trébuchantes. Se taillant la part du lion, les 40 concessionnaires agréés ont importé du 1er janvier au 30 septembre de l’année en cours, 397.434 véhicules pour un montant total de 340, 03 milliards de dinars.

Durant la même période de l’année dernière, ils ont fait entrer 280.672 véhicules pour une facture de 242, 96 milliards de dinars, soit une augmentation de 41,6%. De leur côté, les particuliers ont importé 21.231 véhicules à fin septembre 2012, contre 18 144 l’année d’avant pour respectivement 27, 70 et 23, 94 milliards de dinars. Soit une valeur en hausse de près de 40%. Evidemment, la voiture française est très courtisée et occupe toujours les premières loges au classement des véhicules importés. Et dire qu’avec tout cet argent, on aurait pu construire quatre nouveaux métros. Car, selon les chiffres communiqués par les officiels, la réalisation du métro a coûté à l’Etat 100 milliards de dinars.

LG Algérie

Lorsque l’on sait le nombre d’accidents qui surviennent quotidiennement sur nos routes et surtout leurs cortèges de morts qui endeuillent des milliers de familles chaque année, on se demande pourquoi tous ces caprices dont on aurait pu volontiers se passer si on avait investi davantage sur les transports en commun et sur le rail pour assurer le transport des citoyens.

La réalisation de l’autoroute Est-Ouest est une oeuvre grandiose et ô combien bénéfique pour le pays qui, grâce à elle, est entré de plain-pied dans l’ère du progrès et de la modernité, mais l’Algérie aurait gagné davantage si elle avait construit, en même temps, une ligne ferroviaire.

Un voyageur qui veut se rendre d’Oran à Annaba, met parfois jusqu’à 15 heures de temps pour arriver à destination, alors qu’avec un train à grande vitesse, circulant sur deux voies, il pourrait le faire en 5 ou 6 heures. Outre le gain de temps et d’argent, le voyageur encourt beaucoup moins de risques que lorsqu’il effectue le trajet par route. Le développement du rail est la seule et unique solution pour diminuer les accidents de la route et encourager les conducteurs à ne pas utiliser trop souvent leurs véhicules. Depuis la mise en service du métro et du tramway, les habitants de la capitale soufflent mieux, en empruntant ces nouveaux modes de transport pour aller à leur travail ou se déplacer à travers Alger.

Avec la mise en service, prochainement, des tramways d’Oran et de Constantine, les habitants de ces deux grandes villes respireront, également, mieux et laisseront certainement au garage leurs voitures pour prendre ce nouveau moyen de transport plus commode et moins risqué. D’ailleurs, de nombreuses autres villes du pays veulent se moderniser, en inscrivant dans leurs programmes la réalisation d’un tramway pour soulager les citoyens et leur éviter les nombreux embouteillages de la circulation qui leur empoisonnent l’existence et mettent leurs nerfs à contribution. Sur un autre chapitre, au moment où l’on s’attendait à la mise en place d’une véritable industrie automobile, qui générerait des milliers de postes d’emplois, les grandes firmes continuent de faire de l’Algérie un vaste marché pour vendre leurs véhicules.