Automobile : une alliance inédite en gestation entre l’Algérie et un pays européen inattendu

Automobile : une alliance inédite en gestation entre l’Algérie et un pays européen inattendu

Lors de la récente visite du président Abdelmadjid Tebboune en Slovénie, des consultations de haut niveau ont été entamées pour jeter les bases d’un partenariat bilatéral inédit. L’enjeu consiste à établir une coopération industrielle durable dans le domaine des pièces détachées et composants automobiles.

Ce rapprochement, encore discret mais prometteur, s’inscrit dans une volonté affirmée de l’Algérie de ne plus se contenter d’assembler des véhicules. Mais bien de les fabriquer, en misant sur l’intégration locale et l’intelligence du partenariat.

À la croisée des ambitions économiques et de la souveraineté industrielle. Ce projet pourrait redessiner les contours de l’industrie mécanique nationale.

Vers une industrie nationale des pièces automobiles : deux pistes concrètes avec la Slovénie

La feuille de route esquissée entre Alger et Ljubljana s’articule autour de deux scénarios principaux :

  • Échange de pièces et composants : une collaboration qui permettrait aux industriels algériens et slovènes de s’approvisionner mutuellement en pièces détachées certifiées.
  • Création de co-entreprises (usines) en Algérie : avec à la clé, la mise en place d’unités de production communes et la valorisation du savoir-faire des deux pays.

Adel Ben Sassi, président du Cluster mécanique et également à la tête du Conseil consultatif pour la promotion des PME, a précisé que « l’Algérie a présenté aux Slovènes des opportunités concrètes d’investissement et de production locale, avec des pièces répondant aux normes européennes et déjà homologuées par des organismes de contrôle », dans sa déclaration au média Echourouk.

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Ces discussions interviennent à un moment clé, alors que le président Tebboune a ordonné l’activation d’accords bilatéraux à l’issue de sa visite. Un nouveau rendez-vous est d’ailleurs attendu dès septembre. À l’occasion du Salon africain à Alger, pour affiner cette coopération.

Une visite technique révélatrice du potentiel slovène

Le déplacement du président algérien en Slovénie a été l’occasion, pour les membres de la délégation économique, de visiter plusieurs entreprises slovènes spécialisées dans les composants automobiles.

Impressionnés par l’automatisation avancée, les outils de mesure numérique et les standards de qualité en vigueur. De plus, les experts algériens ont relevé des éléments techniques essentiels qu’ils comptent intégrer au développement du tissu industriel national.

Parmi les entreprises slovènes remarquées :

  • TPV Automotive : fournisseur de structures métalliques pour Renault, BMW et autres constructeurs internationaux.
  • Hidria Group : spécialisée dans les systèmes d’allumage et composants moteurs de haute précision.
  • Impol Group : producteur d’éléments en aluminium pour l’automobile et l’aéronautique.
  • Kolektor Group : fabricant de systèmes électriques et de pièces mécaniques pour les systèmes de contrôle des véhicules.

Cette diversité illustre l’expertise slovène et le champ des possibles en matière de transfert de technologie. Un levier essentiel pour l’Algérie qui cherche à monter en gamme.

Objectif intégration : une stratégie industrielle en marche

En effet, l’ambition algérienne est de reconstruire une filière automobile autour de l’intégration industrielle réelle, en s’éloignant du modèle de l’importation déguisée. Et selon Ben Sassi, ce projet bénéficie du soutien direct du ministère de l’Industrie, dont la vision repose sur une montée en puissance progressive des capacités de production nationales.

Ce partenariat avec la Slovénie ne se veut pas exclusif. Il s’insère dans une stratégie plus large de diversification des sources de coopération. Notamment avec d’autres nations industrielles, dans une logique de réduction de la dépendance aux importations.

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L’heure est donc à l’élaboration d’une base industrielle solide. Capable de répondre aux besoins des usines de montage locales. Et, à terme, de viser l’exportation vers des marchés plus larges.

En résumé, en fondant ce redéploiement sur la qualité, la technologie et la complémentarité, l’Algérie pourrait bien enclencher un cycle vertueux dans l’un des secteurs les plus porteurs du XXIe siècle.