Automobile : plus de 40 000 clients en attente d’être livrés

Automobile : plus de 40 000 clients en attente d’être livrés

d-automobile-plus-de-40-000-clients-en-attente-detre-livres-4cd52.jpgÀ l’heure actuelle, certains concessionnaires ne prennent plus de commandes. Des dizaines d’agents et de distributeurs risquent de mettre la clé sous le paillasson.

Le marché de l’automobile va mal. Très mal au vu des derniers développements enregistrés en moins de 45 jours seulement, c’est-à-dire à partir du jour de l’annonce de la signature du nouveau cahier des charges régissant l’activité des concessionnaires automobiles. Et pour cause, la décision du gouvernement de geler les importations des véhicules neufs a porté un coup de massue à ce créneau qui venait de sortir d’une véritable crise. Selon des sources concordantes, pas moins de 15 000 véhicules utilitaires ont été refoulés des ports de Jenjen (Jijel) et de Mostaganem.

Ces véhicules ont été commandés par des concessionnaires bien avant la publication au Journal officiel du décret relatif au cahier des charges et signé par le ministre de l’Industrie, Abdeslam Bouchouareb. Selon des indiscrétions, ces véhicules ne sont dotés que de deux airbags et de l’ABS. Autrement dit, ils ne répondent pas aux nouvelles exigences et, du coup, ils ne peuvent être introduits sur le marché algérien. Selon des indiscrétions, certains concessionnaires ont doublé, voire triplé, leurs commandes pour ce type de véhicules moins équipés, afin de les écouler sur le marché algérien. D’où la décision de bloquer les lettres de crédit et de surseoir les importations jusqu’à nouvel ordre. Entre-temps, les concessionnaires ont pris des milliers de commandes en mars et avril derniers. Cette situation a buté sur une véritable crise. Car, d’une part, les chaînes de production ont été lancées sur la base de l’ancien cahier des charges et les commandes sont validées et, de l’autre, les délais de livraison commencent à s’étirer au fil des jours. Selon des sources proches du dossier, plus de 40 000 clients, entre ceux qui ont payé cash et ceux qui ont versé 10% sur la commande, attendent l’arrivée et la livraison de leurs véhicules.

Ce chiffre comprend le portefeuille-commandes qui s’étale, en termes de livraison, sur la période allant d’avril à fin août. La situation est d’autant plus explosive sur le réseau de distribution et des agents agréés. En ce sens, les achats pour compte commencent à s’essouffler. Selon nos informations, les commandes que réalise un agent à hauteur de 40 et 100 unités ont carrément disparues et les showrooms se vident davantage. Plus de visibilité sur stock, les achats sur commission, au nombre déterminé d’unités, ont quasiment subi le même sort. Et si d’ici au mois de juin prochain, le gouvernement ne lève pas cette mesure sur les importations, des dizaines d’agents et de distributeurs risquent de mettre la clé sous le paillasson. Ils seront, tout simplement, en cessation de paiement et, du coup, des milliers d’emplois sont d’ores et déjà menacés. Les concessionnaires, au même titre que les clients, sont révoltés. Pour leur part, les ports d’Algérie sont pénalisés avec des bateaux en rade. Ces ports payent, pour chaque jour de retard d’un navire en rade, 25 000 dollars US de pénalités, et ce, avant que le bateau ne soit refoulé avec la marchandise. Au rythme où vont les choses, la situation risque de s’inscrire dans la durée. Pris en otage, le client final (acquéreur), qui a, par ailleurs, misé tous ses espoirs sur la voiture pour ses déplacements et les grandes vacances, risque de subir les conséquences de cet état de fait. À l’heure actuelle, plusieurs concessionnaires ont instruit leurs commerciaux de ne plus prendre de commandes, d’autant qu’il y a de moins en moins de visibilité sur stock.