Automobile : Le retard de l’importation plombe les prix de l’occasion

Automobile : Le retard de l’importation plombe les prix de l’occasion

Le marché automobile en Algérie, notamment celui d’occasion, reste toujours en stagnation. Les prix qui ne cessent d’augmenter, risquent de connaitre la même situation durant encore plusieurs mois.

Malgré les multiples annonces de la relance de l’activité, des professionnels du secteur et des associations de consommateurs alertent sur la hausse des prix qui risque de perdurer dans le temps.

Pour Mustapha Zebdi, en sa qualitĂ© de prĂ©sident de l’Organisation de Protection et d’Orientation du Consommateur et de son Environnement (APOCE), les prix ne vont se stabiliser ou rĂ©gresser que s’il y a « des produits alternatifs ».

Dans une dĂ©claration Ă  l’agence officielle, il estime que « la stabilisation des prix des vĂ©hicules d’occasion ne sera palpable que si l’offre sur les vĂ©hicules neufs est plus compĂ©titive que celles des vĂ©hicules d’occasion ».

Chose qui se concrĂ©tisera, selon le mĂŞme intervenant, « avec l’importation de vĂ©hicules Ă  des coĂ»ts raisonnables Ă  la portĂ©e des bourses moyennes ». Or, l’importation sera sans doute soumise Ă  des charges supplĂ©mentaires, ce qui n’arrangera pas les choses aussi facilement selon lui.

Dans ce sens, il cite comme charges « une taxe de 35%, le retour de la TVA Ă  19% ou encore la hausse des prix du transport maritime ». Cela va certainement « se rĂ©percuter sur le prix final des vĂ©hicules neufs ». De ce fait, « il ne faut pas s’attendre Ă  revoir les anciens prix du neuf ĂŞtre appliquĂ©s ».

L’offre et la demande

De son cĂ´tĂ©, le fondateur du site spĂ©cialisĂ© Largus.dz Mourad Saadi, rapportĂ© par la mĂŞme source, Ă©voque le principe de l’offre et la demande. Pour lui, « l’offre n’Ă©tait pas consĂ©quente depuis pratiquement 2017 ».

De surcroit, l’importation des vĂ©hicules neufs, avec notamment « les 2 milliards de dollars annoncĂ©s par le ministre de l’Industrie, soit entre 120.000 et 150.000 voitures touristiques, ne suffiraient pas Ă  rĂ©pondre aux besoins d’un marchĂ© local », a-t-il expliquĂ©.

Ajouter Ă  cela, le fait que « l’enveloppe allouĂ©e Ă  l’importation des vĂ©hicules inclut, aussi, d’autres types, tels que les bus, les pick-up, le matĂ©riel agricole, les camions et autres motos ».

Le spĂ©cialiste estime donc que tous ces facteurs n’auront pas une influence considĂ©rable sur les prix des voitures d’occasion. Il souligne, en outre, que « les vĂ©hicules importĂ©s ne seront pas disponibles avant 2022 au vu du processus d’importation qui prendra du temps ».

S’exprimant sur les prix des véhicules d’occasion, une fonctionnaire citée par l’APS, trouve illogique le fait qu’un véhicule d’occasion coûte plus cher que sa valeur alors qu’il était neuf.

« Un modèle d’une marque corĂ©enne immatriculĂ© en 2019 affiche le prix de 2.250.000 DA au marchĂ© d’occasion, alors qu’il Ă©tait disponible chez les concessionnaires au prix de 2.130.000 DA », a-t-elle citĂ© comme exemple. Cela reprĂ©sente, selon la fonctionnaire, « une hausse de plus de 5,5%. Ce qui est considĂ©rĂ© d’illogique ».