Le marché algérien de l’automobile traverse une période de forte tension. En l’espace de quelques jours, les tarifs des véhicules neufs ont connu une flambée impressionnante, compliquant l’accès à l’automobile pour de nombreux ménages déjà fragilisés par la baisse du pouvoir d’achat.
Cette hausse résulte d’un cumul de décisions réglementaires locales et internationales, combiné à la pression des devises sur le marché noir, qui transforme l’achat d’une voiture en véritable défi pour les consommateurs.
Le premier facteur de cette hausse réside dans le déséquilibre entre l’offre et la demande. Les stocks de véhicules neufs se font rares, tandis que la demande reste constante, voire croissante.
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Dans les showrooms comme sur les plateformes de vente informelles, les prix s’ajustent rapidement à la baisse de l’offre. Pour beaucoup, acheter une voiture devient un objectif désormais hors de portée, les budgets familiaux étant rapidement dépassés par cette inflation soudaine.
Des décisions qui bouleversent le marché automobile : une équation qui fait flamber les prix
Face à une flambée continue des prix des voitures en Algérie, plusieurs causes se combinent pour accentuer la hausse. Les restrictions locales, les décisions prises à l’étranger et la pression des devises étrangères créent un contexte inédit, rendant l’accès à l’automobile de plus en plus difficile pour les consommateurs. Voici les trois principaux facteurs qui expliquent cette hausse récente :
1. Fin de vente de voitures de moins de 3 ans : une décision locale qui réduit l’offre
La première, prise en Algérie, concerne l’interdiction de vendre des voitures de moins de trois ans dans les showrooms et l’impossibilité pour les concessionnaires informels d’importer ces véhicules. Si cette mesure vise à assainir un secteur jugé désorganisé, elle a entraîné une réduction immédiate de l’offre et un allongement des délais d’approvisionnement.
2. La Chine bloque une partie des exports de véhicules
La deuxième mesure, adoptée par la Chine, prendra effet dès le 1ᵉʳ janvier 2026. Dorénavant, seuls les concessionnaires officiellement autorisés pourront exporter des véhicules neufs ou quasi neufs, tandis que les particuliers et les acteurs non agréés seront interdits de le faire. Ces flux constituaient jusqu’ici une part importante de l’approvisionnement du marché algérien, et leur arrêt contribue à réduire encore davantage la disponibilité des voitures.
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3. Flambée de l’euro, catalyseur de la hausse des prix des voitures
À cela s’ajoute la hausse continue de l’euro et du dollar sur le marché noir des devises. Tous les véhicules étant payés avec des devises non officielles, chaque progression de l’euro ou du dollar se traduit automatiquement par une hausse du prix à la vente. L’effet combiné des restrictions réglementaires et de la pression des devises alimente ainsi un cercle de flambée tarifaire qui touche l’ensemble du marché, du neuf à l’occasion.
Pour les consommateurs, la situation se complique fortement. Selon le média Maghreb Emergent, sans un rétablissement rapide de l’approvisionnement officiel et un accès régulier aux devises, il est peu probable que les prix se stabilisent à court terme. Cette dynamique pourrait durer, rendant l’acquisition d’un véhicule de plus en plus difficile pour de nombreux ménages algériens.
