Automobile, aéronautique… les 9 secteurs que le Brésil veut développer en Algérie

Automobile, aéronautique… les 9 secteurs que le Brésil veut développer en Algérie

Au Sofitel Alger, un air de renouveau a soufflé lors du Forum d’affaires Algérie-Brésil. Un rendez-vous marqué par une volonté affichée de dépasser les échanges commerciaux traditionnels.

Si les chiffres témoignent d’un lien économique solide, les discours, eux, ont esquissé une vision plus profonde. Celle d’une coopération durable, ancrée dans des projets concrets, diversifiés et résolument tournés vers l’avenir.

Ce forum, organisé conjointement par le ministère brésilien des Relations extérieures, l’Agence APEX Brasil, la Chambre de commerce arabe-brésilienne, l’ambassade du Brésil à Alger et le Conseil du renouveau économique algérien (CREA), a réuni plus d’une vingtaine d’entreprises brésiliennes, actives dans des secteurs aussi variés que l’agroalimentaire, l’aéronautique, la pharmacie ou les équipements industriels.

Agriculture, industrie, santé : l’axe Alger-Brésil veut bâtir, pas seulement échanger

Pour Kamel Moula, président du CREA, le message était limpide. Il ne s’agit plus simplement de vendre ou d’acheter. « Nous n’aspirons plus à de simples relations commerciales de vente et d’achat, mais à bâtir de véritables partenariats économiques dans des nouveaux domaines, reposant sur la coopération et la production conjointe », a-t-il martelé. Une déclaration qui traduit une orientation stratégique vers des échanges à forte valeur ajoutée, appuyée par une volonté de diversification.

Par ailleurs, l’Algérie, qui amorce une transformation de son modèle économique, cherche à s’appuyer sur des expériences réussies comme celle du Brésil dans le domaine agricole. Notamment dans le développement de ses projets dans le Sud. À ce titre, le transfert de savoir-faire, la formation et la co-construction sont désormais des priorités communes.

Algérie – Brésil : une coopération portée par des convergences profondes

En outre, le forum a permis de mettre en lumière des affinités parfois oubliées. Marcos Vinicius Pinta Gama, ambassadeur du Brésil à Alger, a rappelé les fondations historiques de la relation entre les deux pays : « Nous avons des relations économiques, culturelles et politiques excellentes, et ce depuis l’indépendance de l’Algérie en 1962 ». Une proximité politique et culturelle qui, selon lui, favorise une coopération appelée à s’intensifier dans des domaines aussi variés que l’industrie, la santé ou encore les matériaux de construction.

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Le diplomate a aussi souligné le poids croissant des relations commerciales. En 2023, l’Algérie est devenue le premier partenaire du Brésil en Afrique. Et reste en 2024 son deuxième partenaire sur le continent. Inversement, le Brésil conserve son rang de premier partenaire commercial de l’Algérie en Amérique latine. Ces statistiques, révélées au forum, témoignent de la densité des échanges, mais surtout du potentiel encore inexploité.

Des pistes concrètes et des initiatives déjà sur les rails

Le directeur général de la Chambre algérienne de commerce et d’industrie (CACI), Chakib Kouidri, a lui aussi plaidé pour un renforcement des mécanismes bilatéraux. Il a notamment évoqué la nécessité de réactiver un instrument déjà existant. Le forum d’affaires conjoint, qui peut jouer un rôle de catalyseur pour les projets futurs.

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Pour illustrer les possibilités concrètes, Kouidri a cité un cas précis. Celui d’une coentreprise entre une filiale électroménager du groupe brésilien Weg et un producteur local de moteurs. « C’était une très belle surprise de voir que cette entreprise avait décidé de relocaliser sa production ici, en Algérie », a-t-il souligné. Un exemple qui, au-delà de la réussite industrielle, cristallise l’esprit de partenariat recherché.

Une nouvelle page s’ouvre entre deux géants du Sud global

Au-delà des formules diplomatiques et des ambitions affichées, ce forum a mis en lumière un mouvement plus large. Celui d’une coopération Sud-Sud en pleine réinvention. L’Algérie, deuxième économie d’Afrique du Nord en 2025 avec une croissance estimée à 3,5 %, veut capitaliser sur sa position géographique et ses ressources pour attirer des partenaires stratégiques. Le Brésil, de son côté, voit dans ce partenariat un levier de diversification de ses débouchés africains.

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L’enjeu aujourd’hui est d’ancrer cette dynamique dans des résultats tangibles. Unités de production, transferts technologiques, investissements croisés… Le rendez-vous d’Alger pourrait bien n’être que le premier acte d’une coopération appelée à s’épanouir dans la durée.

Résumé : les 9 domaines ciblés par la délégation brésilienne en Algérie :

  1. Industrie automobile : véhicules de transport, pièces de rechange et équipements liés.
  2. Agroalimentaire : produits agricoles transformés et alimentation générale.
  3. Viande bovine et volaille : exportation de viande, notamment bœuf et poulet.
  4. Élevage de bovins vivants : exportation de bétail pour alimentation ou reproduction.
  5. Machines et équipements industriels : solutions mécaniques pour les secteurs de la production et du BTP.
  6. Matériaux de construction : produits pour le bâtiment, les infrastructures et les travaux publics.
  7. Santé et pharmacie : médicaments, équipements médicaux, dispositifs de soin.
  8. Plastiques et dérivés : produits transformés à base de polymères pour divers usages industriels.
  9. Aéronautique : technologies et services liés à l’aviation, civile ou logistique.