Au salon de l’automobile d’Alger « Autoexpo » 2013, le carnet de commandes des concessionnaires est bien rempli. Pour autant, des clients dénoncent des délais de livraison « trop longs », allant jusqu’à trois mois et plus pour certains modèles, même avec le paiement des 10% requis dans le contrat.
« Je suis surpris de découvrir que la mention —livraison immédiate— apposée sur quelques véhicules exposés au salon n’a qu’une valeur de réclame et n’est guère respectée », regrette un client rencontré dans les allées du salon.
Un autre client indique qu’il espérait « récupérer sa nouvelle voiture dès ce lundi », mais sa déception est grande lorsqu’il s’entend dire par un agent commercial qu’il doit patienter « au moins 10 jours après la clôture du salon » pour pouvoir se mettre au volant de ma voiture.
Mais, pour certains types de véhicules, les délais d’attente s’allongent jusqu’à quatre mois, selon un client. Ce dernier avoue qu’il a fait appel à « des connaissances » chez un concessionnaire pour tenter de réduire ce temps d’attente et de se faire livrer sa voiture dans au moins deux mois « sans que le pari ne soit gagné pour autant ».
La plupart des acheteurs rencontrés au Salon de l’automobile s’interrogent sur le fait qu’ils doivent attendre plus de 45 jours en moyenne pour entrer en possession de leur véhicule alors qu’ils ont payé l’avance des 10% du prix global du véhicule réclamée par les concessionnaires.
Au courant de cette pratique généralisée par les concessionnaires, l’Association de protection et d’orientation du consommateur et son environnementde la wilaya d’Alger (APOCE) « déplore ce genre de pratiques commerciales ».
Contacté par l’APS, le président de l’APOCE, M. Mustapha Zebdi, explique que « le délai de livraison ne doit pas dépasser les 45 jours, sauf s’il y a un accord écrit entre les deux partenaires (concessionnaire et acheteur) ».
Où va l’argent du client ?
Les concessionnaires rencontrés au salon font état de la même remarque, soulignant que les acheteurs potentiels « sont informés en toute clarté des conditions de vente notamment de la disponibilité des modèles commandés ». Ils se défendent même de vouloir utiliser l’argent des clients pour d’autres fins que celles mentionnés sur le contrat de vente.
Certains d’entre eux assurent que « le client, qui manifeste un empressement particulier, peut disposer de sa voiture le jour même du paiement de la totalité du montant de la facture et ce même lors du salon ».
Les concessionnaires expliquent qu’en règle générale, les livraisons ne s’effectuent qu’a partir du 10ème jour de la clôture du salon et s’étalent sur plusieurs jours afin de ventiler le flux des clients. Cette méthode de gestion est censée limiter les longues files d’attente devant les dépôts de livraison.
Pour autant, certains clients acceptent même de patienter de huit mois à une année pour acquérir le modèle choisi, estimant que la fiabilité du moteur du véhicule de leur choix est « inégalable », selon certains concessionnaires.
Les acheteurs potentiels relèvent d’autres irrégularités. Ainsi, quand ils renoncent à l’achat d’un véhicule déjà commandé pour en choisir un autre, ils doivent encore patienter pour une nouvelle commande.
M. Zebdi a demandé des exemplaires de bons de commandes et de contrats à ces concessionnaires, afin de détecter d’éventuelles clauses abusives. Ces derniers ont refusé de les lui transmettre sous prétexte « que ce sont des documents internes ». Le salon de l’automobile d’Alger doit fermer ses portes vendredi prochain.