« Mémoires d’un artiste, chanteur, moujahid », un récit autobiographique sur le double parcours d’un des plus anciens chanteurs kabyles encore en vie et militant de la cause nationale, Mohand Arezki Bouzid, a été publié dernièrement.
Edité par « Rafar », le récit-écrit par Ahmed Mebarki, retrace le double parcours de Mohand Arezki Bouzid, compagnon d’armes du colonel Amirouche et Abderrahmane Mira pendant la guerre de libération.
Ecrites dans un style narratif, les mémoires de Mohand Arezki Bouzid -engagé très jeune dans les rangs de l’Aln (Armée de libération nationale) reviennent sur le parcours de ce moudjahid qui a fait de la chanson une arme dans la lutte pour le recouvrement de l’indépendance.
Recruté en tant qu’agent de liaison au maquis de la vallée de la Soummam, Mohand Arezki, avait pour mission de mener, sous le commandement de Si Amirouche et Si H’mimi, entre autres,des actions de « sabotage contre les structures gérées par le régime colonial ».
Ses missions en tant que membre actif de la Fédération de France du Front de libération nationale (Fln), lui ont facilité l’accès à de grands noms de la chanson algérienne à l’image de Cheikh El Hasnaoui,Slimane Azem, Chérif Kheddam, Dahmane El Harachi ou encore Zerouk Allaoua.
Sa qualité d’artiste, ainsi qui le rappelle, lui a permis de tromper la vigilance des policiers francais et éloigner de lui tout soupcon d’appartenance au Fln.
Malgré ses missions de membre du FLN, l’artiste continuait à écrire des chansons, composer et à se produire dans des cafés notamment, à l’instar d’autres chanteurs algériens en exil.
Dans ses mémoires, Arezki Bouzid ravive des souvenirs de son enfance, vécue dans la pauvreté et les affres de la guerre. Il se remémore avec amertume l’interruption de ses études, à la fin des années 1940, que son père ne pouvait plus assurer, faute de moyens.
L’ouvrage de 167 pages est agrémenté d’anecdotes qui ont émaillé ses premiers contacts et rencontres avec des artistes devenus célèbres à l’image de Cheikh M’hamed El Anka, Dahmane El Harrachi et Mati Bachir.
Natif en 1936 de Béjaia, Mohand Arezki Bouzid est un compositeur, interprète et auteurs de chants patriotiques.
Joueur de flute apprenti, il fera partie de l’Orchestre du compositeur et chanteur Farid Ali, avant d’écrire sa première chanson « El Ghorba » (L’exil) en 1958.
En 1960, il anime « Temlilit d u fenane »(Rencontre avec un artiste), une émission en Tamazight diffusée sur la Chaine II de la radio publique dans laquelle il a continué de collaborer après l’indépendance en 1962 aux cotés de grands artistes comme Cheikh Noureddine et Cherif Kheddam.