Alors que l’Algérie enregistre une augmentation inquiétante des accidents de la route, avec plus de 3 700 décès et 35 000 blessés en 2024, le Ministère de l’Intérieur, des Collectivités Locales et des Transports a décidé de renforcer les compétences des moniteurs d’auto-écoles à travers une obligation de formation continue quinquennal.
En effet, la Direction des Transports de la Wilaya d’Alger a adressé une instruction importante à toutes les auto-écoles et moniteurs de conduite, en application des dispositions de l’article 16 de l’arrêté ministériel du 14/02/2019, qui fixe les conditions d’accès à la profession d’enseignement de la conduite automobile.
L’instruction stipule qu’il est désormais « impératif que tout moniteur en exercice suive une formation continue tous les cinq (05) ans. »
De plus, cette formation continue est rendue obligatoire pour tout titulaire du certificat d’aptitude professionnelle et pédagogique qui a cessé d’exercer ou n’a pas exercé l’enseignement pendant deux années consécutives.
La durée de la formation est de cinq jours, soit un total de trente-cinq heures.
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La Direction a enjoint tous les exploitants d’écoles de conduite et les moniteurs de conduite de véhicules à moteur à déposer leurs dossiers de candidature pour suivre cette formation continue dans les plus brefs délais.
Le dossier à fournir comprend les pièces suivantes :
- Une demande manuscrite spécifiant la catégorie souhaitée pour la formation (A, B, C, D).
- Un extrait d’acte de naissance.
- Un certificat de résidence.
- Une copie du permis de conduire.
- Quatre photos d’identité.
- Une copie du certificat d’aptitude pédagogique et professionnelle pour l’enseignement de la conduite de véhicules à moteur pour la catégorie demandée.
- Des copies des certificats médicaux (médecine générale, thorax et ophtalmologie).
H2.
Si la mise en place de cette formation continue constitue un pas important pour professionnaliser le métier de moniteur, elle intervient dans un contexte alarmant pour la sécurité routière en Algérie. Selon les dernières données, l’année 2024 a enregistré une hausse de 15 % du nombre d’accidents, avec plus de 3 700 décès et 35 556 blessés sur l’ensemble du territoire national.
La Protection Civile et la Délégation Nationale à la Sécurité Routière (DNSR) soulignent que le facteur humain est impliqué dans plus de 96 % de ces accidents, plaçant directement la qualité de la formation des conducteurs au cœur du problème.
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Dans ce contexte, la formation continue imposée par le Ministère ne se limite plus à une simple mise à jour des compétences : elle devient un outil stratégique pour redresser un secteur clé et contribuer à la réduction des accidents de la route.
Les professionnels insistent sur la nécessité de compléter ces efforts par des réformes profondes : adoption de normes internationales pour l’examen de conduite, création de centres spécialisés, augmentation du tarif horaire pour assurer la qualité des cours et limitation du nombre de candidats par école.
