Auteurs de kidnappings ,Ouverture du procès des faux terroristes

Auteurs de kidnappings ,Ouverture du procès des faux terroristes

Le procès du réseau de malfaiteurs, auteurs de trois kidnappings dont un a coûté la vie à l’entrepreneur d’Aghribs, Hand Slimana, s’est ouvert hier au tribunal criminel de Tizi Ouzou.

Dans le box des accusés, 12 sur les 14 mis en cause, puisque deux d’entre eux sont en fuite. Ils sont poursuivis pour divers chefs d’accusation, notamment association de malfaiteurs, homicide volontaire avec préméditation, kidnapping pour réclamer des rançons, vente et détention illégales d’armes à feu et de munitions, vol à main armée, blanchiment d’argent et soutien terrorisme. Selon l’arrêt de renvoi de la chambre d’accusation, les accusés répondront à plusieurs faits dont ils ont été les auteurs durant deux années. Trois kidnappings, dont deux avec versement de rançon, faux barrages, attaques à main armée contre des débits de boissons alcoolisées légaux ou clandestins et autres. Pas moins de 1,6 milliard de centimes ont été subtilisés à des commerçants. La bande en question a été constituée fin 2009 par un repris de justice, alors qu’il s’apprêtait à purger une peine de 7 ans de prison. Ils se sont procurés des armes à Tamanrasset, avant de multiplier leurs attaques dans la région Est et Nord de la wilaya, voire dans la région d’Akbou (Béjaïa). En novembre 2011, leur projet d’enlever Hand Slimana en vue de demander une rançon de 15 milliards de centimes a conduit à l’assassinat de ce dernier, et son cousin kidnappé a été relâché. Hand Slimana a succombé à ses graves blessures dans sa tentative de fuir la bande qui lui avait tendu un faux barrage sur la route Azazga-Aghribs. Les malfaiteurs usent de procédés terroristes pour sévir, allant même jusqu’à diffuser des versets coraniques pour revendiquer l’enlèvement de leurs otages. Un scénario digne des thrillers hollywoodiens. Mais il fallu cet accident routier survenu à Sidi Mansour (Timizart) pour qu’ils soient débusqués, après l’abandon du véhicule par ses trois propriétaires qui se sont avérés être membres de cette bande. Cela a amené les gendarmes de Fréha à lancer des investigations et remonter la filière de tous les associés dans cette bande de malfaiteurs. Parmi eux, un licencié en droit, le propriétaire d’une agence immobilière, deux frères et un natif de Tamanrasset. Celui qui est présenté comme l’exécutant des plans du chef, T. Yuba, a tenté hier devant le tribunal de faire croire qu’il agissait pour le compte des groupes armés terroristes d’AQMI mais sans convaincre personne. Il a été à maintes reprises rappelé par la présidente du tribunal qu’aucune charge liée au terrorisme n’est retenue contre lui. Mais il devait juste répondre à la question de savoir comment il s’est procuré des armes à Tamanrasset et quel est son rôle dans le réseau que dirigeait son frère, un repris de justice. L’accusé, à l’instar des autres, a nié les faits retenus contre lui. Il a affirmé qu’il s’est rendu trois fois à Tamanrasset pour livrer du miel et de l’huile d’olive et non pas pour acheter des armes à feu auprès d’un trafiquant que son frère lui aurait recommandé. S’appuyant sur des expertises balistiques et le listing des appels téléphoniques, la présidente du tribunal contredit la version de T. Yuba. L’audition des autres prévenus s’est poursuivie durant l’après-midi d’hier, alors que le procès pourrait s’étendre jusqu’à demain.

Hamid Messir