Au moins 110 Australiens sont partis combattre dans les rangs jihadistes au Moyen-Orient et 30 à 40 femmes se trouvent parmi eux ou les soutiennent activement en Australie, selon les chiffres des services de sécurité.
Selon une mise en garde faite, aujourd’hui, par la ministre australienne des Affaires étrangères, un nombre important d’Australiennes partent pour l’Irak et la Syrie afin d’épouser des jihadistes de l’organisation Etat Islamique (EI).
«Nous voyons malheureusement des gens de plus en plus jeunes qui veulent aller en Syrie et en Irak, et il y a un nombre croissant de jeunes femmes», a déclaré Julie Bishop, alors qu’on l’interrogeait sur le cas de trois adolescentes soupçonnées d’être parties de Londres pour rejoindre l’EI. «Cela défie toute logique. La famille et les amis doivent parvenir à rattraper les jeunes en danger avant qu’il ne soit trop tard», a-t-elle également dit, citant le cas d’Amira Karroum, 22 ans, partie avant Noël de Sydney et tuée en Syrie. «Elle n’est pas morte en martyre. Sa mort est insensée et tragique». D’après la chef de la diplomatie australienne, ces femmes partent car elles sont attirées par des combattants terroristes étrangers, elles accompagnent leur conjoint ou sont en quête d’un mari. La propagande sur internet leur fait croire qu’elles en trouveraient un en Irak ou en Syrie, a-t-elle ajouté. «Cette organisation terro-riste a un comportement épouvantable envers les femmes. (…) Leur attitude envers elles est ignoble et les jeunes femmes ne doivent pas se laisser berner et croire qu’elles vont vivre une aventure romantique», a-t-elle affirmé. Au départ de l’Europe, environ 550 femmes auraient déjà effectué ce voyage. Une Canadienne de 23 ans a rejoint les rangs de l’organisation radicale Etat islamique en Syrie après s’être radicalisée sur Internet, a indiqué sa famille dans un reportage diffusé hier par la chaîne CBC. Selon sa petite sœur, la jeune femme s’était inscrite à un supposé cours en ligne sur le Coran, donné par une femme d’Edmonton (ouest du Canada) qui, en fait, expliquait comment se rendre à Raqqa, «capitale» autoproclamée de l’Etat islamique. A la suite de cela, elle s’est envolée l’été dernier vers la Syrie, bien que des membres des services canadiens du renseignement de sécurité (SCRS) venaient d’avertir sa famille. «Ils nous ont dit qu’elle était en lien avec des personnes qu’ils pensaient dangereuses et qui l’influençaient», a dit la petite sœur. La Canadienne n’a plus donné de signe de vie depuis plusieurs jours. D’autre part, trois résidents new-yorkais originaires d’Asie Centrale, dont deux s’apprêtaient à partir en Syrie, ont été arrêtés et accusés, hier à New York, de soutenir le groupe jihadiste de l’Etat islamique (EI). Il s’agit de deux Ouzbeks et d’un Kazakh, ont précisé les autorités. Le plus jeune, un Kazakh de 19 ans, a été arrêté hier matin, alors qu’il essayait de prendre un avion pour la Turquie, à l’aéroport John F. Kennedy à New York. Un deu-xième suspect, un Ouzbek de 24 ans, avait déjà acheté un billet d’avion New York-Istanbul et devait quitter les Etats-Unis en mars. Les trois hommes, qui habitaient à Brooklyn, ont été accusés de complot visant à soutenir une organisation terroriste étrangère.
R. I./ Agences