Le tribunal de Blida
le scandale découvert par Ould El Hocine «est né à la suite du remplacement» du président de l’audience Mokdad Korogli par son collègue Mabrouk Mahdadi…
C’est ce matin mardi, dans la salle d’audience du tribunal de Blida que l’ex-président du Conseil d’Etat Ahmed Bellil comparaît devant Naïma Bellil qui avait averti, il y a une semaine qu’elle renvoyait les débats pour la dernière fois à la demande de la défense de l’inculpé de parti pris fait prévu et puni par l’article 132 du Code pénal.
Pour la victime «ce délit est insuffisant car il y a eu faux en écriture authentique et donc cela va plus loin que le parti pris et de la partialité!».
Les faits remontent au 12 novembre 2002 (treize ans déjà!) lorsque Mohamed Chérif Ould El Hocine avait introduit une plainte devant le procureur général de la Cour suprême par le procureur de la République du tribunal de Bir Mourad Raïs, (cour d’Alger) contre Ahmed Bellil ex-président du Conseil d’Etat pour faux dans des documents publics et partialité au profit de l’adversaire de Ould El Hocine, (articles 132-214 du Code pénal) car la victime avait bénéficié au titre de membre de l’ALN, d’une parcelle de terre où une Sarl a été aménagée en 1975 jusqu’à l’arrestation en 1980 du gérant pour des motifs supposés politiques, son renvoi devant le tribunal militaire qui lui a infligé un an ferme avec la saisie des biens, de tous les biens de la Sarl alors que seul le gérant était poursuivi. Un commissaire du gouvernement avait été nommé le 20 novembre 1996, la Cour suprême annule le jugement du tribunal militaire. Ce sera le début d’une folle machination où le faux devait leurrer les magistrats de Chéraga et Blida juste pour que les biens ne soient pas restitués à la Sarl et à son gérant qui ne fermera plus l’oeil.
La désignation d’un expert le 26 avril 1992 n’avait pas arrangé les choses car cette expertise avait abouti à l’annulation de la décision interministérielle «scélérate» réalisée par des gredins, du 21 octobre 1987 sous la houlette de la «science» conduite par un trio de brigans agissant au nom du sceau de la République qui avaient auparavant transformé la Sarl en société publique créée de toutes pièces avec les moyens de l’Epsr.
Et le scandale découvert par Ould El Hocine «est né à la suite du remplacement» du président de l’audience Mokdad Korogli par son collègue Mabrouk Mahdadi…
Il n’y a pas eu que cela! Lorsque le plaignant avait réclamé une expédition de l’arrêt n° 182566, son adversaire avait reçu une copie alors que Ould El Hocine n’avait eu droit qu’à une attestation par le greffier, ce qui constitue en soi un acte de partialité, de parti pris. La victime n’a cessé de rendre un hommage appuyé à Guettouche Mohamed, l’inspecteur général de l’époque, qui a réussi à effectuer son boulot correctement, digne de son serment et de l’aura de sa famille des «robes noires».
Ce ne fut pas le cas pour de nombreux hauts responsables de la magistrature qui ont tardé à renvoyer Bellil devant la justice.
Il faut préciser et rapidement qu’il s’agit de Bellil que nous avions connu à Constantine pour sa rectitude, sa droiture, sa compétence. Oui. Que s’est-il passé en l’an 2000, le 5 mai? Qu’est-ce qui a donc pris à ce magistrat pour s’être comporté ainsi? Mystère!
Et le jour où Bellil avait rendu visite en compagnie de deux témoins à la victime à laquelle il avait demandé le retrait de la plainte, Ould El Hocine avait répondu: «Par votre faute, non seulement je ne dors plus mais encore, mes adversaires prirent de la hauteur pour dilapider mes biens et se sucrer autour de tous mes biens et ceux de la Sarl qui faisait vivre des centaines de modestes travailleurs!» Les deux adversaires ne se reverront plus jusqu’à mardi dernier lorsque l’inculpé entra dans la salle d’audience encadré d’une armada de grands avocats dont le bâtonnier, celui-là même qui était l’adjoint du procureur de Sidi M’hamed écrouant Ould El Hocine pour… rien, oui pour rien. L’histoire peut toujours témoigner!