Augmentation sensible de la consommation et opérations préventives ,Le cannabis plus cher au ramadhan

Augmentation sensible de la consommation et opérations préventives ,Le cannabis plus cher au ramadhan
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Des centaines d’opérations se sont soldées par la mise hors d’état de nuire de près de 60 réseaux de trafic de cannabis, dont certains internationaux.

Durant les deux derniers mois, les services de sécurité combinés, entre gendarmes et policiers, ont lancé plusieurs opérations préventives dans les milieux urbains algérois, et ce, contre les poches des réseaux de trafic de cannabis, l’objectif étant de tenter de diminuer la consommation de kif traité durant le mois de rama-dhan. Des centaines d’opérations se sont soldées par la mise hors d’état de nuire de près de 60 réseaux de trafic de cannabis, dont des réseaux internationaux.



Parmi ces derniers, certains sont dirigés par des chefs d’origine marocaine, comme le cas de cette bande démantelée le 28 avril passé à Aïn Naâdja par la brigade des stups, composée de neuf trafiquants. Le chef du réseau avait des liens établis au Maroc, et c’est ainsi qu’il alimentait son organisation par des quantités de cannabis revendues dans les milieux urbains de l’algérois. A Zéralda, un autre réseau conduit par un jeune marocain a été destrucutré le mois de mars dernier par les éléments de la Gendarmerie nationale. Pire, avec l’arrivée du mois sacré, le prix du cannabis a connu une hausse, d’autant que la demande sera forte, surtout au niveau de la capitale où près de 55 000 consommateurs sont recensés par les enquêteurs et les responsables de l’ONLCDT. Le prix de 10 grammes de drogue revenait à 600 dinars, mais ces jours-ci il a grimpé à 800 dinars, selon une source sécuritaire.

Devant la hausse inquiétante des quantités de drogue saisies, il était plus que nécessaire aux services de police d’enquêter sur la recrudescence des activités des réseaux de trafic de drogue. La résine de cannabis rentre en grandes quantités dans notre pays en général, et la capitale en particulier. Les services de sécurité ont enregistré une dangereuse cadence des activités des trafiquants, voire un nouveau mode opératoire des réseaux de trafic de drogue. En 2010, près de 50 tonnes de résine de cannabis ont été saisies dans notre pays. A Alger, la sûreté de la wilaya a saisi plus de 1 000 kg de cannabis, alors qu’il y a quelques années la quantité de stupéfiants récupérée ne dépassait pas les 300 kg/an.

LG Algérie

Une hausse qui laisse prédire qu’il y aura beaucoup plus de drogue en circulation à Alger, et donc beaucoup plus d’opérations de saisie. D’ailleurs, les estimations des spécialistes confirment cette tendance. On parle déjà d’une éventuelle saisie record de 80 tonnes de cannabis prévue pour cette année, étant déjà à 30 tonnes saisies jusqu’à ce jour. Les enquêteurs ont élucidé plusieurs affaires et sont même arrivés à déterminer comment les réseaux parviennent à faire écouler la drogue dans les quartiers de la banlieue.

Appartements chics et carcasses de maisons, des lieux de cannabis

Les trafiquants de drogue ont diversifié leurs tactiques durant ces dernières années. Il fallait à tout prix le faire car aujourd’hui la quantité de drogue à écouler est tellement importante qu’il est indispensable pour ces réseaux de réfléchir à d’autres modes pour accroître la vente. Le durcissement des mesures de contrôle dans les pays européens a poussé ces réseaux à prospecter d’autres marchés.

De nombreux trafiquants, étrangers et nationaux, ont fait de l’Algérie un pays de choix où ils ont pu écouler plusieurs tonnes de drogue. La location d’appartements dans des quartiers non surveillés par la police est le nouveau mode adopté par les trafiquants. Il s’est avéré très payant, aucun réseau n’a été démantelé par la police durant des mois. Toutefois, les efforts déployés par les policiers sur le terrain ont permis de mettre hors d’état de nuire plusieurs trafiquants. Mais le plus important, reste d’identifier ce nouveau mode opératoire. En effet, l’année dernière, des centaines de kilos de résine de cannabis ont été découverts dans différents appartements de la capitale. Du jamais vu, déplorent les policiers. Il s’agit souvent de logements loués par les trafiquants, qui utilisent de faux noms pour tromper la vigilance des voisins, mais aussi des policiers et des notaires. Ces lieux sont bien protégés par les trafiquants qui cherchent souvent des appartements dans des quartiers qui ne sont pas souvent visités par la police.

Une tactique qui a très bien fonctionné pour ces réseaux de trafic de drogue en 2009, mais qui a été découverte par la police grâce aux investigations menées par des enquêteurs aguerris. A Alger-Centre, un groupe de six jeunes a loué un appartement haut standing, utilisant le nom d’une femme décédée. Le propriétaire de cet appartement, aujourd’hui en fuite, est également impliqué dans cette affaire. Ce réseau était spécialisé dans la vente de drogue en grande quantité, d’ailleurs, la résine de cannabis était stockée dans l’appartement. L’affaire a été élucidée lorsque la police a mis la main sur une des personnes faisant partie du groupe, arrêtée en possession d’une quantité importante de cannabis. Durant l’enquête, ce dernier a indiqué à la police l’endroit où une grande quantité de drogue était entreposée. Pour la Sûreté d’Alger, il s’agit d’un important réseau qui alimente plusieurs quartiers de la capitale. Une affaire similaire a été élucidée par la police judiciaire de BMR. Il s’agit d’un groupe de trafiquants de drogue qui a recouru à la location d’un F4. Un nouveau mode opératoire qui permet une parfaite connexion des réseaux.

Des plaquettes de 100 grammes, faciles à dissimuler

En plus de la location d’appartements chics, les trafiquants de drogue agissent avec une grande vigilance lors de leurs déplacements d’un quartier à l’autre. Pour cela, les trafiquants usent de tous les subterfuges. En effet, au cours des transactions avec d’éventuels acheteurs, dans un endroit discret, les trafiquants vendent des plaquettes de cannabis de 100 grammes maximum sous forme de pièces plastifiées, faciles à cacher sous les vêtements. Au cas où la police arrive sur les lieux, il est également aisé de jeter la plaquette pour ne laisser aucune preuve matérielle. Sans les plaquettes, les policiers ne peuvent pas procéder à l’arrestation des trafiquants, même le procureur de la République exige des preuves matérielles.

Par Sofiane Abi