Augmentation du SNMG, Tant qu’il y aura le 87 bis…

Augmentation du SNMG, Tant qu’il y aura le 87 bis…

L’augmentation de 3 000 DA du salaire minimum garanti, décidée par la dernière tripartite, entrera en vigueur dès ce mois de janvier. Elle ne devrait cependant avoir aucune incidence sur le pouvoir d’achat des Algériens, selon les économistes, avec le maintien, du moins pour le moment, de l’article 87 bis du code du travail

Les économistes demeurent unanimes sur le fait qu’il ne peut y avoir d’augmentation réelle sans l’abrogation de cette loi. D’ailleurs, une commission installée à cet effet, examine depuis quelque temps les possibilités de cette abrogation. La mission assignée à ce groupe de travail dont les conclusions sont attendues pour la fin de ce premier trimestre 2012, «consiste à proposer des variantes de redéfinition du contenu du SNMG», a indiqué le ministre du Travail et de la Sécurité Sociale ce lundi matin sur les ondes de la chaîne III.

«Il faut attendre l’achèvement des travaux de la tripartite pour évaluer l’impact de chaque variante et retenir la mieux indiquée à la situation économique et sociale du pays», a répondu Tayeb Louh à la question de savoir qu’elle serait l’incidence financière en cas d’abrogation de cet article. Il faut savoir que les premières estimations parlent d’une incidence financière à plus de 495 milliards de dinars, selon l’UGTA.

Il est très prématuré d’avancer l’impact financier d’une telle décision «en l’absence des propositions des groupes de travail que personne pour le moment ne se pose car c’est une redéfinition du contenu des SNMG», a ajouté M. Louh.

La loi 87 définit pour rappel le mode de détermination du niveau du Salaire National Minimum Garanti (SNMG) en tenant compte de l’évolution de trois indicateurs à savoir le niveau de productivité nationale, l’indice des prix et, pour en revenir à l’augmentation du SNMG décidée à l’issue d’une tripartite patronat, UGTA et gouvernement, «tous les travailleurs exerçant au sein des entreprises publiques et privées et les personnels de la fonction publique ayant un salaire brut mensuel inférieur au nouveau montant du SNMG à savoir 18 000 DA seront concernés», précise le ministre.

Et en application de la législation en vigueur «tous les employeurs sont tenus d’appliquer le nouveau SNMG faute de quoi ils sont passibles des sanctions prévues par la lois», a-t-il averti par ailleurs.

Ces augmentations salariales qui varient entre 50 et 70 % selon les corps des fonctionnaires sont conséquentes, de l’avis de Louh. Ce dernier a tenu à rappeler à ce propos que «la masse des salaires des fonctionnaires est passée de 1 126 milliards en 2008 à 2 850 milliards de dinars pour l’exercice 2012». Dans le secteur économique, les travailleurs ont, eux aussi, poursuit le ministre, bénéficié «d’augmentation de salaire à la suite des révisions des conventions de branche en 2006 et 2010. Il en est de même pour les travailleurs du secteur privé après l’accord collectif cadre signé en 2010 entre l’UGTA et le patronat portant sur une revalorisation des salaires».

Evoquant enfin le départ à la retraite avant l’âge légal, Tayeb Louh dira que «le dispositif est maintenu car il fait partie du programme de réforme du système national de retraite». Le groupe de travail chargé de ce dossier devrait présenter ses propositions concernant la réforme du système de retraite «en temps opportun», précise-t-il.

A.B