Sur les 1 600 demandes de visa déposées par les Algériens, seulement 175 ont été acceptées par les services consulaires du royaume de Belgique en Algérie au cours de l’année 2011, soit un taux de 11% seulement.
Alors que le ministre belge des Affaires étrangères, Didier Reynders, déclarait dans nos colonnes que des accords consulaires entre l’Algérie et la Belgique sont à l’étude, il est indéniable que les étrangers vivant hors de la zone euro rencontrent de plus en plus de difficultés à accéder au territoire belge.
Si les Européens circulent sans trop de difficultés dans les différentes régions du monde, il n’en est pas de même des non-Européens souhaitant voyager en Europe. Surtout lorsqu’on est moins argenté et que le séjour est lié à une demande d’hébergement.
Les chiffres sont éloquents et le quotidien indépendant bruxellois Le Soir vient de consacrer un dossier à ce durcissement de l’accès au royaume de Belgique. Ainsi, le nombre de refus d’entrée en Belgique a augmenté de 300% entre 2007 et 2011 en passant de 822 à 2 412. D’autre part, 73% des demandes de visas touristiques parvenues à l’Office des étrangers dépendant du ministère de l’Intérieur ont été refusées.
Le Maroc, la Russie et l’Algérie sont les pays les plus demandeurs. En 2011 sur 1 600 demandes de visas demandées par des Algériens, seulement 175 ont été accordées par l’Office des étrangers. Si on analyse l’infographie diffusée par Le Soir, on constate que sur les dix pays qui introduisent le plus de demandes de visas, ce sont les Algériens les plus sanctionnés puisque seulement 11% d’entre eux obtiennent une réponse favorables à leur demande (Maroc : 39%, Russie : 23%, Nigeria 23%, Pakistan 25%…)
Selon ce journal francophone, la police des frontières à Zaventem — aéroport de Bruxelles-National — effectue en moyenne 2,8 expulsions de voyageurs par jour et d’après les agents interrogés par le quotidien belge du groupe Rossel, les autorités politiques auraient fixé un objectif de 5 expulsions par jour. Un chiffre qui ne peut être atteint pour l’instant car 4 policiers seulement ont été mandatés pour assurer les retours forcés. On signale, par ailleurs, que les détenteurs d’un visa touristiques sont même invités à donner des précisions sur la vie touristique du royaume. On leur demande, par exemple, de situer Bruges ou Arlon sur une carte muette…
Avec l’aéroport de Zaventem, il existe 13 points de contrôle frontalier pour entrer en Belgique.
Officiellement, les autorités belges veulent éviter les mariages blancs ou les demandes d’asile en manifestant un tel durcissement. Quoi qu’il en soit, de plus en plus de voyageurs étrangers vivant hors de la zone euro se voient refuser l’accès au territoire. Bruxelles, qui prend de plus en plus l’allure d’une citadelle assiégée, devient de plus en plus une citadelle européenne.
A M