Augmentation du prix du sucre, L’effet boule de neige

Augmentation du prix du sucre, L’effet boule de neige

Le prix du kilo de sucre a encore augmenté depuis une dizaine de jours pour passer chez les détaillants de 90 à 100 DA et 105 DA, alors qu’au marché de gros, le sac de 50 kilos est cédé à plus de 4.350 DA.

Résultat : après les limonades, ce sont certains cafetiers de la ville d’Oran qui ont décidé illico presto de revoir à la hausse le prix de la tasse de café de 5 DA, passant ainsi de 20 à 25 DA.

Selon certains d’entre eux, les quelques augmentations opérées depuis plus d’une année sur le café et le sucre, ainsi que les charges salariales et autres se sont tellement accumulées que leur marge bénéficiaire a été réduite et la dernière flambée du prix du sucre a été l’occasion inespérée pour justifier une augmentation du prix de l’expresso en vigueur depuis plus de 3 ans.

Quant aux autres produits servis dans les cafés et cafétérias, notamment les gâteaux, ils ont tous augmenté, comme les gâteaux qui sont vendus à raison de 35 DA, contre 25 il y a une quinzaine de jours. Les boissons gazeuses et les jus de fruits ne sont pas en reste étant donné qu’ils ont aussi augmenté.

Chez les pâtissiers et les producteurs de confiseries et autres chocolatiers, la course effrénée des cours mondiaux du sucre les oblige à augmenter leurs prix de vente.

Ainsi, le gâteau de qualité moyenne passe de 25 à 30 DA et celui de meilleure qualité, fait à base de fruits, est cédé à 50 DA l‘unité, voire jusqu’à 80 DA dans certaines pâtisseries renommées d’Oran.

Ces augmentations de produits, certes pas de première nécessité, auront un effet direct sur l’activité des membres de cette corporation, qui verront leurs chiffres d’affaires prendre un sérieux coup en raison d’une demande qui sera sans doute grandement diminuée.

Un pâtissier ira jusqu’à qualifier le sucre de produit au goût amer. Par ailleurs, un point de conjoncture sur le marché du sucre vient d’être établi par la maison de courtage Czarnikow dans son rapport mensuel, qui révèle que le déficit de la production mondiale du sucre par rapport à la demande devrait atteindre 14,8 millions de tonnes pour la campagne 2009/ 2010.

La même maison de courtage explique également que « la production mondiale de sucre atteindra 152,8 millions de tonnes, comparé à 150,2 millions l’an dernier, mais en nette baisse par rapport à l’estimation initiale d’août de 158,2 millions de tonnes, des prévisions ramenées à 153,9 millions en novembre dernier.

Ceci est dû, selon Czarnikow, à « des récoltes de canne à sucre en cours dans l’hémisphère nord de la planète qui, notamment en Asie et en Amérique centrale, ne produisent pas les niveaux de croissance attendus. Ainsi et au lieu de croître de 3 millions de tonnes, la production de canne à sucre devrait baisser de 0,5 million de tonnes par rapport à la récolte précédente, précisent les spécialistes du marché du sucre.

Concernant la consommation mondiale, la maison de courtage l’a légèrement revue à la hausse, en la situant à 166,51 millions de tonnes en 2010 contre 166,38 millions de tonnes prévus en août, soit une hausse de 1%, comparée à l’année 2009.

Le marché connaîtrait ainsi une deuxième année de production insuffisante, après une saison 2008/2009 marquée par un déficit de 15,6 millions de tonnes, selon un chiffre révisé.

Le déficit de ces deux années donne une régression des stocks mondiaux estimée à 30 millions de tonnes, soit 18% de la consommation mondiale de sucre.

Salah C.