Tout porte à croire que les entreprises économiques privées ne sont pas prêtes pour appliquer les augmentations de salaires, prévues dans le cadre de la suppression de l’article 87 bis du Code du travail. Selon des sources patronales, il faut encore du temps pour que ces dernières s’adaptent aux nouvelles mesures qui seront prises par le ministère du Travail, dans ce sens.
Selon les mêmes sources, l’augmentation s’effectuera dans trois ou quatre mois, avec, bien sûr, un effet rétroactif. Le patron de l’UGTA l’a bien expliqué dernièrement : l’abrogation de l’article 87 bis est un «acquis irrévocable», estimant que ceux qui remettent en cause ce principe font preuve d’une malhonnêteté intellectuelle.
«Nous avons pris cette décision, lors de la tripartie, et cet engagement sera respecté», rassure-t-il, promettant que l’augmentation des salaires, induite par cette abrogation, sera appliquée comme décidé par le président de la République, à partir de ce mois de janvier 2015.
«Pour l’heure, il n’y a aucun problème de remise en cause, seulement c’est la technicité de son application qui demande du temps», selon Sidi-Saïd, 1,2 million d’employés de la Fonction publique, sans compter ceux des secteurs économiques, public et privé, sont concernés par l’augmentation des salaires. «La grille des salaires doit démarrer à partir de 18 000 DA», précisera-t-il.

Il faut donc attendre les nouvelles modalités qui s’appliquent à la gestion des salaires pour pouvoir déterminer les conséquences, et dont le ministère du Travail s’attelle à les confectionner. Pour l’instant, c’est l’indexation sur le Salaire national minimum garanti (SNMG) qui a été supprimée, et le gouvernement n’a pas encore défini par quoi elle sera remplacée. Aussi, l’abrogation du 87 bis ouvre un chantier, des négociations âpres pour redéfinir le SNMG, déterminer les primes et indemnités entre le gouvernement, l’UGTA et le patronat. Tous les chiffres présentés dans la presse sur le niveau de la hausse des salaires, son champ d’application et son impact financier restent des suppositions.
À en croire les mêmes sources patronales, il n’y a toujours pas d’accord global entre les trois parties. Certains experts suggèrent qu’il y ait une réflexion globale et ne pas limiter le débat à uniquement une redéfinition du SNMG, à une hausse des salaires des travailleurs, mais plutôt à une politique des ressources humaines qui place la formation continue, le mérite, la compétence, la productivité au centre de l’évolution des carrières.
L’Algérie a vraiment besoin de ces orientations afin da faire face aux mutations économiques qui s’imposent dans le monde, surtout avec la baisse du prix du pétrole qui pousse impérativement le gouvernement à trouver des alternatives et à savoir gérer, intelligemment, la situation.
Ines B.