Augmentation des prix du transport et des produits agricoles en 2016, Le pari risqué du gouvernement

Augmentation des prix du transport et des produits agricoles en 2016,  Le pari risqué du gouvernement

L’augmentation du prix du gasoil entraînera une réaction en chaîne sur beaucoup de secteurs

Si la loi de finances 2016 risque de réserver de mauvaises surprises aux Algériens, elle en fera de même pour l’équipe de Sellal.

L’année 2016 s’annonce dure pour l’Exécutif qui sera placé devant un grand dilemme: comment préserver la stabilité sociale tout en adoptant des mesures économiques impopulaires. C’est le grand classique des gouvernements appelés à gérer les crises. Les augmentations des prix des carburants contenues dans le projet de la loi de finances 2016 ne sont pas pour arranger les choses. L’impact des nouveau prix du gasoil et de l’essence se ressentira durement dans deux secteurs-clés et surtout sensibles pour le citoyen, les transports publics et l’agriculture. Il faut s’attendre inévitablement à ce que les prix des tickets de transport soient plus chers. Le citoyen payera plus pour un même service, s’il n’est pas encore catastrophique. Les transporteurs ne s’encombreront d’aucune loi ou détail pour répercuter le relèvement des prix du carburant sur celui du ticket. Que fera alors dans ce cas le ministère des Transports? Le département de Boudjema Talai a-t-il prévu une quelconque initiative pour anticiper sur une éventuelle augmentation des prix? Quelle sera l’impact de cette mesure sur le transport aérien, le transport de marchandises, le péage de l’autoroute Est-Ouest etc… Autant de questionnements auxquels doit répondre le ministère des Transports.

Le second impact et qui ne sera pas des moindres tient aux produits agricoles qui verront une hausse sensible qui va grignoter un peu plus du pouvoir d’achat des Algériens déjà suffisamment dégradé. Ces deux augmentations supposées, sont synonymes de grogne sociale. Si la loi de finances 2016 risque de réserver de mauvaises surprises aux Algériens, elle en fera de même pour l’équipe de Sellal. Comment le gouvernement y fera-t-il face? Il est dit qu’un gouvernement qui ne s’entoure pas de mystère perd une partie de sa magie. Et toute la magie du gouvernement réside dans sa manière de gérer cette situation.

C’est lors d’un forum organisé par la Radio nationale Chaîne 1, que le ministre des Finances a pris tout le monde de court, annoncé ces augmentations avant même qu’elles soient avalisées par le Parlement. Il faut savoir que la loi de finances 2016 n’a pas été encore avalisée par les députés. Le projet est au stade de présentation et de débat au niveau de la commission des finances de l’APN.Courroucés, ces deniers n’ont pas été avec le dos de la cuillère. Ils ont dénoncé un «empiétement» de la part du ministre des finances, Abderrahmane Benkhalfa sur les prérogatives de l’Assemblée populaire nationale, seule institution habilitée constitutionnellement à décider du sort du projet de loi de finances. M. Benkhalfa a dû se ressaisir et présenter mardi dernier ses excuses officielles aux membres de l’APN.

Le projet de loi de finances 2016 propose de relever les prix des carburants qui vont passer à 19 DA/litre pour le gasoil et à 25 DA/litre pour l’essence super.Le gasoil sera vendu à 19 DA le litre et l’essence super sera à 25 DA le litre.

La question fondamentale pour le professeur Abderahmane Mebtoul, est de savoir «quelle politique de prix des carburants, adopter pour un pays comme l’Algérie?» Car, pour s’inscrire dans la durée, toute politique des prix «doit permettre de couvrir l’ensemble des coûts directs et indirects». Aussi, a-t-il dit, cette politique doit-elle s’articuler essentiellement autour de deux axes: d’une part, une diversification de l’offre par l’encouragement à l’utilisation de carburants alternatifs, comme les GPL, et les énergies renouvelables, d’autre part, une maîtrise de la demande, dans le cadre d’une politique de développement durable, par l’internalisation dans le prix de l’ensemble des coûts induits par l’utilisation des carburants, dont le gasoil fortement polluant. Il y a donc urgence de penser à un nouveau modèle de consommation énergétique.