Le “consensus” autour d’une éventuelle augmentation de la tarification de l’eau ne semble pas avoir été trouvé au sein du département d’Abdelkader Ouali.
En effet, alors que ce dernier affirmait le 14 février que le prix de l’eau pourrait être revu à la hausse, son secrétaire général, El-Hadj Belkateb, a estimé, hier, à Bouira, que cette question “n’est pas à l’ordre du jour”. “L’augmentation de la tarification de l’eau potable n’est nullement à l’ordre du jour au sein de notre ministère”, a-t-il affirmé. Une déclaration qui laisse perplexe, puisque le ministre des Ressources en eau et de l’Environnement a déjà évoqué la mise en place d’une commission de “réflexion”, laquelle aura pour mission d’étudier la faisabilité de cette augmentation.
La hausse de la tarification de l’eau est imbriquée, voire essentielle dans la politique du secteur en matière de lutte contre le gaspillage et la déperdition de cette précieuse ressource. Éluder le sujet et se confondre en approximations de la part des responsables du secteur est perçu par les observateurs comme étant une erreur de communication, car, dans les faits, cette augmentation et si on devait se fier aux déclarations d’Abdelkader Ouali, est “inévitable”. Et pour cause, d’après les chiffres avancés par Hocine Zaïr, DG de l’Algérienne des eaux (ADE), cette dernière serait au bord de la faillite, tant les prix de la “fabrication” de l’eau sont nettement inférieurs au prix de vente au consommateur final. “Pour chaque mètre cube produit, les pertes sont supérieures à 40 DA.
C’est une situation classique pour les entreprises déficitaires”, indiquera M. Zaïr, tout en précisant que son entreprise ne peut plus faire dans “le social”. Par ailleurs, sur un registre plus local, le SG du ministère des Ressources en eau et de l’Environnement s’est montré “confiant” quant à la disponibilité de l’eau pour la wilaya de Bouira, notamment pour la saison estivale. “Toutes les dispositions ont été prises afin d’assurer une alimentation continue en eau potable pour l’ensemble des communes de la wilaya”, dira M. Belkateb.
Ce dernier donnera des directives quant au branchement des communes de l’est de la wilaya au barrage de Tilesdit, et ce, avant le mois de Ramadhan. Pour sa part, le wali, M. Mouloud Chérifi, a martelé que la “bataille de l’eau” doit être menée à son terme, afin de garantir une meilleure distribution, notamment dans les agglomérations secondaires. “Nous sommes conscients des carences qui subsistent et nous faisons tout notre possible pour les combler”, a-t-il assuré.
À propos des communes de Guerrouma, de Zbarbar et de Maâla, le même responsable a fait savoir que celles-ci seront “très prochainement raccordées” au réseau d’AEP. “Je tiens à rassurer les citoyens que l’eau coulera bientôt dans leurs robinets”, s’est-il engagé.
