Augmentation de la demande mondiale de pétrole en2015, Le baril rebondira-t-il?

Augmentation de la demande mondiale de pétrole en2015, Le baril rebondira-t-il?

L’Agence internationale de l’énergie (Aie), qui défend les intérêts des pays occidentaux, estime que sa croissance se poursuivra à son plus haut rythme, depuis cinq ans, et égratignera au passage l’Opep.

Le baril clôturera-t-il l’année en beauté? Y aura-t-il un répit pour l’Algérie dont les réserves de changes se sont sérieusement effritées avec l’effondrement des prix du pétrole? Certains indicateurs et non des moindres laissent penser que les cours de l’or noir pourraient redresser l’échine au cours des derniers mois du second semestre de l’année 2015.

L’augmentation de la demande mondiale de pétrole doit croître pendant tout ce temps-là. Dans son rapport mensuel, l’Opep s’attend à une hausse de la demande de 1,38 million de barils par jour (mb/j) en 2015. L’argument du cartel repose sur «la croissance meilleure qu’attendu de la demande mondiale de pétrole cette année, et certains signes de reprise des économies des principaux pays consommateurs». «La demande de pétrole brut devrait continuer à s’améliorer dans les mois à venir et réduire ainsi graduellement le déséquilibre entre offre et demande» soulignent les rédacteurs du document de l’Organisation. Une prévision qui vient d’être renforcée par le rapport mensuel de l’AIE rendu public hier. L’Agence internationale de l’énergie (Aie), qui défend les intérêts des pays occidentaux, estime que la croissance de la demande mondiale se poursuivra à son plus haut rythme depuis cinq ans et égratignera au passage l’Opep. Elle sera de 260 000 barils/jour pour 2015. L’Aie table par conséquent sur une demande en progression de 1,4 million de barils par jour en 2016. Soit une augmentation de 410 000 barils/jour par rapport à son estimation précédente. Il y a cependant un bémol qui s’appellerait l’Opep. «offre globale continue de croître à toute allure (…) en dépit d’un effondrement des prix du pétrole», indique l’AIE qui pointe «le pompage musclé» de l’Arabie saoudite, de l’Irak et des principaux membres de l’Organisation des pays producteurs de pétrole (Opep).

L’Organisation internationale, qui a son siège à Paris, n’a par ailleurs relevé aucun «ralentissement» de la production de l’Opep depuis qu’elle a décidé de la maintenir inchangée, lors des deux dernières réunions qui se sont tenues en novembre 2014 et en juin 2015 à Vienne, en Autriche, afin de stopper la chute des prix de l’or noir.

La courbe pourra-t-elle s’inverser malgré tout? Néanmoins, un processus de «rééquilibrage a clairement commencé», affirment les experts de l’Aie. Quelle en est la raison? L’offre de pétrole en provenance de pays non-membres de l’Opep devrait «décélérer tout au long de la fin de l’année et décliner en 2016, en particulier aux Etats-Unis», estiment les rédacteurs du rapport de l’Agence internationale de l’énergie. Ce qui aurait pour conséquence de balayer les sombres perspectives de la Banque mondiale pour le marché pétrolier. «Le retour plein et entier de l’Iran sur le marché mondial ajoutera au final un million de barils par jour, faisant baisser les prix de 10 dollars par baril l’année prochaine», écrit l’institution de Bretton Woods.

Certains analystes seraient encore plus pessimistes. Ils prévoient un retour du même niveau que ceux atteints en 2008 lors de la crise des «Subprime» aux Etats-Unis. Le baril était tombé à moins de 34 dollars au mois de décembre cette année-là. «Cette année (2015 Ndlr), le marché est en passe de faire face à son plus gros surplus en 17 ans, cela implique qu’on ne peut pas exclure de retomber aux niveaux de 2008 pour les cours», soulignaient les analystes du courtier PVM. Le baril a finalement décidé de leur faire un pied de nez.

Les prix du pétrole se sont affichés en hausse hier en cours d’échanges européens, aidés par un accès de faiblesse du dollar et un rapport de l’Agence internationale de l’énergie (AIE) confiant sur la demande mondiale.

Vers midi, heure algérienne, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en septembre valait 49,50 dollars sur l’Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, enregistrant un gain de 32 cents par rapport à la clôture de mardi. Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «light sweet crude» (WTI) pour la même échéance gagnait 48 cents et se négociait à 43,56 dollars. Reste à savoir si ce sursaut n’est qu’un feu de paille…