Les joueurs et les dirigeants se jettent la responsabilité
Que va-t-il se passer? Qui est le véritable instigateur de ce geste condamnable? Quelles sont les sanctions à appliquer? Autant de questions pour lesquelles d’aucuns voudraient avoir des réponses précises et claires.
Les dirigeants du MC Alger, Kamel Amrouche et Omar Ghrib, ainsi que l’entraîneur Djamel Menad et les joueurs Faouzi Chaouchi et Réda Babouche comparaîtront aujourd’hui devant la commission de discipline de la Ligue de football professionnel (LFP), suite au refus des joueurs et de l’encadrement de recevoir leurs médailles de participation à la finale de la Coupe d’Algérie, mercredi dernier. Que va-t-il se passer? Qui est le véritable instigateur de cette décision et de ce geste condamnable?… Quelles sont les sanctions à appliquer aux uns et aux autres? Autant de questions dont tout un chacun voudrait bien avoir des réponses précises et bien claires. D’emblée, il est utile de rappeler que les joueurs et responsables du doyen des clubs algérois ont refusé d’accéder à la tribune officielle pour recevoir leurs médailles des mains du Premier ministre,
M.Abdelmalek Sellal, en signe de «contestation contre l’arbitrage de Djamel Haïmoudi».
Le rapport de Haïmoudi peut accabler le MCA
Les multiples tentatives et démarches entreprises par le ministre de la Jeunesse et des Sports, Mohamed Tahmi, afin de faire changer d’avis et d’appeler à la raison les joueurs et le staff technique mouloudéens, ont essuyé un niet catégorique des responsables du club algérois. Le président du conseil d’administration du MCA, Kamel Amrouche a souligné sur les ondes de la Radio nationale, que «ce sont les joueurs qui ont refusé de monter à la tribune officielle, pour dénoncer, selon eux, le mauvais arbitrage de M. Haïmoudi». Et c’est le même son de cloche que ne cesse de répéter le coordinateur du MCA, M.Omar Ghrib. Seulement, au lendemain de cette finale et au vu des commentaires et surtout de la condamnation de ce geste «antisportif, irréfléchi et surtout irresponsable», des changements d’attitude des «fauteurs» fusent de partout. Ainsi, le premier à réagir a été le président du conseil d’administration, Kamel Amrouche, qui a annoncé sur les ondes de la Chaine III de la Radio nationale que le conseil d’administration s’est réuni jeudi en session extraordinaire qui reste toujours ouvert et déclaré que «des sanctions et mesures seront prises après les auditions du coordinateur de la section football, de l’entraîneur et des joueurs» prévue hier au moment où on mettait sous presse. «Nous avons laissé ouverte la session extraordinaire du CA pour procéder, à partir de dimanche, aux auditions du coordinateur de la section football du staff technique et des joueurs. Des sanctions seront prises à l’encontre des responsables de cet acte immoral et antisportif», a-t-il déclaré. «Je peux d’ores et déjà vous assurer que le conseil d’administration a décidé d’infliger des sanctions financières. Ainsi, la prime de coupe d’Algérie ne sera pas attribuée aux joueurs et au staff technique», a révélé Amrouche. Et d’ajouter: «Nous allons anticiper en prenant des mesures que nous devrions prendre en fin de saison concernant la gestion du club.»
Le conseil d’administration de la SSPA/MC Alger, réuni jeudi en session extraordinaire a présenté dans un communiqué «ses excuses au peuple algérien, aux hautes autorités civiles et militaires du pays, au ministre de la Jeunesse et des Sports, ainsi qu’au président de la Fédération algérienne de football, suite au comportement irréfléchi, condamnable et contraire à l’éthique sportive de la part de l’équipe et son encadrement lors de la cérémonie de remise des médailles.» Or, le même jour, soit vendredi, le capitaine du MCA, Réda Babouche, ainsi que le gardien de but, Faouzi Chaouchi, ont dégagé toute responsabilité concernant le refus de l’équipe algéroise de recevoir les médailles à l’issue de la finale de coupe d’Algérie. «Nous, joueurs, nous ne sommes que des fonctionnaires au club de football: MC Alger. Nous n’avons fait qu’exécuter les décisions de nos responsables», a affirmé le capitaine du MCA.
Sur ces entrefaites, plusieurs questions cherchent réponses et personne, jusqu’à présent, n’est en mesure d’émettre la moindre réponse, pas même le ministre de la Jeunesse et des Sports, le président de la FAF, le président de la commission de discipline de la LNF ni encore moins et surtout le conseil d’administration de la SSPA Mouloudia Club d’Alger.
Beaucoup de questions cherchent réponses
Parmi les questions brûlantes figurent les sanctions attendues pour les uns et les autres et surtout qu’il s’agit de pratiquement les mêmes personnes à être auditionnées par deux «entités» puisque le Conseil d’administration du MCA va auditionner les joueurs et le coordinateur de l’équipe ainsi que le coach. Or, il est utile de noter quelle serait la réaction des membres du Conseil d’administration vis-à-vis de la responsabilité de leur propre président à savoir
M.Amrouche, qui avait «à chaud» cautionné le geste des joueurs et responsables de l’acte anti-sportif et immoral? Ensuite, quelles sanctions vont être prises par ce conseil d’administration sachant que le lendemain, la commission de discipline de la LNF auditionnerait les mêmes personnes pour prendre aussi des sanctions? Et si les sanctions du conseil d’administration du MCA seront contradictoires avec celles de la LNF, que feront les membres du CA du MCA pour ne point être ridiculisés…? Et puis, les membres du CA prendront-ils en compte les derniers matchs de l’équipe, dont celui de mardi contre l’ESS, le leader, alors que le MCA est toujours en course pour la seconde place qualificative à la Ligue des champions? La situation est bien compliquée et ce match de mardi prochain et de la fin de saison rend tout aussi la situation complexe puisque le ou les vrais instigateurs vont prendre conscience de l’ampleur de leur geste; cela concernant les auditions du CA. Quant aux auditions de la Ligue nationale de football, la première question à poser concerne les sanctions qui vont tomber et surtout sur quelles bases celles-ci seront prises sachant qu’il s’agit d’un certain vide juridique dans ce type de problématique. Les règlements et statuts de la FAF sont muets et n’ont pas du tout prévu ce cas de figure relatif à la cérémonie de remise des médailles. Une bataille juridique est dans l’air sauf pour ce qui concerne le Comité olympique algérien dont la Charte olympique stipule que les ou le fautif (s) risque (ent) la radiation à vie. D’autre part, et en dehors du conseil d’administration du MCA et la commission de discipline de la LNF, il ne faut pas oublier qu’il y a aussi les décisions des hiérarchies. Et qui dit hiérarchies, dit, dans l’ordre administratif, la FAF, le ministère de la Jeunesse et des Sports, et les services du gouvernement ou de la Présidence. Là, il faut bien remarquer que la hiérarchie a bien montré son caractère véritablement démocratique en cédant d’abord le cours des choses à qui de droit de statuer en premier lieu avant de sévir comme il se doit à la mesure de la faute et ce, dans le stricte respect des règles des lois et règlements de la République. Cette République que le ou les responsables de cette mascarade ont l’air de bien négliger. Et là, les donnes changent. Car, à partir de la FAF jusqu’au sommet de l’Etat, il faut bien le préciser, le ou les fautifs risquent vraiment gros.
La radiation à vie du mouvement sportif serait la plus indiquée pour le ou les premiers responsables de cette décision du boycott de la cérémonie protocolaire de la coupe d’Algérie, ne serait-que pour servir de leçon…