Le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci, dans une entretien accordé à TSA, a passé en revue plusieurs sujets d’ordre national et international. La Commission des Affaires étrangères de l’Assemblée nationale française, la réouverture de la frontière avec le Maroc, l’affaire Aïcha Kaddafi sont entre autres les questions sur lesquels Medelci s’est expliqué.
En réponse à une question sur la Commission des Affaires étrangères de l’Assemblée nationale française, le ministre a répondu que le dialogue politique avec les parlementaires est un vecteur important de la diplomatie. «Il importe de faire connaître directement aux représentants de la souveraineté populaire nos analyses et nos positions sur différents thèmes liés à la fois aux priorités de la politique étrangère de notre pays et à la situation en Algérie où la consolidation du processus démocratique est en œuvre à la faveur des reformes politiques profondes engagées par notre pays depuis le mois d’avril dernier», a-t-il expliqué. Le chef de la diplomatie algérienne a tenu à rappeler qu’il a été invité par la Commission des affaires étrangères de l’Assemblée nationale française en novembre 2007. «C’est un exercice normal pour porter la voix de l’Algérie auprès des représentants du peuple français. J’en profite pour signaler que le terme audition est un terme consacré dans les usages parlementaires et qu’il n’a pas le caractère intrusif ou attentatoire à la souveraineté nationale comme le laissent entendre certains. L’importance de la diplomatie parlementaire n’est plus à démontrer (…)», a-t-il encore indiqué. Répondant à une question relative à la récente sortie médiatique de Aïcha Kaddafi, la fille de l’ex-dirigeant libyen assassiné le 20 octobre dernier, qui s’est une nouvelle fois exprimée sur une la chaîne satellitaire arabe, Mourad Medelci a expliqué que c’est une question hypothétique. «Nous avons réagi officiellement pour déplorer les propos de Madame AÏcha Kaddafi et nous avons indiqué que l’on tirera pleinement les conséquences de cette transgression des règles de l’hospitalité qui lui est accordée à titre humanitaire en Algérie», a-t-il averti. Sur un autre volet, Medelci a évoqué la réouverture de la frontière avec le Maroc. «Avant d’évoquer cette question, laissez-moi dire qu’avec le Maroc nous avons entrepris, depuis quelques mois, un travail de dynamisation de nos relations bilatérales à travers l’échange de visites ministérielles au niveau de secteurs aussi stratégiques que les ressources en eau, l’énergie, l’agriculture, etc. Cette dynamique constructive nous permettra de rehausser le niveau de notre coopération pour la mettre à la hauteur des aspirations de nos deux peuples qui sont unis par l’histoire et interpellés par les défis de l’avenir», a-t-il assuré. Le ministre a rappelé, à juste titre, que son dernier entretien avec son homologue marocain, Taieb Fassi Fihri, a permis de renforcer la fréquence de ces visites et de les élargir à d’autres secteurs prioritaires. «Nous nous sommes félicités des résultats positifs de cette dynamique, nous avons également convenu de consolider le dialogue politique à travers la tenue de consultations régulières pour une meilleure coordination sur les questions d’intérêt commun, en particulier la réactivation des structures et la relance des activités de l’UMA», a-t-il encore affirmé. Et d’ajouter d’emblée : «Nous avons signalé à cette occasion que cette volonté partagée d’œuvrer au renforcement des relations bilatérales aura plus de chances de porter ses fruits si l’image de chacun des deux pays et les sentiments de fraternité qu’éprouvent l’un pour l’autre les deux peuples étaient mieux relayés et mieux restitués par la presse». Mourad Medelci a fait comprendre que la question de la réouverture de la frontière sera «le point d’orgue de ce travail déterminé que nous avons engagé ensemble».
Y.M.