Dans le cadre de l’examen du budget de l’Etat pour l’année 2012, la commission des finances au niveau de la chambre basse du Parlement a entamé une série d’auditions des ministres, à commencer par les secteurs de l’Intérieur, les Ressources en eau et l’Energie. Au total, treize ministres seront auditionnés par cette instance de l’APN.
L’audition des ministres dans le cadre de l’examen des lois des finances par la commission des finances de l’APN n’est pas chose nouvelle. Mais ces auditions sont loin de mettre le doigt sur la revalorisation des projets lancés dans le cadre des programmes de développement. En réalité, si les ministres ne justifient pas leurs dépenses et leurs nouvelles demandes, comment peut-on juger si le budget octroyé à un secteur est juste ou raisonnable, sachant que l’urgence de rationaliser les dépenses publiques est de plus en plus importante malgré le taux élevé des réserves de change.
Dans les communiqués rendus publics par l’APN concernant ces premières auditions, rien ne renvoie à une évaluation des nouveaux budgets ou des précédentes dépenses. Dans ce cadre, des ministres se sont limités à rappeler les projets qui seront réalisés et les bilans déjà connus.
Parmi ceux auditionnés, il y a le ministre des Ressources en eau, Abdelmalek Sellal. Il a présenté le bilan des réalisations accomplies en 2011 dans le secteur de l’hydraulique ainsi que les projets en cours de réalisation dans le domaine des ressources en eau.

Selon le communiqué de l’APN, les membres de la commission ont exprimé leurs préoccupations, notamment la nécessité de prendre toutes les mesures en vue de prévenir les effets des inondations et mieux maîtriser les problèmes de fuites et d’évaporation des eaux.
Une préoccupation qui intervient après les inondations d’El Bayadh qui ont fait 11 morts et 43 blessés, sans parler de la remise en cause de la construction de quelques infrastructures, telles que les ponts.
Lors de son auditon, le ministre de l’Intérieur, Dahou Ould Kablia, a souligné que le budget relatif à son secteur avait atteint 622 milliards DA, une augmentation de 196 milliards DA (46,08 %) par rapport aux crédits révisés au titre du budget de l’année dernière, relevant la distribution des crédits inscrits dans le budget des grandes structures de la tutelle, à savoir l’administration générale, la Sûreté nationale, la Protection civile, les transports nationaux et les Gardes communaux.
D’autre part, le ministre est revenu sur les dépenses relatives à la gestion de l’administration et des différents services de sécurité, de protection des individus et des biens, ainsi que l’ouverture d’environ 16 000 postes budgétaires pour 2012 proposés par les Finances. De leur côté, les députés se sont intéressés à la nécessaire réforme du système de fiscalité locale, les primes et indemnités des P/APC, la prise en charge par l’administration des besoins du citoyen et la lutte contre le crime organisé.
Interrogations sur l’affaire Sonatrach
Enfin, la commission de l’APN a auditionnée, le ministre de l’Energie, Youcef Yousfi.
Ce dernier a donné un aperçu général de la situation du secteur de l’Energie avant de revenir sur la situation des prix du pétrole dont le recul nécessite d’accélérer la diversification des ressources hors hydrocarbures. Un plaidoyer qui n’est pas nouveau mais la réalisation n’est pas pour demain. Les préoccupations des députés se sont articulées notamment autour du problème de transport de l’électricité et «l’affaire Sonatrach». Cependant, les communiqués de l’APN n’apportent aucune réponse du ministre sur ces questions, notamment «l’affaire Sonatarch» qui a éclaté après le scandale de corruption qui a secoué l’entreprise, dont le dossier toujours pas clos est entre les mains de la justice. Pour rappel, le bureau de l’APN avait rejeté une demande des députés sur l’organisation d’un débat sur la corruption.
Par Nacera Chenafi