Aucune solution n’est en vue,Résidents-Ould Abbès : l’impasse

Aucune solution n’est en vue,Résidents-Ould Abbès : l’impasse
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Le ministre de la Santé affirme œuvrer dans le sens du règlement des conflits par la satisfaction des revendications des différents corps. Ces derniers soutiennent le contraire et maintiennent la pression sur le terrain.

La contestation sociale, qui bat son plein depuis plus de quatre mois déjà, n’a épargné aucun secteur. Nombreux sont les ministres qui ont fait ou qui font toujours face à une montée en cadence de la protestation. Chacun gère, à sa façon, la crise. si certains ont réussi, tant bien que mal, à convaincre les contestataires et à éviter le pourrissement, d’autres n’arrivent toujours pas à tirer leur secteur de la zone de turbulences. Et c’est le cas du ministère de la santé. En effet, le bouillonnement du secteur de la santé va crescendo de jour en jour. À juger les déclarations de Djamel Ould-Abbès, l’on croirait que la tutelle prend à bras-le-corps toutes les doléances du secteur, ce qui est invraisemblable. L’arrivée du Dr Djamel Ould-Abbès à la tête du département, en remplacement de Barkat, a été saluée par la famille de la santé, notamment par les différentes organisations syndicales. Mais, une année après, la tension persiste. Praticiens généralistes, spécialistes, médecins résidents, anesthésistes, réanimateurs… crient leur douleur. Un véritable dialogue de sourds s’installe. Hier matin, au moment même où les représentants des médecins résidents étaient à la tutelle pour la réactivation de la commission mixte chargée d’élaborer le nouveau statut, le reste des médecins tenaient un sit-in au CHU Mustapha-Pacha.

Le satisfecit de la tutelle

Comment expliquer le fait que la tutelle et ses nombreux contestataires ne soient pas sur la même longueur d’onde ? Joint par téléphone, le conseiller de Djamel Ould-Abbès dira : “Puisque les paroles ne suffisaient pas, nous avons fait des écrits.” Slim Belkacem, qui refuse de commenter la contestation des résidents, affirme que “le document portant les mesures annoncées lors de la réunion du 8 mai avec des représentants de résidents leur a été remis et sera envoyé individuellement à tous les résidents”.

Pour témoigner de la bonne foi de la tutelle, l’orateur évoquera la réactivation depuis hier de la commission : “Nous avons même demandé aux représentants d’élaborer un échéancier pour finaliser le plus tôt possible le nouveau projet de statut.”

Pour ce qui est de la commission des sages, proposée par les médecins résidents pour le service civil, Slim Belkacem dira : “Toutes les propositions consensuelles émanant de cette commission seront entérinées par la tutelle.” Il ajoutera qu’“il y a lieu, pour les médecins résidents, de penser à achever leur année pédagogique et d’être au service des malades. La bonne foi des deux ministères permettra à la raison de l’emporter et à un climat de confiance de s’installer”.

Le Snpsp dénonce le “parrainage syndical”

La réunion de conciliation, tenue mardi avec le Snpsp en présence des représentants de l’Inspection du travail et ceux de la fonction publique suite au préavis de grève déposé le 8 mai dernier, n’a pas abouti au gel de l’action. Au contraire, elle n’a fait que jeter de l’huile sur le feu pour diverses raisons. Selon le président du Snpsp : “les directeurs centraux, qui ont été mandatés, n’ont affiché aucune volonté d’apaisement. Il est clair que le seul objectif de la tutelle est de casser le Snpsp.”

Le Dr Merabet en veut pour preuve le fait que la tutelle se substitue désormais aux syndicats en instruisant les directeurs de la santé, les DG des CHU et l’EHU de procéder, avant la fin de la semaine, à l’envoi de courriers individuels et personnalisés à tous les praticiens pour leur communiquer leur nouvelle rémunération dans le cadre du régime indemnitaire et de réunir les praticiens pour leur donner de plus amples informations à ce sujet. “Cela veut dire que la tutelle fait dans l’activité syndicale, puisque le volet socioprofessionnel est assuré par les organisations du secteur. C’est une violation caractérisée des lois relatives au droit syndical et aux relations de travail. L’administration n’a pas à se mêler de l’activité syndicale qui reste du seul ressort des syndicats”, fera remarquer le Dr Merabet. Et d’ajouter à propos du régime indemnitaire que le syndicat a négocié en commission mixte : “le Snpsp a demandé une copie. Chose que le ministère a refusée.”

Enfin, pour le Snpsp, “à travers cette démarche, le ministère de la santé fait délibérément dans la provocation et le pourrissement de la relation de partenariat avec le SNPSP”, tout en propulsant “un syndicat créé dans ses couloirs”.

De son côté, Slim Belkacem nous a indiqué, à ce propos, que “le recours aux courriers personnalisés est un moyen d’assurer une large diffusion de l’information”, ajoutant que le secteur compte plusieurs syndicats et que l’appel à la grève du Snpsp n’engage que ce syndicat. “De notre côté, on a tout fait”, a-t-il conclu