Aucune œuvre de cinéma n’en fait état,Vérités sur l’époque coloniale

Aucune œuvre de cinéma n’en fait état,Vérités sur l’époque coloniale

l n’y a pas de meilleure occasion que la célébration de l’anniversaire de notre fête de l’Indépendance pour rappeler aux plus anciens et faire découvrir aux plus jeunes une infime partie de ce que fut le vécu de notre peuple sous le joug colonial. Une réalité que le déni de la France aujourd’hui ne suffira pas à escamoter. Malgré tout ce que la droite française peut proférer comme insanités, le colonialisme reste une infamie, un crime contre l’humanité, aujourd’hui impuni et même glorifié.

Vous l’avez sans doute remarqué, surtout si vous êtes cinéphile, aucun long métrage n’a jamais été tourné en Algérie durant l’occupation coloniale. Et pour cause, les indigènes n’intéressaient personne, encore moins le peuple français, dont ils étaient le dernier des soucis.

L’Algérie, terre de peuplement, n’avait d’intérêt que par son potentiel minier et agricole. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle tout ce qui a été tourné dans notre pays avait un rapport étroit avec la production de richesses locales.

Du reste, la plupart des documentaires qui ont été réalisés et produits sur l’Algérie, n’avaient d’autre but que d’exalter la grandeur de la France, qui a fait d’une grande partie du continent africain une chasse gardée, où elle puisait sans compter toutes les matières premières qu’elle ne trouvait pas sur son territoire.

Le développement de la France, considérée aujourd’hui comme la sixième puissance du monde, n’a été possible que grâce à l’exploitation éhontée du sol et des sous-sols de ses colonies.

Souvenez-vous – pour ceux qui ont vécu cette époque – des documentaires en noir et blanc que l’on diffusait sur les écrans de cinéma. On y voyait une fourmilière de Noirs au Gabon placer des rails de chemin de fer sous l’œil vigilant d’un contremaître blanc en short kaki et chaussettes blanches. On y voyait des centaines de Noirs mal vêtus, presque nus, grimper sur les hévéas, quelque part dans l’AOF (l’Afrique occidentale française) ou l’AEF (l’Afrique équatoriale française), pour en extraire du caoutchouc.

Les Algériens n’étaient pas exempts de ce genre de servitude. On les voyait, eux aussi, courbés de l’aube au crépuscule sur les immenses plaines des Hauts-Plateaux pour arracher l’alfa, qui sera emballé et expédié à Marseille. Ce travail était si pénible que les autorités coloniales en feront un bagne à ciel ouvert. Elles y enverront tous les détenus de droit commun faire «œuvre utile» et se refaire une virginité, après s’être lacérées les mains devenues inutiles à force de tirer sur une plante coupante comme une lame de rasoir.D’ailleurs, tous les documentaires réalisés dans les années 50 ne porteront que sur l’exploitation des ressources des indigènes.

C’est ainsi que de nombreux reportages ont été réalisés sur les différents ports d’Algérie, leurs infrastructures et leur capacité d’accueil.

D’autres moyens métrages cibleront les mines du pays, celle d’El-Abed par exemple à la frontière marocaine, les mines de charbon de Béchar, les mines du Zaccar. Curieusement, les gisements de marbre de Filfila ou de Kleber, l’actuel Negrie près d’Arzew, n’éveilleront aucun intérêt. Quant au désert, il n’intéressera personne jusqu’en 1958, où l’on s’apercevra qu’il est plein de pétrole… Là, les Français feront tout pour détacher le Sahara du reste du pays.

En vain.