Le siège de l’APN
Afin de meubler son agenda en attendant la clôture de la session, le Parlement va organiser des séances consacrées aux questions orales.
Les députés sont déjà en congé. Les élus du peuple sont dispensés de toutes activités. En raison du mois sacré du Ramadhan, le Parlement s’est mis au service minimum. Ni projet de loi, ni journée parlementaire, aucune activité n’est au menu. «Nous n’avons prévu aucune activité pour le moment», affirme une source parlementaire qui reconnaît qu’en raison du phénomène de l’absentéisme, le Parlement a préféré ajourner l’examen des projets de loi.
On voit mal, en effet, les élus de la nation somnoler au lieu de débattre d’un projet de loi qui engage l’avenir du pays ou une catégorie sociale. Il faut dire que ces mêmes députés qui accusent les membres du gouvernement de ne pas travailler avec un minimum de sérieux pour régler les problèmes des Algériens, ne donnent pas le meilleur exemple aux Algériens qu’ils sont censés représenter au Parlement.

Il faut dire que le phénomène d’absentéisme au sein de l’hémicycle durant le mois sacré est peut-être le seul dénominateur commun entre les partis au pouvoir et ceux de l’opposition, siégeant à l’APN.
Cette désaffection a même amené un fonctionnaire de l’Assemblée à crier à l’injustice. Et pour cause, les salaires des députés ne seront pas ponctionnés en raison de cette absence. Ce qui n’est pas le cas des fonctionnaires.
Le même fonctionnaire peste déjà contre le fait qu’en temps normal, les députés sont nombreux à bouder les plénières provoquant parfois l’absence du quorum pour voter un projet de loi.
Pour faire face à cette situation récurrente à chaque Ramadhan, le bureau de l’APN tente de meubler l’agenda des parlementaires, en attendant la clôture de la session qui interviendra vers la fin du mois en cours, au plus tard le 2 juillet. Aussi, le Parlement va organiser des séances consacrées aux questions orales. A ce propos, notre source a confirmé la tenue d’une séance de questions orales ce jeudi.
La chambre haute du Parlement est dans la même logique ramastiquée. Le Sénat a ainsi liquidé toute «la matière». Il a voté mardi dernier à la veille du mois sacré, cinq projets de loi en une journée. Il s’agit du projet de loi portant sur la protection de l’enfant, de celui sur le marché du livre, le projet de loi portant création de la Médaille militaire, le projet de loi portant création de la Médaille de la bravoure militaire et le projet de loi portant création de la Médaille de participation de l’ANP aux guerres du Moyen-Orient de 1967 et 1973.
Il reste dans sa besace uniquement deux projets de loi, à savoir celui sur la violence contre les femmes et le projet de loi sur les licences d’importation. Si ce dernier ne serait pas adopté durant cette session faute de temps, ce n’est pas le cas pour celui du Code pénal. Ayant atterri en premier au Conseil de la nation, le projet de loi portant sur la violence contre les femmes a été volontairement bloqué. Motif: la polémique suscitée par les islamistes et notamment l’association des Ouléma algériens qui a contesté le contenu du projet qui est contradictoire avec la religion et nos traditions. Ce projet a soulevé, faut-il le rappeler, la colère des courants islamistes au sein de l’APN.
Certes, le ministre de la Justice a réussi à avoir l’aval des élus du peuple, mais le projet reste à mi-chemin le président du Sénat, Abdelkader Bensalah l’a mis au placard. Interpellé sur cette question, le ministre de la Justice n’a pas voulu trop polémiquer sur ce sujet. «Le projet a été soumis par le gouvernement au Conseil de la nation et attend d’être débattu», a rappelé M.Louh en soutenant que «la séparation des pouvoirs figure parmi les principes que nous défendons et soutenons dans le cadre des reformes visant l’édification de l’Etat». En tout cas, l’ensemble des projets inscrits ont été adoptés à l’exception de celui criminalisant la violence contre les femmes qui sera probablement amendé. Pour le reste, le Parlement qui attendait d’examiner le projet de révision de la Constitution durant cette session est resté sur sa faim. Le projet sera reporté pour la énième fois à la prochaine session parlementaire d’automne.