Au quatrième jour du ramadhan,Les magasins toujours fermés en soirée

Au quatrième jour du ramadhan,Les magasins toujours fermés en soirée

On ne peut pas dire que l’appel des Ă©lus a Ă©tĂ© entendu

Pour certaines familles, les sorties nocturnes sont une occasion rĂŞvĂ©e pour dĂ©couvrir ce lieu magique, devenu le nouvel eldorado du commerce d’Alger.

Les Ă©lus de la commune d’Alger-Centre ont dĂ©clarĂ©, rĂ©cemment, qu’ils avaient lancĂ© un vaste programme de rĂ©habilitation des grandes artères de la capitale, afin de redorer le blason de celle-ci et lui donner un visage plus gai.

L’embellissement des devantures et frontons des magasins revĂŞt, Ă  leurs yeux, une importance primordiale, particulièrement ceux des quartiers chics, Ă  l’instar de la rue Didouche ou de la rue Ben M’hidi, considĂ©rĂ©es, Ă  juste titre, comme le coeur et la vitrine d’Alger.

Pour encourager les sorties nocturnes et pousser les commerçants Ă  ouvrir jusqu’Ă  22h ou 23h, comme cela se fait dans les grandes capitales europĂ©ennes, ils sont en train de plancher sur une nouvelle rĂ©glementation, obligeant les commerçants Ă  ouvrir durant la soirĂ©e.

On ne peut pas dire, cependant, que l’appel des Ă©lus a Ă©tĂ© entendu. Alors qu’on s’attendait Ă  ce que les magasins ouvrent après le ftour, beaucoup sont restĂ©s Ă©trangement fermĂ©s, leurs propriĂ©taires ont prĂ©fĂ©rĂ©, certainement, attendre la deuxième quinzaine de Ramadhan pour ouvrir.

Ceux qui arpentent habituellement la rue Bab Azzoun, soit pour faire du lèche vitrine, soit pour se rendre Ă  la grande MosquĂ©e pour la prière d’El Icha, ont eu la dĂ©sagrĂ©able surprise de constater que tous les magasins qui s’y trouvent Ă©taient fermĂ©s durant les deux premiers jours. Certains quartiers faisaient tellement de la peine Ă  voir qu’on se serait crus dans un coin perdu, très loin de la capitale. D’autres qui Ă©taient plongĂ©s totalement dans le noir avaient l’aspect d’une ville fantĂ´me, abandonnĂ©e par ses habitants.

Pourtant, nous sommes en plein mois de Ramadhan et les soirĂ©es en ces lieux sont habituellement très animĂ©es. MĂŞme constat Ă  la rue Bouzrina oĂą seuls quelques vendeurs occasionnels qui ont installĂ© des tables de fortune pour vendre des boissons prĂ©parĂ©es maison ou des kemia de kalb elouz, ont pris place et guettent d’Ă©ventuels clients.

Fort heureusement, l’ambiance au niveau des quartiers environnants est meilleure. A Bab El Oued, les rues sont très animĂ©es. La plupart des magasins ouvrent juste après la rupture du jeĂ»ne, crĂ©ant une folle ambiance, particulièrement au niveau de la place des Trois horloges oĂą automobilistes, vendeurs de l’informel et passants se disputent l’espace. Des mères de familles flanquĂ©es de leurs enfants pensent dĂ©jĂ  Ă  la fĂŞte de l’AĂŻd.

Arpentant la rue colonel Lotfi, elles essayent de dĂ©nicher les bonnes affaires pour habiller leurs progĂ©nitures. Ce n’est pas toujours facile, compte tenu, surtout des prix affichĂ©s qui ne sont pas Ă  la portĂ©e de toutes les bourses.

Les cafĂ©s affichent, eux aussi, complet. Ceux qui n’ont pas eu la chance de trouver une place pour une partie de dominos, ne se sont pas gĂŞnĂ©s, en squattant, carrĂ©ment, le trottoir, obligeant les passants Ă  emprunter souvent la chaussĂ©e pour continuer leur route.

A Bab Ezzouar, il règne également une grande ambiance en raison des magasins de grande surface qui ont élu domicile au niveau de ce coin très fréquenté de la capitale.

Il y a tellement de monde que la circulation y est devenue extrĂŞmement difficile, mĂŞme Ă  une heure tardive de la nuit. Pour certaines familles, les sorties nocturnes sont une occasion rĂŞvĂ©e pour dĂ©couvrir ce lieu magique, devenu le nouveau eldorado du commerce d’Alger.