Travaillant sans tambour ni trompette, l’équipe a réussi à mettre en place les directions de campagne sur le territoire national, la veille de l’annonce officielle de la candidature.
Il n’y a pas qu’un seul QG pour le candidat Ali Benflis. Celui du Val n’est qu’une boîte aux lettres. Celui de la campagne à Ben Aknoun est destiné à l’équipe de la campagne qui regroupe la logistique, la communication et les relations avec les wilayas.
Une véritable fourmilière. Puis le cœur de la campagne situé entre les deux sites où tout fonctionne comme du papier à musique. Peu de monde, en ce jeudi matin. Le candidat annoncé à 9h est arrivé à l’heure. La valse des rendez-vous peut commencer au 1er étage où se trouve son bureau, d’une grande simplicité. Une photo encadrée comme seul décor. Ses parents.
Avec cette modestie qui ne le quitte pas, il nous reçoit dans un salon inconfortable, façon élégante de signifier que l’on doit passer au vif du sujet.
Alors, pensez-vous avoir une chance cette fois-ci ?
Croisant ses mains, fixant son interlocuteur, il a eu cette réponse : “Beaucoup me l’ont déjà demandé. Mitterrand a essayé par trois fois, et il avait un parti derrière lui.” D’où cette énergie chaque fois renouvelée qu’on sent en lui. Son absence du terrain durant près de dix ans ? Ce retrait lui a permis de sillonner le territoire national en citoyen et ami à chaque fois qu’une occasion lui était donnée de se déplacer pour un enterrement ou un mariage où il y est toujours reçu avec des marques d’amitié et de sympathie.
À El-Bayadh, où il s’est rendu pour le décès d’un compagnon de lutte, il est resté trois jours, tant les familles se le disputaient. Parti en ami du défunt, il en est revenu auréolé d’espoir pour une autre Algérie. Après son annonce de candidature, pour départager les volontaires pour la direction de campagne dans cette ville, il a fallu un conclave de plusieurs heures pour trouver un consensus entre les postulants.
Travaillant sans tambour ni trompette, l’équipe a réussi à mettre en place les directions de campagne sur le territoire national, la veille de l’annonce officielle de la candidature.
Quant aux signatures, ses proches assurent qu’ils ont fait plus que le plein depuis longtemps, avant que ne tombent dans l’escarcelle celles des partis de Yousfi d’El-Islah et de Benbaïbèche. Les formulaires affluent de toutes parts. Bordj Bou-Arréridj en a collecté 7 500, Tizi Ouzou 6 000, Béjaïa 6 500, et ce n’est pas fini, nous assure-t-on.
Le staff de campagne a lancé un compte facebook le 20 janvier, soit le lendemain de l’annonce. 15 jours après, 270 facebookistes ont été reçus au siège de Ben Aknoun pour relever le pari d’atteindre le seuil des 100 000 amis. Pari tenu, puisque ce chiffre a été atteint le 26 février.
Le départ du Président pour un 4e mandat le gêne-t-il ?
Un non catégorique signifie que le candidat reste serein et déterminé. Avec une condition, toutefois. S’il y a une quelconque tentative de fraude ou de bourrage d’urnes de la part d’une administration déjà partiale, il y aura le risque d’une réaction dont seuls les initiateurs seraient tenus pour responsables devant le peuple et l’Histoire.
Ali Benflis déplore que des hommes de l’envergure de Saïd Sadi ou de Makri aient décidé de boycotter le rendez-vous du 17 avril. Ils possèdent des qualités intrinsèques à même de porter des coups à un système fissuré et ébranlé.
O. A