Au Palais du Peuple : L’ultime hommage

Au Palais du Peuple : L’ultime hommage

Le Président Mohamed Moncef Marzouki se recueille à la mémoire du défunt

Le Président tunisien, M. Mohamed Moncef Marzouki, s’est recueilli hier, à Alger, à la mémoire d’Ahmed Ben Bella, premier Président de l’Algérie indépendante. Le président Marzouki s’est rendu, juste après son arrivée à Alger, au palais du Peuple pour rendre un dernier hommage au défunt Ahmed Ben Bella, en présence du Premier ministre tunisien, M. Hamadi Jebali, du président de l’Assemblée constituante de Tunisie, M. Mustapha Ben Jaâfar, et de son ministre des Affaires étrangères, M. Rafik Abdeslam. Le président tunisien a été accompagné en cette circonstance par le président du Conseil de la nation, M. Abdelkader Bensalah, et du ministre des Affaires étrangères, M. Mourad Medelci.

M. Abdelilah Benkirane, Chef du gouvernement marocain :

« Sa disparition, c’est comme la perte de l’un de nos dirigeants »

Le Chef du gouvernement marocain, M. Abdelilah Benkirane, a rendu hier au palais du Peuple (Alger) un dernier hommage au Premier président de l’Algérie indépendante, Ahmed Ben Bella. A la tête d’une délégation d’hommes politiques marocains, M. Benkirane a représenté le souverain marocain, le roi Mohammed VI, aux obsèques du Président Ahmed Ben Bella. La délégation marocaine, conduite par M. Benkirane, et qui s’est rendue juste après son arrivée à Alger au palais du Peuple, a été accompagnée par le Premier ministre, M. Ahmed Ouyahia. Outre M. Benkirane, la délégation marocaine comprend l’ancien Premier ministre du Royaume, M. Abderrahmane Yousfi, qui était un ami d’Ahmed Ben Bella, ainsi que le conseiller du roi, M. Tayeb Fassi Fihri. Dans une déclaration à la presse, M. Benkirane avait indiqué qu’Ahmed Ben Bella était « l’un des symboles et des figures de la région du Maghreb ». « Nous ressentons sa disparition comme la perte de l’un de nos dirigeants. Nous ne sommes pas venus seulement pour présenter nos condoléances, mais aussi pour partager la douleur du peuple algérien », a-t-il dit.

Mohamed Abdelaziz, Président Sahraoui :

« Un des héros et symboles de la lutte contre le colonialisme »

Le Président sahraoui, M. Mohamed Abdelaziz, a rendu hier au palais du Peuple un dernier hommage au premier Président de l’Algérie indépendante, Ahmed Ben Bella, avant les funérailles nationales au carré des Martyrs qui se sont déroulées au cimetière d’El-Alia après la grande prière hebdomadaire du vendredi. Dans une déclaration à la presse, M. Abdelaziz a présenté les condoléances de la République arabe sahraoui démocratique, du Front Polisario et du peuple sahraoui au peuple algérien et son Président pour la perte de « l’un de ses héros et symboles de la lutte contre le colonialisme en Algérie ». Il a affirmé que le défunt qui a été « un valeureux symbole du militantisme et du patriotisme a contribué au combat libérateur de nombreux peuples ». Des citoyens de tous âges, des moudjahidine et des personnalités ont afflué depuis jeudi matin au palais du Peuple pour rendre un dernier hommage à celui qui restera un symbole de la lutte pour l’indépendance de l’Algérie.

M. Mohamed Sbih, secrétaire général adjoint de la Ligue arabe :

« Un homme cher à nos cœurs »

Le secrétaire général adjoint de la Ligue arabe, M. Mohamed Sbih, s’est recueilli, jeudi au palais du Peuple (Alger), à la mémoire du défunt Ahmed Ben Bella et a présenté ses condoléances au nom de l’organisation et en son nom personnel. Après avoir récité la Fatiha du Coran à la mémoire du défunt, M. Sbih s’est dit attristé par « cette douloureuse épreuve qui a affecté l’Algérie et l’ensemble de la nation arabe ». Le secrétaire général adjoint de la Ligue arabe a salué « un éminent militant qui a lutté pour l’indépendance et la souveraineté de sa patrie et un porteur du flambeau de la liberté dans le monde ». « Nous sommes profondément attristés par le décès de cet homme cher à nos cœurs qui a honorablement représenté l’Algérie et la nation arabe », a-t-il dit.

M. Rached Ghannouchi :

« Un des grands leaders du monde arabe et du tiers-monde »

Le président du mouvement tunisien Ennahdha, Rached Ghannouchi, est arrivé hier à Alger pour assister aux funérailles de l’ancien président de la République, Ahmed Ben Bella. M. Ghannouchi, accompagné d’une délégation de parlementaires, a été accueilli à son arrivée à l’aéroport international Houari-Boumediene par le secrétaire générale du parti du Front de libération nationale, M. Abdelaziz Belkhadem. Dans une déclaration à la presse, M. Ghannouchi a indiqué que le peuple algérien vient de perdre en le Président Ben Bella « une des grandes personnalités de la Révolution algérienne et un des grands leaders du monde arabe et du tiers-monde qui nous ont inculqués dans notre jeunesse l’esprit de rébellion contre le colonialisme ». « Je m’incline à la mémoire de notre ami et frère le Président Ben Bella. Que Dieu l’accueille en Son vaste paradis », a ajouté M. Ghannouchi.

Dalil Boubakeur :

« Ahmed Ben Bella combattit courageusement pour l’indépendance de l’Algérie »

Le recteur de la Grande mosquée de Paris, Dalil Boubakeur, a salué hier la mémoire du premier Président de la République algérienne, Ahmed Ben Bella, qui « combattit courageusement pour l’indépendance et la refondation de l’Etat algérien ». « Ahmed Ben Bella, ce grand homme qui combattit courageusement pour l’indépendance et la refondation de l’Etat algérien, a joué un rôle éminemment historique dans le devenir de l’Algérie. Les grands hommes nous quittent, mais leur souvenir demeurent éternel », a écrit Dalil Boubakeur dans un communiqué. Rappelant que cet homme d’envergure a joué un rôle important dans l’histoire contemporaine de l’Algérie, Dalil Boubakeur a souligné qu’ »il aura combattu tout au long de sa vie ». « Il restera l’incarnation de l’inspiration du peuple algérien, qui eut tant à souffrir des vicissitudes de l’histoire incluant la dépendance coloniale », a encore écrit le recteur de la Grande mosquée de Paris. Dalil Boubakeur a ajouté que la Grande mosquée de Paris « compatit avec l’ensemble du peuple algérien et incite tous les hommes de bonne volonté à s’associer à son deuil ».

Monseigneur Henri Teissier :

« Un Président humble et populaire »

Venu à son tour rendre un dernier hommage à Ben Bella, Monseigneur Henri Teissier, ancien archevêque d’Alger, a dit se rappeler « des moments où le défunt a été capturé par la France, avant l’indépendance de l’Algérie, dès son arrivée à Alger en septembre 1962 ». L’ancien archevêque a également évoqué « des grandes décisions » prises par le premier président algérien, « en particulier la nationalisation de ce qui restait des terres des colons ». Il a aussi dit garder du défunt, le souvenir d’un Président « humble et populaire », et le souvenir « des moments où il assistait à des débats de films comme un simple citoyen ».

Le fils de l’émir du Qatar à Alger pour présenter les condoléances de son pays

Le fils de l’émir du Qatar, Jouan Ben Hamed Ben Khalifa Al Thani, est arrivé hier après-midi à Alger pour présenter les condoléances de son pays à l’Algérie, suite au décès de l’ancien président de la République, Ahmed Ben Bella, inhumé après la prière du vendredi au Carré des Martyrs du cimetière El Alia.

Le Premier ministre mauritanien :

« Nous saluons son rôle historique pour la libération de son pays et de son combat pour l’unité maghrébine et arabe »

Le Premier ministre mauritanien M. Moulay Oulad Mohamed El Aghdas, est arrivé hier matin à Alger pour assister aux obsèques de l’ancien président Ahmed Ben Bella, prévues après la prière du vendredi au carré des martyres du cimetière El Alia. Après son arrivée à Alger, M. El Aghdas s’est rendu au Palais du peuple pour se recueillir à la mémoire du défunt et lui rendre un dernier hommage. Le responsable mauritanien avait été accueilli à son arrivée à l’aéroport international Houari-Boumediene par le Premier ministre, M. Ahmed Ouyahia. Dans une déclaration à la presse M. El Aghdas a indiqué qu’il était venu présenter les condoléances du Président mauritanien, M. Mohamed Ould Abdelaziz, au président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, ainsi qu’au peuple algérien, en cette circonstance. Il qualifié la mort de Ben Bella de « perte pour l’Algérie ainsi que pour le monde arabe et musulman, compte tenu de son rôle historique pour la libération de son pays et de son combat pour l’unité maghrébine et arabe ». « Je saisis cette occasion pour présenter nos condoléances à la famille du défunt », a ajouté le Premier ministre mauritanien.

François Hollande :

“Un symbole d’une étape historique décisive de l’Algérie et de la France”

Le candidat du Parti socialiste à l’élection présidentielle en France, François Hollande, a salué jeudi en la personne d’Ahmed Ben Bella, décédé la veille, un « symbole » de l’histoire de l’Algérie et de la France. « Il restera, pour les Français et pour les Algériens, l’un des symboles d’une étape historique décisive de nos deux pays », a écrit le responsable socialiste dans un communiqué, et largement diffusé par la presse française. Rappelant qu’il avait rencontré le défunt Ben Bella lors de son dernier séjour en Algérie en décembre 2010, il a tenu à saluer la mémoire de celui qui fut en 1962 le premier Président de la République algérienne. « Cinquante ans après l’indépendance de l’Algérie, et quelques semaines après l’anniversaire des accords d’Evian, je forme le vœu que les peuples algérien et français puissent s’engager dans une nouvelle ère de coopération », a ajouté François Hollande.

Meftah Mesbah Ezaouan, représentant du président de la Commission africaine :

« Cette personnalité a légué un grand héritage aux actuelles et futures générations »

M.   Meftah Mesbah Ezaouan, représentant du président de la Commission de l’Union africaine (UA), M. Jean Ping, est arrivé hier à Alger pour assister aux obsèques de l’ancien Président Ahmed Ben Bella. M. Ezaouan, également président de la délégation permanente de l’UA à la Ligue arabe, a été accueilli à son arrivée à l’aéroport international Houari-Boumediene par le directeur Afrique au ministère des Affaires étrangères, M. Mohamed Ainseur. Le représentant de la Commission de l’UA a déclaré que l’Afrique a perdu en Ben Bella un « grand homme », formant le vœu que « l’Algérie et l’Afrique puissent trouver une relève à cette personnalité qui a légué un grand héritage aux actuelles et futures générations ».

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Au Palais du Peuple : L’ultime hommage

C’est en jeudi triste et pluvieux qu’un dernier hommage a été rendu au premier Président de l’Algérie indépendante (1962-1965), Ahmed Ben Bella, décédé mercredi dernier à l’âge de 96 ans. Drapée de l’emblème national, la dépouille du défunt a été transférée dans la matinée au Palais du Peuple et placée au milieu d’une grande salle afin de permettre aux membres des corps constitués et à la population de se recueillir à sa mémoire.

L’occasion pour ceux qui l’ont connu ou côtoyé de près, ou tout simplement admiré, de témoigner une dernière fois respect, reconnaissance et gratitude au défunt.

Le Président de la République a été le premier à venir se recueillir devant ce grand militant de la première heure, et à présenter ses condoléances aux membres de sa famille qui étaient entourés de plusieurs représentants du gouvernement, de hauts responsables de l’Etat et de moudjahidine.

Abdelaziz Bouteflika a procédé à la signature du registre de condoléances mis à la disposition de ceux qui voulaient rendre un dernier hommage, écrit, au défunt. Dans son message le Premier magistrat du pays s’est exprimé sur les mérites d’Ahmed Ben Bella et son parcours durant la guerre de Libération nationale.

Il a fait état de son « profond chagrin » suite à la perte « en la personne d’Ahmed Ben Bella d’un dirigeant symbole, qui a de tout temps été à l’avant-garde de la lutte pour la dignité et la fierté de l’Algérie ». Tout en insistant sur la valeur de l’homme qui restera « une école » pour « les générations futures, où l’on apprendra les grandes valeurs, celle de l’amour de la patrie et de l’abnégation », le Chef de l’Etat a prié Dieu le Tout-Puissant de « récompenser », ce grand homme « pour l’Algérie et pour tous les peuples qui se sont inspirés de la glorieuse Révolution du Premier Novembre pour arracher leur droit légitime à la liberté ».

En cette douloureuse circonstance les membres du gouvernement et les hauts responsables de l’Etat ont rendu à leur tour un dernier hommage à ce grand nationaliste, tout en présentant aux membres de la famille du défunt présents dans la salle, leurs sincères condoléances.

Ils ont été suivis par les représentants des différentes formations politiques et organisations nationales qui ont exprimé, par ailleurs, leur profonde consternation, priant Dieu le Tout-Puissant d’accorder au défunt Sa Sainte Miséricorde, de l’accueillir en Son Vaste Paradis et d’assister les siens.

Etaient présents sur ce lieu hautement symbolique des figures du mouvement national, des moudjahidine, dont certains ont connu le défunt, des personnalités politiques et du monde de l’art et de la culture, ainsi que des citoyens anonymes qui ont afflué vers le Palais du Peuple juste après le départ du Président de la République. « C’est le père de l’Algérie indépendante et de tous les Algériens », c’est la phrase qui revient sur toutes les lèvres.

Un peu plus loin un groupe de moudjahidine de la Zone autonome d’Alger durant la guerre de Libération nationale, venus se recueillir à la mémoire de leur compagnon d’armes, qualifie le défunt de « sage et compétent qui s’est sacrifié pour l’Algérie ». Un ancien moudjahid, lance dans notre direction « l’Algérie est fier de ses hommes et Ben Bella est l’un des principaux leaders de la Révolution armée ».

De leur côté les responsables des différents partis politiques voient en cet « homme nationaliste une référence et un exemple à suivre », c’est du moins ce qui a été souligné par les leaders du PT et du MSP.

Toujours sur les mêmes lieux, de nombreux citoyens de tout âge sont venus de différentes communes et wilayas pour rendre, chacun à sa manière, un dernier hommage à l’un des plus éminents dirigeants de l’Etat algérien moderne qui a beaucoup contribué à l’indépendance de l’Algérie.

Des familles, de groupes de jeunes, des étudiants, des femmes âgées et moins âgées ont investi le Palais du Peuple pour lire la Sourate El-Fatiha à la mémoire du premier Président de l’Algérie indépendante. Certains n’ont pu retenir leurs larmes devant la dépouille mortelle. Kamel accompagné de sa femme et de ses trois enfants, lance aux journalistes : « C’est un grand personnage de l’histoire algérienne qui a réussi à rassembler tous les Algériens au démarrage de l’indépendance de l’Algérie. Et cela ne devait pas être facile étant donné les dispersions et les disparités qui existaient déjà, au lendemain de l’indépendance à travers tout le territoire national », souligne-t-il.

Sarah SOFI

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Témoignages

Daho Ould Kablia, ministre de l’intérieur

«Une personnalité historique »

«L’Algérie a perdu un homme historique connu pour son intégrité. C’est l’une des grandes personnalités historiques. Le Président Ahmed Ben Bella a joué un rôle de premier ordre dans le combat libérateur du peuple algérien. Il fut le premier Président de l’Algérie indépendante qui s’est sacrifiée pour l’indépendance du pays, pour l’émancipation de la femme et pour le développement de la jeunesse. »

Djamel Ould Abbes, ministre de la sante

« Un symbole de l’Algérie indépendante »

« C’est un symbole de l’Algérie indépendante qu’on perd. Il est né nationaliste et décédé nationaliste. Il a toujours avantagé l’intérêt de l’Algérie unie et indépendante par rapport à son propre intérêt.»

Abdelmadjid Sidi Said secrétaire général de l’UGTA

«Un homme de principe »

« C’était un grand acteur de la Révolution et de l’indépendance de l’Algérie. C’était un homme de principe un homme qui a donné énormément pour son pays. Nous lui rendons un grand hommage au nom des travailleuses et des travailleurs algériens. »

Yacef Saadi (ancien Moudjahid responsable de la zone autonome d’Alger)

«C’est une grande perte pour l’Algérie »

«C’est une grande perte pour l’Algérie. Simple, courageux et nationaliste tels sont les qualificatifs, du Président Ahmed Ben Bella. Il était et demeure un symbole de la lutte de Libération nationale et de l’édification de l’Algérie indépendante.

C’est un monument du mouvement nationaliste algérien et l’un des principaux responsables de l’Organisation spéciale (OS) durant la lutte armée contre l’occupant français.

Le peuple algérien se souviendra toujours de cette éminente personnalité politique qui a tant fait pour l’édification d’un Etat démocratique.»

M. Saïd Abadou, Secrétaire Général de l’ONM

« Il a joué un rôle de premier plan dans la libération nationale »

« C’est un grand homme de la Révolution.  Il a joué un rôle de premier plan dans le combat libérateur du peuple algérien. Il a gravi tous les échelons de responsabilité dans le mouvement national.

L’histoire retiendra à jamais le nom d’un héros d’une grande expérience politique.»

Tahar Zbiri

«Sa politique était loin de toute rancune »

« Ahmed Ben Bella était un grand moudjahid. Les évènements à l’époque (1965), ont voulu qu’il soit écarté de la Présidence de la République… Malgré sa nouvelle situation, l’homme est resté grand, et surtout nationaliste. Sa politique était loin de toute rancune. Il a gardé d’excellentes relations avec tout le monde. »

M. Ahmed Mahsas

« Un monument de la Révolution algérienne »

« L’Algérie perd un grand homme nationaliste qui a été l’un des architectes de la Révolution de Novembre. C’est un monument de sagesse et de bonté. Un grand homme qui a servi son pays depuis son jeune âge. C’est un exemple pour nos jeunes qui doivent rester toujours vigilants lorsqu’il s’agit de l’intérêt national.»

Amine Zaoui, écrivain et historien

«Une référence pour l’Ecole algérienne »

«Le parcours révolutionnaire du défunt restera une valeur historique pour les générations futures.

C’est une référence pour les programmes scolaires et l’Ecole algérienne.

M. Bouguerra Soltani, président MSP

« Il a laissé une empreinte indélébile dans l’histoire de l’Algérie »

«L’Algérie perd avec la disparition de Ahmed Ben Bella un militant et moudjahid exemplaire de la première heure et un symbole de la Révolution de Novembre. Il a sacrifié sa jeunesse et toute sa vie pour l’intérêt du pays. Le défunt a laissé une « empreinte indélébile » dans l’histoire de l’Algérie.»

Mme Louiza Hanoune, SG du Parti des travailleurs

« Le souvenir de Ben Bella restera gravé dans la mémoire des Algériens »

«Le souvenir d’Ahmed Ben Bella restera gravé à jamais dans la mémoire des Algériens. C’est le père de la Révolution, de l’Algérie qui s’est sacrifiée pour l’intérêt national.»

M. Abderrezak Bouhara, Sénateur et militant du FLN

“Ben Bella est un exemple à suivre”

« Un grand homme nous quitte. Un homme qui a eu une vie pleine. Un homme qui a consacré sa jeunesse et toute sa vie au service de l’Algérie. Un homme qui a joué un rôle d’avant-garde dans la préparation de la guerre de Libération nationale et dans l’Organisation spéciale, qui était le premier noyau de l’Armée de Libération Nationale.

Ben Bella n’a jamais cessé de travailler pour son pays. Je me rappelle bien de sa mission qu’il accomplissait parfaitement en matière d’approvisionnement du FLN et de l’ALN à partir de la position qu’il occupait au Caire au sein de la délégation extérieure du FLN… Son œuvre a été poursuivie sans relâche après l’indépendance du pays.

Le Président Ben Bella reste pour nous une référence toute particulière. C’est un exemple à suivre. J’ai eu le privilège d’être avec lui en 1962 au moment de l’admission de l’Algérie au Nations unies, au moment où le drapeau algérien a été hissé sur le siège de l’ONU. Je me rappelle l’expression de son visage en ce grand moment de joie. »

Propos recueillis par Sarah S.

M. Bensalah :

“Le perte d’un grand sage”

Le président du Conseil de la nation, M. Abdelkader Bensalah, a qualifié le décès de l’ancien président Ahmed Ben Bella de moment tragique et de fin du parcours d’une grande personnalité qui fut parmi « les sages d’Algérie ». « L’Algérie a perdu en la personne d’Ahmed Ben Bella une personnalité nationale hors pair de la trempe des grands leaders qui ont contribué à l’édification de l’Etat indépendant », écrit M. Bensalah dans un message de condoléances adressé à la famille du regretté. « C’est un moment tragique et douloureux et la fin du parcours d’une grande personnalité qui fut parmi « les sages d’Algérie », un parcours riche en hauts faits accomplis pendant la guerre de Libération nationale », a-t-il ajouté. « Il a également été un des combattants de la première heure qui ont préparé le terrain à la lutte armée et adhéré au mouvement national avec bravoure et vaillance. Il a joué un rôle actif aux cotés des dirigeants historiques dans l’orientation de l’action armée », a indiqué M. Bensalah. Evoquant les grandes qualités de feu Ben Bella, le président du Conseil de la nation a indiqué qu’il « a poursuivi son parcours en tant que président d’un pays qui venait de sortir d’une guerre implacable contre un colonialisme abominable. Son cœur ne battait que pour l’Algérie qu’il voulait grande ». « Nous perdons en la personne du Président Ben Bella une personnalité nationale hors pair. Il comptait parmi les dirigeants éminents qui ont contribué à la construction d’un Etat indépendant. Sa réputation a transcendé les frontières de l’Afrique et du Monde arabe grâce à une présence remarquable qui lui valut la qualité d’homme sage qu’on écoute et qu’on respecte », a conclu M. Bensalah.

M. Belaïz :

“L’Algérie perd un éminent militant et un de ses symboles nationaux”

Le président du Conseil constitutionnel, M. Tayeb Belaïz, a affirmé qu’ »avec la disparition d’Ahmed Ben Bella, l’Algérie vient de perdre un éminent militant et l’un de ses symboles nationaux ». « Avec la disparition du militant nationaliste loyal et du grand dirigeant et moudjahid, l’Algérie a perdu une éminente personnalité historique, un de ses symboles nationaux et l’un de ses hommes fidèles qui ont voué leur vie au service de leur chère patrie », a écrit M. Belaïz dans un message adressé jeudi à la famille du défunt. Le président du Conseil constitutionnel a rendu hommage au défunt et à « son long parcours de militant au service de sa chère patrie, ses hauts faits, ses honorables actions et ses sacrifices ». Après avoir rappelé que le défunt « a toujours défendu les causes justes à travers le monde, mû en cela par ses nobles qualités, son humanisme et une élévation d’âme sans égale », M. Belaïz s’est dit « très affecté par la perte d’un frère cher à son cœur qui laissera derrière lui un vide immense ».

L’hommage de la population de la Soummam

“Une personnalité inoubliable”

L’annonce du décès du premier Président de la République, Ahmed Ben Bella a été accueillie chez la population de la wilaya de Bejaia avec beaucoup de tristesse. Toute la population vallée de la Soummam, région qui a abrité le congrès de la Soummam en 1956, parle de ce grand homme politique qui a milité durant toute sa jeunesse pour l’indépendance du pays et qu’il a dirigé après les années de l’indépendance. Les moudjahidine de la wilaya de Bejaia reconnaissent en lui sa bravoure et sa détermination dans la défense des acquis de la Révolution. Certains le considèrent comme un monument historique pour les nouvelles générations. Le moudjahid Da Meziane d’Akbou, dira : « le défunt Président Ben Bella est une véritable encyclopédie de notre Révolution et de l’histoire de l’Algérie. Il s’est dévoué tout au long de sa vie pour l’unification, la stabilité et la souveraineté du pays. C’est un homme de grande valeur, un père des sages qui a lutté pour l’indépendance des pays dominés par le colonialisme. Il a continué à lutter pour la réconciliation nationale et la stabilité de l’Algérie jusqu’à son dernier souffle. » Pour le jeune Abdelhamid de Bejaia : « Le président Ben Bella fait partie de l’histoire de l’Algérie. C’est le premier Président de l’Algérie indépendante. Bien qu’il ait quitté le pays durant plusieurs années, il est revenu vivre aux côtés des Algériens et mourir dans le pays. C’est une personnalité de grande valeur que nous n’oublierons jamais. » Certes la perte cruelle du Président Ben Bella a endeuillé tout le pays. Lui qui disait il y a quelque mois : « Je peux m’assurer que l’Algérie va bien et elle se portera toujours bien. Je ne crains pas pour l’Algérie. Elle est entre de bonnes mains. » Ainsi Ben Bella s’en va pour rejoindre ses compagnons d’armes et tous les martyrs de l’Algérie. Repose en paix.

M. LAOUER

Des partis politiques et des organisations nationales et arabes expriment leur profonde affliction

Plusieurs partis politiques et organisations nationales ont rendu jeudi un vibrant hommage à feu Ahmed Ben Bella, premier Président de l’Algérie indépendante décédé mercredi à Alger à l’âge de 96 ans. Ahmed Ben Bella « a été l’un des symboles du mouvement national pour la liberté et l’indépendance », lit-on dans des messages de condoléances adressés à la famille du défunt. Dans son message, le Front du changement (FC) a estimé que l’Algérie perd en la personne de Ben Bella « un membre prestigieux de la direction de la glorieuse Révolution algérienne », et rendu hommage au rôle de « politicien exemplaire et de sage » qu’il a assumé de son vivant.

Le Rassemblement national démocratique (RND), tout en qualifiant le défunt de « symbole national », a souligné qu’il a été « l’un des artisans de l’indépendance et consacré sa vie pour la patrie ». « Sa mort a été une perte pour l’Algérie, le monde arabo-musulman et le reste du monde, et tout particulièrement au moment où l’Algérie s’apprêtait à entrer dans une nouvelle étape importante de son histoire qu’elle souhaite être celle du changement que feu Ben Bella appelait de tous ses vœux durant sa longue marche de militant. »

Le Mouvement pour la justice et la liberté (MJL) a mis en relief le rôle joué par le défunt « qui a servi l’Algérie avec courage et abnégation ».

Le Parti de la liberté et de la justice (PLJ) a pour sa part indiqué dans son message de condoléances que « l’Algérie perdait l’un de ses vaillants enfants qui ont sacrifié leur jeunesse pour la libération de l’Algérie de l’oppression coloniale ». « La jeunesse algérienne se doit d’étudier les parcours de tels hommes, qu’ils soient morts ou vivants, pour raffermir l’unité nationale », a ajouté ce parti, estimant que « le principal enseignement qu’il convient de tirer de la mort du moudjahid Ben Bella est de renouveler le serment de fidélité à la patrie et d’attachement à la déclaration du 1er Novembre ».

De son côté, l’Organisation nationale des moudjahidine (ONM) a souligné, dans son message de condoléances adressé à la famille du défunt, « ses qualités

et son parcours militant, avant et après la Révolution ».

L’Organisation nationale des enfants de chouhada a exprimé quant à elle « sa profonde émotion » à la suite du décès de « l’un des artisans de la Glorieuse Révolution du 1er Novembre, au moment où l’Algérie s’apprête à célébrer le cinquantenaire du recouvrement de son indépendance ».

Le Conseil supérieur de la langue arabe a mis l’accent dans son message de condoléances sur « les qualités d’une personnalité qui a accompagné la lutte du peuple algérien pour sa liberté ». Au plan externe, le Front démocratique de libération de la Palestine (FDLP) a souligné dans un message qu’il a adressé à la famille du défunt que Ben Bella « a été l’ami de la Révolution palestinienne et des peuples épris de liberté ». Un dernier hommage a été rendu jeudi au défunt au palais du Peuple.

Les obsèques de feu Ben Bella avaient eu lieu hier après la prière du vendredi au carré des Martyrs à El-Alia, à Alger. Dans son message de condoléances, le secrétaire général du mouvement Islah, M. Hamlaoui Akouchi, a affirmé qu’avec la disparition du moudjahid Ahmed Ben Bella, l’Algérie et la nation arabe « viennent de perdre un pilier qui s’est toujours distingué par sa sagesse, sa modération et son engagement pour la défense des causes arabes justes ». Le président du Front national pour la justice sociale (FNJS), M. Khaled Bounedjma, a souligné que « le militant Ben Bella était un des grands hommes et des sages de l’Algérie qui a milité pour son indépendance ».

Le moudjahid Ahmed Ben Bella « a été l’un des premiers artisans de l’indépendance de l’Algérie qui ont combattu la colonisation avant de s’engager dans la bataille de la construction de l’Etat algérien », a précisé M. Bounedjma. L’Union nationale des femmes algériennes (UNFA) a, pour sa part, estimé que « la disparition de ce symbole de la révolution algérienne est une grande perte pour l’Algérie ». Dans un message de condoléances à la famille du défunt, le commandant général des Scouts musulmans algériens (SMA), M. Noureddine Benbraham, a exprimé, au nom des cadres et des membres du mouvement scout, sa profonde affliction suite à la disparition du président militant Ahmed Ben Bella. Par ailleurs, l’Union des avocats arabes a rappelé les qualités et le parcours militant d’Ahmed Ben Bella contre la colonisation. Le défunt était « un militant arabe, un chef historique et un dirigeant hors pair qui a défendu sa patrie et sa nation », a précisé l’organisation arabe. L’association El-Djahidhia a exprimé dans un communiqué « sa profonde tristesse » à la suite de la mort du moudjahid Ahmed Ben Bella, « héros et symbole d’un peuple qui a mis au défi une puissante force du Mal ». Elle a souligné les qualités de « modestie, de sincérité et d’amour » qu’il éprouvait à l’égard de la patrie, et de « pardon » vis-à-vis de ceux qui ont été injustes à son égard »