Au nouveau pôle universitaire de Koléa, les étudiants dénoncent une « cité invivable » et se mettent en grève

Au nouveau pôle universitaire de Koléa, les étudiants dénoncent une « cité invivable » et se mettent en grève

Neuf et pourtant déjà défectueux. Le pôle universitaire de Koléa, situé à 40 km à l’ouest d’Alger, qui a ouvert ses portes en septembre présente de nombreuses défaillances dénoncées par les étudiant(e)s des quatre grandes écoles déménagées sur ce « pôle d’excellence » à savoir l’Ecole supérieure de commerce (ESC), l’Ecole nationale supérieure de management (ENSM), l’Ecole des hautes études de commerce (EHEC) et l’École nationale supérieure de statistiques et d’économie appliquée (ENSSEA).

Pour protester contre des conditions jugées déplorables de la cité universitaire, les quelque 2.300 résidents de Koléa ont entamé une grève lundi 17 novembre. « C’est le seul moyen de faire pression » déclare au Huffington Post Algérie une étudiante de EHEC rencontrée sur les lieux, mardi 18 novembre.

Car la liste de doléances est longue. Il y a des manques à tous les niveaux, énumère Oussama, 24 ans, étudiant à l’ESC. « Nous avons des coupures régulières d’eau et d’électricité, la résidence des garçons n’a pas de restaurant universitaire, la salle de sport n’est pas équipée, on manque de transport vers Alger, les réseaux téléphoniques sont quasiment inexistants, on n’a pas internet, etc ». « On ne demande pas la lune mais le strict minimum », s’emporte le jeune homme, qui se souvient encore des « beaux discours » prononcés pour les convaincre de déménager.

« Avant de venir, on nous a fait croire que l’on allait trouver une université idéale dotée de toutes les normes internationales et avec les meilleures conditions or ça n’est pas le cas ».

La construction du campus, confiée à une entreprise turque, a pourtant coûté plus de 22 milliards de dinars (DA), selon les chiffres de l’agence de presse algérienne, APS, donnés en mars dernier.

« Nous sommes soi-disant un pôle d’excellence mais sans conditions on ne peut pas exceller », renchérit Sabrina. « Comment faire de la recherche sans Internet? », pointe l’étudiante à l’EHEC contrainte, comme tous ses camarades, de se déplacer à Koléa qui ne possède que deux cyber-cafés pour se connecter.

Après avoir pris leur mal en patience pendant un mois, les étudiants se sont mis en grève dans l’espoir de voir les promesses d’amélioration tant entendues enfin se réaliser. « Nous voulons que les autorités concernées agissent enfin », affirme Oussama qui explique qu’une délégation de dix étudiants, composée de deux à trois représentants pour chacune des quatre écoles, a été désignée pour discuter avec la direction de la cité universitaire.

« Le problème c’est que chacun fuit ses responsabilités et nous répète que le problème n’est pas à leur niveau », souligne l’étudiant.