Il faut savoir dire les bêtises que nous demande notre caractère… La sortie du Premier ministre frise le ridicule et nous laisse supposer que nos gouvernants habitent peut-être la planète de Mars.
Je me demande en quoi cette mesure prise par l’Etat français, en faveur des harkis qui sont d’ailleurs des ressortissants français depuis 50 ans, peut gêner l’Algérie de Ouyahia ou susciter son mécontentement ? Au lieu de critiquer la France dans sa démarche de réhabilitation des harkis, je vous propose plutôt de s’inspirer de quelques préceptes, qui vous aideraient même sur le tard à mieux considérer ceux qui ont tout sacrifié pour libérer l’Algérie du joug colonial, car l’Etat algérien n’a jamais fait montre de respect ni pour ses morts ni ses vivants et encore moins pour ses véritables combattants.
Pourquoi la réhabilitation des harkis qui n’est qu’une affaire interne de l’Etat français, provoque de l’urticaire à un régime conservateur déconnecté de la réalité du pays et qui s’apparente à un FN algérien, ayant fait l’unanimité autour de son incontestable performance dans la négation des valeurs du Premier novembre ? Un régime qui a perdu toute crédibilité aux yeux des Algériens qui ne voient en lui qu’une vaste entreprise de falsification de l’histoire, une bande de pilleurs aux ramifications tentaculaires et l’incarnation de la trahison du sang des chouhada, un système qui crache sur la France pour tromper le peuple par ses sornettes nationalistes sentant la rouille à plein nez. Et en cachette il rampe à plat ventre, pour servir allégrement ses maitres les Gaulois, leur concédant gracieusement, droits et privilèges que les nationaux n’ont pas.
Au nom de quelle légitimité ou de quel droit vous insultez les harkis ? Votre patriotisme comique à deux sous ne vous a pas dit que s’il y a des mercenaires qui doivent rendre compte à l’Algérie, c’est bien vous et le régime que vous représentez et non pas les harkis. Vous qui avez baptisé des décharges publiques aux noms de nos valeureux chouhada. Vous qui avez l’habitude de recevoir en grandes pompes ou en catimini des harkis ou descendants de harkis qui ne cessent de déclamer leur fierté d’être harkis ou de descendants de harkis, aptes à mourir une deuxième fois pour la France.
N’est-ce pas vous Monsieur le premier ministre qui étiez, muet comme une carpe observant un silence du cimetière et ne daignant dire un traître mot pour apaiser la grande colère des Algériens qui attendaient, désespérément, une réponse officielle de l’Algérie contre les insultes officielles proférées par l’Etat égyptien en 2009, traitant dans tous leurs canaux médiatiques, nos martyrs de batards, les Algériennes de prostituées et l’Algérie, de peuple barbare sans histoire apprivoisé grâce à l’intervention fraternelle et civilisatrice de l’Egypte!!
Au lieu de faire de cette affaire franco-française un cheval de bataille pour les législatives qui n’intéressent plus le peuple, car il vous a vomis depuis belles lurettes, tout comme le FLN d’après 62…. qu’avez-vous fait pour assainir le scandaleux dossier des faux moudjahidine ? Votre attitude peu honorable dans cette affaire, vous range parmi les gouvernants ayant cautionné d’une manière délibérée un crime contre la mémoire collective de la guerre de libération.
Le problème de l’Algérie ce n’est pas les supplétifs de l’armée française, mais le prolongement de l’ordre colonial dont vous êtes la figure de proue, avec Belkhadem, Ziari, Bensalah et said Abadou, etc.
Laissez les harkis tranquilles et laissez-nous mourir à petit feu. 50 ans après le départ de la France, les Algériens meurent de faim, mangent des poubelles, attendent la providence du ciel pour trouver une bouteille de gaz à butane, dans un pays le plus producteur de gaz. Un demi-siècle de prédation des richesses de l’Algérie, de règne de la loi de l’Omerta et de la rapine, de la falsification de l’histoire, 50 ans on n’a pas vu un seul président de la République à la hauteur des sacrifices du peuple algérien. 50 ans d’allégeance servile à la France.
Je suis une Algérienne issue d’une famille fortement impliquée dans le mouvement nationaliste depuis la glorieuse Etoile nord africaine ENA et j’en suis fière, cependant mon ennemi d’aujourd’hui,n’est pas le harki, lui et moi nous subissons 50 ans après la guerre les dommages collatéraux d’une colonisation inhumaine et d’une indépendance confisquée par les militants de la 25 e heure. Mon ennemi le traître c’est bien vous Monsieur Ouyahia et le régime algérien que vous servez. Mais rassurez-vous quoi qu’il en soit le peuple qui a enfanté Abane Ramdane, Ben M’hidi, Ben Boulaid, Djamila Bouhired, etc, ne lâchera pas l’Algérie. Nous n’avons pas un pays de rechange. Hier c’était la France qui a plié bagages, demain ce sera le tour des colons indigènes.
La dynamique de l’histoire finira par vous rattraper Monsieur Ouyahia.
Nassima Chaouech