Au moment ou les voisins de la libye se concertent en tunisie : Les factions se disputent l’aéroport de tripoli

Au moment ou les voisins de la libye se concertent en tunisie : Les factions se disputent l’aéroport de tripoli

libye-aeroport-tripoli-reuters-930620_scalewidth_630.jpgChez le voisin libyen, le retour à la «normale» n’est visiblement pas pour demain tant les diverses factions armées se disputent le moindre espace ou autre infrastructure névralgique du pays.

Une face visible de l’iceberg politique fait d’une lutte d’influence entre les libéraux et les islamistes qui se disputent, via ces factions armées le pouvoir depuis la chute du régime Kadhafi en 2011. Hier dimanche, l’objet de cette guéguerre était l’aéroport de Tripoli où des groupes armés s’affrontaient pour le contrôle de cette infrastructure de souveraineté.

Une escalade qui coïncide, d’une part, avec une réunion des chefs de la diplomatie des Etats voisins de la Libye qui a débuté hier dimanche, pour se poursuivre à huis clos aujourd’hui lundi à Hammamet, chercher les moyens de «soutenir» ce pays en proie au chaos et intervenant, d’autre part, quelques heures seulement avant une mise en garde des Etats-Unis contre «un conflit généralisé en Libye».

Cette attaque à coups de roquettes suivie d’affrontements entre des ex-rebelles de Zenten qui contrôlent l’enceinte et d’autres groupes, a été vite revendiquée par des milices islamistes qui se disent déterminées à chasser les brigades de Zenten de Tripoli qui contrôlent plusieurs sites dans le sud de la capitale, dont justement l’aéroport.

Cette attaque fait suite à de récents appels lancés via la Toile par des milices islamistes pour «libérer la capitale» des ex-rebelles de Zenten, une ville située à 170 km au sud-ouest de Tripoli, qui contrôlent plusieurs sites militaires sur la route entre Tripoli et l’aéroport ainsi fermé pour 72 heures, soit jusqu’au 16 juillet à 23h59 GMT, selon une source sous couvert de l’anonymat.
Hostiles aux islamistes, elles sont considérées comme le bras armé du courant libéral, et sont parmi les brigades les plus disciplinées et les plus armées de Libye, dépendant officieusement du ministère de la Défense.

Elles ont également appuyé le général dissident Khalifa Haftar, dans son opération lancée le 16 mai dernier contre les milices «terroristes» dans l’est du pays, notamment à Benghazi.

La veille, samedi, les Etats-Unis ont dit craindre un «conflit généralisé» en Libye et ont, de ce fait, appelé à une réunion du nouveau Parlement élu le 25 juin dernier et dont les résultats définitifs doivent être annoncés le 20 juillet prochain. Un scrutin qui a vu les opérations de vote annulées dans nombre de bureaux de vote, ce qui a fait que seuls 184 sièges sur 200 avaient été pourvus par la Haute commission électorale (Hnec).

«Les Etats-Unis sont très inquiets de la violence en cours en Libye et les prises de position dangereuses qui pourraient conduire à un conflit généralisé», a déclaré la porte-parole du département d’Etat Jen Psaki dans un communiqué. Toujours hier dimanche, une réunion à huis clos des chefs de la diplomatie des Etats voisins de la Libye a débuté en soirée à Hammamet, en Tunisie, afin d’examiner les formes de soutien à ce pays.

Les ministres des Affaires étrangères de Libye, d’Egypte, du Soudan, de l’Algérie, du Tchad, du Niger ainsi que des représentants de la Ligue arabe et de l’Union africaine qui prennent part à ce conclave débattront «des formes de soutien que pourraient présenter les Etats voisins à tous les efforts et initiatives libyens visant à lancer un dialogue national libyen (…) et à renforcer les institutions de l’Etat et le processus de transition démocratique en Libye», selon un communiqué du ministère tunisien des Affaires étrangères.

M. K.