L’Etat prendra en charge, selon le ministre du Commerce Mustapha Benbada, la réalisation de marchés de gros à dimensions régionale et nationale, et les collectivités locales auront pour mission de s’occuper des infrastructures commerciales de base.
Face à la multiplication des marchés informels qui pullulent à travers le pays, le ministère du Commerce semble enfin décidé à intensifier le nombre de marchés de gros et de proximité afin de permettre à un maximum de commerçants trabendistes d’intégrer le circuit formel. Cette façon de faire qui a fait ses preuves dans les pays développés, demande toutefois des moyens financiers mais surtout beaucoup de contribution de la part de tous les concernés par cette opération qui s’inscrit dans la continuité.
Ainsi, sur le plan technique, l’Etat prendra en charge, selon le ministre du Commerce Mustapha Benbada, la réalisation de marchés de gros à dimensions régionale et nationale, et les collectivités locales auront pour mission de s’occuper des infrastructures commerciales de base.
Dans le souci de rendre efficace la chaîne de distribution, le ministre, qui s’est exprimé hier sur les ondes de la Radio nationale, a annoncé l’ambition de son secteur qui est la réhabilitation de 267 marchés de gros. Une opération entamée depuis quelques mois pour une enveloppe de près de six milliards de dinars. Pour le moment, le projet a abouti à la réhabilitation totale de «neuf marchés de gros de fruits et légumes dont ceux de Laghouat, Blida, Relizane, Mostaganem, Tébessa», a-t-il indiqué. Pour ce qui est des marchés de détail, Benbada a fait savoir qu’il présentera au gouvernement, à partir de septembre prochain, «une demande permettant aux collectivités locales d’emprunter auprès des banques et à des conditions privilégiées pour réaliser des infrastructures commerciales de base».
Un marché de gros de l’agroalimentaire à El Harrach
D’ores et déjà, le premier responsable du secteur annonce l’ouverture, au courant de la première décade de juillet prochain, d’un marché de gros de produits agroalimentaires au niveau d’El Harrach.
«Cette initiative de la wilaya d’Alger a pour objectif d’absorber les activités de Semar. C’est à travers ce genre d’investissement que nous pouvons réguler le commerce dans la mesure où l’on va créer des espaces de concentration de l’offre», a précisé le ministre. Comptant quelque 180 magasins, le ministre a déclaré que son extension est à l’étude. «Nous étudions la possibilité de son extension sur cinq hectares pour permettre à tous les commerçants de gros en agroalimentaire de Semar de s’y installer.
Semar est une zone urbaine et tout le monde connaît le problème de circulation à Alger. Il faut absolument créer des espaces aménagés». Promettant de ne pas se limiter à Alger, Benbada divulgue des projets similaires en cours à Ghardaïa, Oran et Sétif.
Un conseil de la concurrence avant la fin de l’année
Abordant la question du monopole qui a émergé à l’issue des émeutes qui ont ébranlé le pays en janvier passé, le ministre du Commerce a annoncé l’installation, avant la fin de l’année en cours, du conseil de la concurrence. Selon lui, «le budget est là. Nous n’avons pas de problème de siège. Il y a deux semaines, nous avons fait passer le décret portant organisation et fonctionnement de ce conseil. J’attends sa publication pour lancer les propositions de nomination des membres de cette institution».
Ce conseil, qui sera constitué de douze membres entre experts en commerce, représentants du monde patronal et représentants des associations de défense des consommateurs, sera opérationnel dès l’installation de la nouvelle composante.
Par Hafid Mesbah