Au moment où l’avancée des insurgés vers Syrte est freinée,Pressions de la coalition sur les partisans de Kaddafi

Au moment où l’avancée des insurgés vers Syrte est freinée,Pressions de la coalition sur les partisans de Kaddafi
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Hier, dans leur avancée vers Syrte, les révolutionnaires ont été confrontés aux forces armées de Kaddafi, et les informations sur la prise de contrôle de cette ville restent contradictoires.

Alors que durant deux jours ils avaient crié victoire avec la reprise de contrôle des villes et de terminaux pétroliers, les révolutionnaires ont été confrontés hier dans leur avancée vers Syrte aux forces armées de Kaddafi, et les informations sur la prise de contrôle de cette ville restent contradictoires. A ce propos, un général chargé de coordonner l’offensive rebelle, cité par la chaîne qatarie Al Jazeera, reconnaîtra que «prendre Syrte ne sera pas simple», mais les frappes de l’OTAN équilibrent désormais les combats entre pro et anti-Kaddafi.



Sur le terrain, des avions de la coalition internationale ont bombardé hier la localité de Sebha, dans le sud de la Libye, où des victimes ont été signalées, rapporte l’agence de presse officielle Jana. Dans l’après-midi, les dernières informations rapportées par l’AFP ont indiqué que les insurgés n’ont progressé que de 40 km pour atteindre la localité de Ras Al-Awaja, sur la route de Syrte, et se trouvent donc à une centaine de kilomètres de la ville natale du colonel Kaddafi. Ainsi, quelques heures auparavant, l’avancée des rebelles libyens qui voulaient le contrôle de Syrte, la ville natale du dirigeant libyen, a été stoppée par les forces de Mouammar Kaddafi à la sortie de Ben Jawad, une ville située à 140 km de la ville de Syrte, a rapporté l’AFP. Les insurgés ont d’abord dû refluer à 140 km de là vers Ben Jawad qu’ils ont conquis avant-hier, lorsqu’ils ont été pris sous le feu de mitrailleuses lourdes des forces de Kaddafi venues en pick-up. Les révolutionnaires libyens ont été obligés de répliquer à l’artillerie lourde. Selon la chaîne qatarie Al Jazeera, les insurgés ont ensuite grappillé du terrain et se sont emparés de Nofilia, à 120 km de Syrte. Les forces du régime ont, elles, pris position à 30 km de Syrte. En fin d’après-midi, l’agence officielle Jana avait rapporté que le ministre libyen des Affaires étrangères a annoncé un cessez-le-feu à Misrata.

Le président français Nicolas Sarkozy et le Premier ministre britannique David Cameron, qui affirment que «Kaddafi doit partir immédiatement», ont appelé hier les partisans du colonel Mouammar Kaddafi à «le quitter avant qu’il ne soit trop tard».

Les deux chefs d’Etat ont plaidé pour que le Conseil national de transition, dont ils reconnaissent le «rôle pionnier», mène un «dialogue politique national» afin de parvenir à des élections libres. Cette déclaration, rendue publique par l’Elysée, intervient à la veille de la conférence de Londres, dont l’objectif est selon ce texte d’«accompagner la Libye vers un nouvel avenir» au sein duquel «le peuple libyen sera libéré du joug de la violence et de l’oppression et sera libre de décider de son propre avenir».

De ce fait, les deux dirigeants ont exhorté les pro-Kaddafi à «instaurer un dialogue politique national à même de déboucher sur un processus de transition représentatif, une réforme constitutionnelle et l’organisation d’élections libres et régulières». Les deux hommes ont également appelé les participants à la conférence de Londres qui se tiendra aujourd’hui «à exprimer leur soutien le plus ferme au processus de transition».

La conférence de Londres s’ouvre aujourd’hui

La conférence sur la Libye qui s’ouvre aujourd’hui à Londres devrait permettre de faire le point sur la mise en œuvre de la résolution 1973 des Nations unies sur la Libye et donner une plus large place à la diplomatie pour tenter de régler pacifiquement le conflit dans ce pays où le risque d’enlisement devient réel, estiment les analystes à la veille de la rencontre.

L’objectif de la réunion est de constituer un groupe représentant les pays alliés et partenaires, pour montrer que la communauté internationale est unie sur cette question et adopte une même approche concernant la transition politique en Libye.

La rencontre permettra au Royaume-Uni de discuter avec ses alliés et partenaires de la gestion de la crise libyenne en créant, notamment, un groupe de contact qui sera chargé de piloter les opérations après que l’aspect militaire ait été dévolu à l’OTAN.

L’Alliance atlantique a déjà pris en charge l’embargo sur les armes en Méditerranée et la zone d’exclusion aérienne au-dessus de la Libye, mais il reste à négocier le point sensible qui est la coordination politique de l’ensemble des opérations, relèvent les observateurs dont certains ont fait part dans leurs analyses d’une «rivalité» entre Britanniques et Français pour le commandement politique des opérations. Cette réunion sera également l’occasion pour les pays occidentaux intervenant dans ce conflit, de justifier leur action quant à la mise en œuvre de la résolution 1973, autorisant l’usage de la force pour imposer un cessez-le-feu immédiat en Libye.

La Russie conteste la légitimité de la coalition

«Nous considérons que l’intervention de la coalition dans ce qui est essentiellement une guerre civile n’est pas mandatée par la résolution du Conseil de sécurité de l’ONU». C’est ce qu’a déclaré hier le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, lors d’une conférence de presse. En outre, le diplomate russe estimera que le soutien militaire apporté de fait par la coalition occidentale aux insurgés libyens est une «ingérence» dans les affaires intérieures de la Libye, selon l’agence de presse Interfax. Aussi, dira-t-il : «Nous considérons que l’ingérence de la coalition dans une guerre civile n’est, en tout état de cause, pas autorisée par la résolution de l’ONU».

La Turquie et le Qatar proposent leur médiation

La Turquie, dans le cadre de l’OTAN, de la Ligue arabe et de l’Union africaine, propose, si les deux parties le souhaitaient, de jouer le rôle d’intermédiaire entre le colonel Kaddafi et la rébellion afin d’éviter que le pays ne se transforme en un «nouvel Irak ou Afghanistan». Dans une interview accordée au journal britannique The Guardian, il assurera que Ankara «prendra les mesures nécessaires». Aussi, le diplomate turc affirmera alors avoir parlé à son homologue libyen et qu’il maintenait des contacts avec la rébellion installée à Benghazi, dans l’est du pays.

Pour sa part, le Qatar a reconnu hier le Conseil national de transition (CNT) en Libye, organe de la rébellion contre le régime de Mouammar Kaddafi, devenant le deuxième pays après la France à reconnaître ce Conseil, a rapporté l’agence officielle QNA.

Par Lynda N. Bourebrab