Au moment ou la France fait face à deux lâches attentats terroristes, Rabat attaque Paris

Au moment ou la France fait face à deux lâches attentats terroristes, Rabat attaque Paris
au-moment-ou-la-france-fait-face-a-deux-laches-attentats-terroristes-rabat-attaque-paris.jpg

Le pouvoir marocain se démarque

Un coup de sang du chef de la diplomatie marocaine qui voit d’un très mauvais oeil les excellentes relations entre l’Algérie et la France et qui vit très mal la mise à l’écart de son pays des négociations de paix inter-maliennes conduites par l’Algérie.

Un dérapage royal avec «Mezouar la Gaffe» au volant. Une nouvelle sortie de route du ministre marocain des Affaires étrangères qui tombe très mal. La France est encore sous le choc des deux lâches attentats terroristes qui l’ont ciblée. La rédaction du journal satirique Charlie Hebdo a été décimée. Deux policiers ont été abattus froidement alors qu’une prise d’otages a fait quatre victimes. L’émotion est planétaire. Le monde affiche une solidarité sans faille aux familles des victimes, au peuple et au gouvernement français.

Le pouvoir marocain se démarque. Le monde fait front contre le terrorisme international. La diplomatie marocaine se regarde le nombril, profite de ce moment de désarroi pour régler ses «comptes» avec une France endeuillée et martyrisée. Une attaque en règle. «Soyons clairs: notre sentiment est qu’il n’y a pas chez notre partenaire français de volonté politique réelle de faire obstacle aux manipulations anti-marocaines émanant de milieux (l’Algérie qui soutient la cause du peuple sahraoui dans le cadre des résolutions votées par le Conseil de sécurité de l’ONU, Ndlr) connus pour leur hostilité à notre encontre», a déclaré Salah Eddine Mezouar dans une interview accordée au magazine Jeune Afrique. «C’est cette absence d’engagement et de détermination, cette frilosité, cette sorte de porosité constatée au coeur même du pouvoir vis-à-vis des pressions de certains lobbies qui portent atteinte à la sérénité de notre relation» ajoute-t-il, condamnant en filigrane le pragmatisme français par rapport au dossier sahraoui. Insoutenable pour le chef de la diplomatie marocaine qui remet au centre des différends entre Rabat et Paris la question du Sahara occidental. Quelles sont les véritables raisons de cette brouille? La glaciation diplomatique entre les deux capitales avait connu son summum au mois de février 2014 suite à des plaintes déposées contre le chef du contre-espionnage marocain.

L’Action des chrétiens pour l’abolition de la torture (Acat) avait saisi l’opportunité de la présence en France du patron du contre-espionnage marocain, Abdellatif Hammouchi, pour demander aux autorités d’entendre ce responsable, qu’elle accuse de «complicité de torture», avait écrit à l’époque la presse française. Sept policiers s’étaient rendus à la résidence de l’ambassadeur du Maroc à Paris pour notifier à ce haut responsable une convocation émanant d’un juge d’instruction sans passer par les canaux diplomatiques. Le Maroc qui avait «catégoriquement» rejeté ces accusations, a convoqué l’ambassadeur de France à Rabat, regrettant un «incident rare et inédit».

Que cache réellement ce coup de sang? Le Maroc voit d’un très mauvais oeil les excellentes relations entre l’Algérie et la France et vit très mal sa mise à l’écart des négociations de paix inter-maliennes conduites par l’Algérie. Le souverain marocain avait fait des pieds et des mains pour court-circuiter la médiation algérienne. Dans un récent entretien accordé à Jeune Afrique le ministre français de la Défense avait abondé dans ce sens. «Nous avons de bons contacts avec les autorités algériennes, que j’ai rencontrées au plus haut niveau à Alger en mai dernier» avait indiqué Jean-Yves Le Drian à ce média qui l’avait interrogé à ce propos au mois de décembre 2014. A la question: «Avez-vous évoqué ce sujet avec le Maroc?», le ministre français a répondu sans détours: «Nous n’avons pas à avoir une discussion sur ce sujet avec tel ou tel. Il y a une médiation algérienne, nous l’appuyons.» Ce qui a poussé Salaheddine Mezouar à un nouvel accès de fièvre pour intervenir à travers le même canal pour donner un coup de canif aux relations franco-marocaines au moment où la France n’a pas encore commencé à panser ses blessures.