La belle preuve de la solidarité et la fermeté de ce peuple a été démontrée au monde entier à Oum Dorman
Le peuple algérien n’est pas près de redescendre au fond du gouffre après s’en être sorti vainqueur, il aspire à vivre en paix.
L’espoir de voir l’Algérie à feu et à sang, constitue un objectif pour le nouveau numéro un d’Al Qaîda, Ayman Al Zawahiri. Par pure bêtise ou par ignorance, ce chef terroriste appelle le peuple algérien à se révolter contre son gouvernement. Mais aux gens bien nés, la population algérienne a déjà fait sa révolution. D’abord, pour obtenir sa liberté en 1962 contre ses colonisateurs, ensuite, le multipartisme après les manifestations du 5 Octobre 1988.
Le prix a été chèrement payé et le peuple algérien n’est pas près de redescendre au fond du gouffre après s’en être sorti vainqueur et aspire à vivre en paix. Avant l’appel de ce caïd fanatique, bien des forces occultes ont tenté de déstabiliser le pays, en vain. La belle preuve de la solidarité et la fermeté de ce peuple a été démontrée au monde entier à Oum Dorman, au Soudan. Cependant, certains ne désespèrent pas et continuent d’inoculer leur venin, sans retour d’écho quand il s’agit d’un peuple immunisé.

Le centre américain de surveillance des sites islamistes Site, a diffusé une vidéo mardi dernier, de l’ex- lieutenant de Ben Laden, neutralisé en début du mois de mai de l’année en cours, dans laquelle il lance, en s’adressant aux Algériens: «J’ai félicité notre peuple en Libye pour sa victoire contre le tyran, j’appelle le peuple d’Algérie à suivre leur exemple. Vos frères en Tunisie puis en Libye ayant jeté leurs tyrans aux poubelles de l’Histoire, pourquoi ne vous révoltez-vous pas contre votre tyran? Pourtant la réponse à cette question est claire: le peuple algérien a compris le vrai visage de ceux qui prétendent le djihad. Aujourd’hui, leur numéro un veut prôner la Charia en Libye.
En effet, dans cette vidéo d’un peu plus de 13 minutes, enregistrée en août ou septembre, selon Site, le successeur d’Oussama Ben Laden a félicité les rebelles libyens pour la prise de Tripoli, les pressant d’adopter la Charia, comme base du régime qui doit supplanter celui de Mouammar El Gueddafi. «La première chose que l’Otan fera sera de vous demander d’abandonner l’Islam», a encore lancé l’Egyptien à l’intention des Libyens, en avertissant: «Faites attention aux complots de l’Occident et de ses sbires au moment où vous bâtissez votre nouvel Etat. Ne leur permettez pas de vous tromper et de vous priver du résultat des sacrifices et souffrances endurés.» Pourtant, l’Otan et l’Occident, à son sens un gang, ont été des alliés incontestables pour le CNT, le corps politique des rebelles. La crise en Libye encouragée par une ingérence étrangère à l’initiative de la France et ses alliés, a provoqué un véritable séisme dans la région où désormais règne une insécurité totale, donnant libre cours à tout genre de trafic, drogue et armes notamment, à la faveur des réseaux terroristes dans toute la sous-région. Ce n’est qu’une fois le mal fait, en dépit des avertissements de l’Algérie, que les Occidentaux ont pris conscience de la menace grandissante dans toute la zone. A présent, la France et les Etats-Unis redoutent une alliance entre djihadistes et cybercriminels de droit commun, ce qui est déjà un fait vérifié par nos services de sécurité comme rapporté dans notre édition de mardi. Utilisant l’Internet, mais plus de téléphone, les réseaux terroristes sont en train de tisser une véritable toile d’araignée, pour monter des cellules à travers le monde entier. Leur objectif principal c’est l’Europe.
Les forces de sécurité dont les pays risquent des attentats doivent désormais adapter leur stratégie de lutte aux nouvelles technologies. Si l’attentat de Marrakech, au Maroc, qui avait coûté la vie à 17 touristes a été le produit d’Internet, celui de Cherchell aussi, nous ont confié des sources sécuritaires, soulignant de «ne jamais sous-estimer les compétences intellectuelles de l’ennemi car il est redoutable à plus d’un titre». C’est à une puissante idéologie à laquelle il faut faire face aujourd’hui et c’est un phénomène aussi dangereux.
Dans ce contexte, le Premier ministre français, François Fillon, a souligné lors d’un discours qu’il a prononcé à l’Institut des hautes études de défense nationale, il y a quelques jours seulement que «les individus se radicalisent à la maison sur Internet» et rappelé à quel point il était difficile de faire face à ce nouveau danger. Dans ce sens, il faut noter comme confient nos sources, les terroristes usent de logiciels de cryptage qu’ils maîtrisent parfaitement, et de codes pour communiquer. Pour préparer un attentat, pour un recrutement, pour adresser un message, tout passe par Internet, un bon moyen également pour nourrir la propagande et endoctriner de nouveaux candidats kamikazes. Il y a déjà quelques années que les services de sécurité en Algérie avaient pris conscience de cette nouvelle donne et y travaillent durement pour adapter sa stratégie de lutte, ce n’est que comme ça que des attentats spectaculaires ont pu être évités, notamment à Alger. Si certains croient encore que la connexion entre cybercriminels et djihadistes ne s’est pas encore produite, «c’est une erreur», estiment nos sources. Dans ce contexte, le département de la Défense américain a décidé de revoir sa doctrine militaire en y incluant la «cyberguerre». En outre, la France a décidé d’accorder davantage de moyens à l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information. Ce qui prouve que la locomotive de la connexion est déjà en marche.