Au moins sept Israéliens ont été tués dans des attaques menées jeudi 18 août près de la station balnéaire d’Eilat, dans le sud d’Israël, à proximité des frontières égyptienne et jordanienne, a indiqué le service de secours israélien Magen David Adom (MDA). Selon son porte-parole, quatre Israéliens ont été tués à l’intérieur d’un véhicule privé à une quinzaine de kilomètres au nord d’Eilat et un cinquième a été tué à proximité de ce véhicule. Aucune précision n’a été donnée concernant les deux autres morts.
Le porte-parole de l’armée, Yoav Mordehaï, a précisé que des « civils et des militaires ont été touchés lors des attaques terroristes ». Selon les dernières informations fournies par les autorités israéliennes, un autobus et un véhicule militaire ont été d’abord visés près de la frontière égyptienne, et ensuite une voiture privée près de la frontière jordanienne.
Pas d’implication du Hamas
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a qualifié d’ »atteinte à la souveraineté de l’Etat » ces attaques et a avertit qu’ »Israël réagira en conséquence ». Le ministre israélien de la Défense, Ehud Barak, a affirmé que les attaques « venaient de Gaza » et a menacé de « réagir avec toute la force et la détermination » nécessaires.
Selon un responsable israélien s’exprimant sous le couvert de l’anonymat, les assaillants sont entrés en Israël via la péninsule du Sinaï égyptienne. »Ils ont quitté Gaza pour aller vers le sud dans le Sinaï, ils sont restés là un moment, puis ils sont remontés vers le nord pour entrer en Israël. Nous avons vu ce mode opératoire avant », a-t-il expliqué.
« Il s’agit d’une grave attaque terroriste coordonnée, qui traduit l’affaiblissement du contrôle de l’Egypte sur la péninsule du Sinaï et l’extension de l’activité terroriste », a ajouté le ministre de la Défense dans un communiqué annonçant qu’il tenait des consultations d’urgence pour « examiner la situation ».
Le Hamas a réagi aussitôt à ces accusations et a nié toute implication. « Le gouvernement (du Hamas) dément les accusations de Barak sur les incidents à Eilat et affirme qu’il n’y a pas de lien entre la bande de Gaza et ce qui est arrivé près d’Eilat », dans le sud d’Israël, a déclaré à l’AFP un porte-parole du Hamas, Taher al-Nounou.
« Nous avons des informations spécifiques et concrètes selon lesquelles ces terroristes qui ont tué des Israéliens aujourd’hui sont venus de la bande de Gaza », a surenchéri à l’AFP Mark Regev, porte-parole du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu. « Il ne s’agit pas de spéculation. C’est une information concrète », a souligné Mark Regev.
Attaques coordonnées
La première attaque a donc visé un autobus à une vingtaine de km au nord d’Eilat près de la frontière égyptienne, a déclaré à l’AFP une porte-parole de l’armée, Avital Leibovitch. La porte-parole a précisé qu’un véhicule militaire a ensuite été attaqué « lors de cette attaque coordonnée » avec un engin explosif télécommandé.
L’attaque contre l’autobus a visé un véhicule de la compagnie publique Egged assurant la liaison entre les villes de Beersheva et Eilat, avec à son bord de nombreux militaires qui se rendaient dans la station balnéaire pour le week-end. Cette attaque a fait cinq blessés légers, l’autocar parvenant à poursuivre sa route pour éviter d’être la cible d’autres tirs, selon la radio militaire.
Deux ou trois hommes, armés d’armes automatiques, ont ouvert le feu vers le bus et d’autres voitures qui circulaient dans le secteur. Ils ont ensuite pris la fuite. L’armée et la police se sont lancés à leur poursuite, notamment avec l’aide de deux hélicoptères. Une fusillade a éclaté avec les assaillants.
« Nous sommes partis de Beersheva en fin de matinée. Les tirs se sont produits à midi. Aussitôt, les passagers du bus, pour la plupart des soldats, ont plongé par terre dans l’autobus. Mais certains d’entre nous ont ouvert le feu en se rapprochant de la fenêtre pour défendre l’autobus. Tout s’est très vite terminé, en moins d’une minute. J’a été légèrement blessée par des éclats de verre », a témoigné une soldate, Anastasia, à la radio militaire.
Une frontière à risques
Ces attaques surviennent alors que l’armée et la police égyptiennes ont lancé une campagne dans le Sinaï contre les membres d’un groupe islamiste armé soupçonné d’avoir fait exploser le gazoduc livrant Israël et d’avoir attaqué un poste de police dans la ville d’Al-Arich (nord du Sinaï).
La frontière avec l’Egypte était devenue pour Israël une source d’inquiétude, surtout depuis la chute d’Hosni Moubarak. Désertée par une bonne partie de la sécurité égyptienne, la zone a pu être infiltrée par quelques terroristes. Calme depuis trois décennies, cette zone poreuse va faire l’objet d’une attention plus particulière des autorités israéliennes et pourrait être la raison d’un durcissement des relations entre les deux pays.
Le gouverneur de la province égyptienne du Nord-Sinaï, Abdel Wahab Mabrouk a d’ailleurs très vivement réagi en niant que les assaillants soient venus d’Egypte : « Comment Israël sait-il qu’ils sont venus du Sinaï? Quelles sont ses preuves? », a dit le gouverneur du Nord-Sinaï devant les journalistes. Il a également exclu que les assaillants se soient infiltrés par la voie d’un tunnel de Gaza, faisant état de strictes mesures de sécurité sur place en raison d’une opération militaire égyptienne en cours depuis quelques jours dans le Sinaï.
Raid aérien israélien sur une maison à Ghaza
Six Palestiniens sont tombés en martyrs jeudi à la suite d’un raid aérien israélien lancé sur la ville de Rafah, dans le sud de la bande de Ghaza, ont annoncé des sources médicales palestiniennes. « Le raid sioniste contre une maison de Rafah a fait six martyrs », a déclaré à la presse Adham Abou Selmiya, porte-parole des services d’urgence du mouvement Hamas qui contrôle la bande de Ghaza depuis juin 2007. Selon des témoins cités par des médias, l’un des martyrs est Kamal al-Nayrab, secrétaire général des Comités de résistance populaire (CRP), un mouvement de résistance palestinien.