Au moins 9 Allemands tués dans l’attentat-suicide d’Istanbul

Au moins 9 Allemands tués dans l’attentat-suicide d’Istanbul
au-moins-9-allemands-tues-dans-lattentat-suicide-distanbul.jpg

Au moins 9 des 10 personnes tuées dans l’attentat-suicide qui a visé mardi le coeur touristique d’Istanbul sont des ressortissants allemands, a indiqué un responsable turc. L’attaque est attribuée par la Turquie à un Syrien.

Le Premier ministre turc Ahmet Davutoglu a convoqué une réunion de crise avec le ministre de l’Intérieur et les responsables des services de sécurité.

La déflagration, très puissante, s’est produite à 10h18 locales (09h18 en Suisse) sur l’ancien hippodrome qui borde la basilique Sainte-Sophie et la Mosquée bleue. Les premières photos prises sur place montrent plusieurs corps démembrés couchés sur le sol pavé de cette grande esplanade.

Quinze blessés

LG Algérie

Les secours et la police sont immédiatement arrivés en nombre sur les lieux et ont bouclé le périmètre, a constaté une journaliste de l’AFP. Dans une déclaration citée par les médias turcs, le gouverneur d’Istanbul a annoncé que le premier bilan s’élevait à au moins 10 morts et 15 personnes blessées.

Des touristes allemands, norvégiens et péruviens figurent parmi les blessés, selon la chaîne de télévision CNN Turk. Le ministère allemand des Affaires étrangères a appelé ses ressortissants à éviter les lieux de rassemblement et sites touristiques à Istanbul.

Deuxième explosion en 2015

Djihadistes, séparatistes kurdes et militants d’extrême gauche ont tous déjà commis des attentats en Turquie. Un responsable gouvernemental turc a toutefois rapidement confirmé les récits de nombreux témoins sur place qui évoquaient la piste d’un attentat-suicide. « Nous soupçonnons une origine terroriste », a-t-il déclaré à l’agence de presse AFP sous couvert de l’anonymat.

Selon deux hauts responsables turcs de la sécurité, il y aurait une forte probabilité que des djihadistes de l’EI soient derrière cette attaque.

La détonation a été entendue et ressentie jusqu’à la place Taksim, à plusieurs kilomètres de distance de Sultanahmet, a confirmé à l’AFP un témoin qui se trouvait sur place.

En janvier 2015, une kamikaze s’était fait exploser devant un poste de police sur le même site de Sultanahmet, blessant deux policiers. L’attaque avait été attribuée à une organisation d’extrême-gauche, le Parti/Front révolutionnaire de libération du peuple (DHKP-C), qui a commis plusieurs attentats ces dernières années.

Combats meurtriers

Cette explosion intervient alors que la Turquie est en état d’alerte maximum depuis l’attentat le plus meurtrier survenu sur son sol, qui a fait 103 morts. Cette attaque a été attribuée par le gouvernement islamo-conservateur à l’EI.

Le 23 décembre, l’aéroport Sabiha Gökçen, sur la rive asiatique de la plus grande ville de Turquie, a également été la cible d’une attaque au mortier qui a fait un mort et un blessé. Une organisation armée kurde, le groupe des Faucons de la liberté du Kurdistan (TAK) avait revendiqué l’opération en riposte aux « attaques fascistes qui réduisent en ruines les villes kurdes ».

Après plus de deux ans de cessez-le-feu, des combats meurtriers ont repris depuis l’été entre les forces de sécurité turques et les rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK). Ces affrontements ont fait voler en éclats les pourparlers de paix engagés en 2012 pour mettre un terme à un conflit qui a fait plus de 40’000 morts depuis 1984.