Au moins 68 morts dans l’attaque d’un centre commercial par un commando islamiste au kenya, Les Shebab sèment la terreur à Nairobi

Au moins 68 morts dans l’attaque d’un centre commercial par un commando islamiste au kenya, Les Shebab sèment la terreur à Nairobi

Revendiquée par les Shebab somaliens, liés à Al-Qaïda, qui l’ont présentée comme une opération de représailles en réponse à la présence militaire kényane en Somalie dans le cadre de l’Union africaine, l’attaque samedi soir d’un centre commercial à Nairobi a plongé le Kenya dans l’horreur.

Retranché avec ses otages, le commando islamiste, qui a pris d’assaut le centre commercial Westgate de Nairobi, affrontait toujours hier les forces de sécurité kényanes et israéliennes, qui sont intervenues également vers la mi-journée.

En effet, des forces spéciales israéliennes ont pénétré dans l’édifice pour secourir les otages et les blessés, a affirmé une source sécuritaire à l’AFP. Le bilan s’élève, à l’heure où nous mettons sous presse, à pas moins de 68 morts. Le ministre kényan de l’Intérieur, Joseph Ole Lenku, avait fait état de 175 blessés, dont certains continuaient à arriver dans les centres de secours mis à disposition près du lieu de l’attaque.

À l’intérieur du centre commercial, la confrontation se poursuivait 24 heures après l’assaut meurtrier du commando islamiste. Des Américains, très vraisemblablement des Britanniques et de nombreux autres Occidentaux — cibles privilégiées des assaillants — figurent parmi les blessés. Les assaillants, armés et masqués, ont fait irruption samedi vers 12h dans le Westgate Mall bondé, semant mort et chaos parmi les familles en plein shopping et les badauds attablés aux terrasses des cafés du bâtiment de quatre étages.

Ils ont ouvert le feu à l’arme automatique et à la grenade sur la foule d’un millier de clients et d’employés du centre, un des lieux de promenade préférés des classes aisées et des expatriés de Nairobi.

Les Shebab somaliens, liés à Al-Qaïda, ont revendiqué l’attaque en soirée. “Les moudjahidine ont pénétré aujourd’hui vers 12h dans Westgate. Ils ont tué plus de 100 infidèles kényans et la bataille se poursuit”, ont affirmé les islamistes sur leur compte Twitter, qui a été suspendu dans la nuit. “Ce que les Kényans voient à Westgate, c’est de la justice punitive pour les crimes commis par leurs soldats” en Somalie “contre les musulmans”, ont-ils écrit, rappelant avoir “prévenu le Kenya à de nombreuses reprises”. “Le message que nous envoyons au gouvernement et à la population kényane est et sera toujours le même : retirez toutes vos forces de notre pays”, ont-il ajouté.

Réagissant à cet horrible massacre, le président kényan, Uhuru Kenyatta, qui a précisé avoir “personnellement perdu des membres de sa famille” dans le drame, a affirmé que “le Kenya ne se laissera pas intimider par le terrorisme”.

Pour rappel, l’armée kényane était entrée en Somalie en 2011 et se maintient depuis dans le sud du pays, dans le cadre d’une force africaine soutenant le gouvernement somalien. Ce sanglant attentat a suscité de vives condamnations internationales, dénonçant “un acte lâche et haineux”.

Par ailleurs, les 15 pays membres du conseil ont, dans une déclaration unanime, “condamné dans les termes les plus fermes possibles” l’attentat et exprimé “leur solidarité avec le peuple et le gouvernement du Kenya dans ces heures difficiles”. Ils ont réitéré leur condamnation du terrorisme sous toutes ses formes et “leur détermination à le combattre”.

Le ministre britannique des Affaires étrangères, William Hague, a souligné que la Grande-Bretagne condamnait “sans réserve” cette attaque “brutale”. Le Premier ministre britannique, David Cameron, a eu un entretien téléphonique avec le président Uhuru Kenyatta et lui a proposé l’assistance de la Grande-Bretagne si nécessaire. La Maison-Blanche a qualifié d’“ignoble” l’attentat, promettant d’aider le Kenya dans sa lutte contre le terrorisme. “Les auteurs de cet acte haineux doivent être traduits en justice et nous avons offert notre plein soutien au gouvernement du Kenya pour y parvenir”, a déclaré le porte-parole du Conseil national de sécurité, Caitlin Hayden, dans un communiqué.

M T