Au lendemain du « départ » de Chakib Khelil et des aveux du dirigeant de Saipem, La Cour d’Alger visitée en pleine nuit

Au lendemain du « départ » de Chakib Khelil et des aveux du dirigeant de Saipem, La Cour d’Alger visitée en pleine nuit

« C’est une affaire de règlement de comptes entre fonctionnaires de la Cour d’Alger ». Une information pour le moins incongrue. Et d’aucuns n’hésiteraient pas à en rire.

La couleuvre est trop grosse pour être avalée. Tant il est vrai que l’intrusion dans la nuit de jeudi à vendredi à la Cour d’Alger suscite moult interrogations. D’abord, elle intervient aux lendemains des différentes perquisitions opérées par les services de sécurité aux domiciles de différents cadres ou ex-cadres de Sonatrach, mais aussi « les fouilles » dont ont fait l’objet les différentes résidences de Chakib Khelil (Alger et Oran).



L’intrusion intervient également au lendemain du « départ » de l’ex-ministre de l’Energie et des Mines vers la France jeudi après-midi non sans emprunter le salon d’honneur. « Un départ » pour le moins inexplicable. Puisque beaucoup de sources, notamment judiciaires avaient fait état de l’interdiction de sortie du territoire national signifiée à l’ex-ministre-PDG. « L’assaut » opéré contre la Cour d’Alger urvient aussi à moins de 72 heures de l’audition par le juge d’instruction de la 9e chambre de la Cour d’Alger des personnes supposées être impliquées dans l’affaire Sonatrach 1 et 2. Mais aussi quarante huit heures après les révélations de Varone, la tête pensante pour les contrats entre Saipem et Sonatrach lequel après quatre heures d’audition devant le parquet de Milan a reconnu que son entreprise, par son biais avait versé des pots-de-vin pour arracher des marchés en Algérie.

Cette même tête pensante qui a été sacrifiée par Saipem contre laquelle il a introduit une action en justice auprès du tribunal italien du travail. Par ailleurs, en nous rendant sur les lieux tout à l’heure dans le quartier abritant la Cour d’Alger, nous avons appris que les visiteurs de nuit n’ont à aucun moment fracturé la porte principale de l’édifice. Ils ont plutôt, selon un témoin oculaire, emprunté le petit raccourci autrefois prisé par les conducteurs pour échapper à l’encombrement, pour escalader le mur. N’y a-t-il pas des caméras de surveillance de ce côté-ci ? avons-nous demandé.

Notre interlocuteur nous dira : « Si je ne vous connaissais pas, je n’aurais pas parlé, mais je sais que je peux vous faire confiance en sachant que vous n’allez pas rapporter ce que je vous dis ». Nous l’écoutons attentivement et notre attention est attirée par le fait q’il existe des caméras de surveillance. « Ils étaient six, je les ai vus, parce que je fumais une cigarette sur le balcon de ma maison. Au début je pensais qu’il s’agissait des services de sécurité. Mais ce n’est que quand ils sont ressorti que j’ai compris qu’il s’agissait de quelque chose de « louche », puisqu’ils transportaient un ordinateur. » Il n’en dira pas plus. Car, malgré tout méfiant.

L’on apprendra également, selon des sources proches de la Cour que les visiteurs de la nuit se sont introduits dans les bureaux où se trouvait la base de données de toutes les affaires traitées par cette institution, dont ceux ayant un lien avec les affaires de corruption et les scandales qui continuent à défrayer la chronique judiciaire, à l’instar de celles de Sonatrach, l’autoroute est-ouest qui semble s’éclipser devant les derniers évènements. En tout état de cause, ce qui s’est passé à la Cour d’Alger en ce début de week-end constitue une première dans les annales judiciaires. Gageons que le premier responsable de cette institution, resté muet, jusqu’alors, daigne donner des explications, au demeurant convaincantes à l’opinion publique.

Faouzia Ababsa