Au lendemain des troubles enregistrés à Bejaia, Barakat nie toute implication

Au lendemain des troubles enregistrés à Bejaia, Barakat nie toute implication

La ville de Bejaia s’est réveillée aujourd’hui, sur un arrière goût de désolation suite aux échauffourées d’hier entre manifestants et forces de l’ordre. Les citoyens étaient unanimes : la violence n’a pas de raison d’être. Un sentiment au demeurant partagé par des militants de certains partis, dont ceux ayant opté pour le boycott qui considèrent que cette violence est « injustifiée » et « contreproductive ».

Conséquemment aux incidents, survenus hier lors du meeting d’Abdelamalek Sellal, prévu hier à Béjaïa, nous avons approchés les citoyens, maintenant que le calme est revenu pour recueillir leurs réactions qui, dans l’ensemble convergent vers la condamnadation des actes de violence et le rejet de l’intolérance.



Tout en dénonçant le recours injustifié à la violence, certains militants étaient unanimes à appeler à la retenu et à la vigilance en vu de prévenir des risques de dérapages, jugés, sérieux.

Qu’ils s’agissent des militants du FFS, du RCD, du PST ou de l’ancien PAGS-MDS, tous ont regretté les violences, qui ont empêché le meeting de Sellal de se tenir. Cela ne veut pas dire qu’ils sont pour les élections présidentielles, encore moins, pour une quatrième mandature de Bouteflika. «J’y suis hostile, a confié un cadre du FFS, qui a requis l’anonymat, car le parti prône une neutralité que j’ai du mal à assumer.» Un ancien militant du MDS actif aujourd’hui dans les rangs du candidat Ali Benflis tente toutefois de trouver une raison à cela, qui serait du au fait que le meeting « allait être tenu en privé. C’est sur invitation qu’on a laissé rentrer les gens. Forcément, beaucoup n’avaient pas apprécié.»

Le même sentiment est partagé par un ancien cadre du RCD, en rupture de banc avec le parti de Mohsen Belabbès. «C’est un meeting privé. Il n’y avait que les partisans de la coalition présidentielle ainsi que les journalistes.» Il a enfoncé le clou en affirmant qu’ils étaient au début «une trentaine de contestataires, mais on a laissé leurs rangs grossir jusqu’à ce qu’ils ne soient plus en mesure d’être quadrillés.»

Un syndicaliste développe : «c’est l’usurpation et l’exclusion qui alimente en grande partie la violence. Comment voulez-vous qu’on soit passif lorsque on ramène les gens d’ailleurs pour assister à un meeting et ensuite faire croire qu’il s’agit d’un auditoire bougiote. Cette région a été exclue de toute les feuille de route du pouvoir quant au développement et à l’émancipation sociale de ses habitants. Il cite à titre d’exemple, le tronçon Béjaïa-Kherrata inaccessible et le tracé de l’autoroute ignorant la zone industrielle de Taharacht, le port de Béjaïa, classé deuxième dans les volumes des trafics marchandises ; un aéroport dont l’extension est compromise et la première destination touristique d’Algérie.»

Quant au mouvement BARAKAT, ses animateurs ont tenu à démentir leur implication dans ce qui s’est passé dans un communiqué rendu public aujourd’hui soulignant «le caractère éminemment pacifique» de leur mouvement et se refusent à «toutes formes de violence». Ils se démarquent en soutenant qu’ils ne constituent pas « un mouvement insurrectionnel, nous n’appellerons jamais à des actions de sabotage ou d’insurrection ; nos méthodes sont la manifestation pacifique, l’argumentation rationnelle et le dialogue sérieux et constructif avec tous les acteurs politiques où qu’ils se trouvent qui partagent le même projet de société et œuvrent à sa réalisation», selon les termes du communiqué.

Salim Aït-Sadi