Suspendus depuis des semaines à l’annonce du fameux seuil, les candidats bacheliers sont désormais fixés sur les leçons qu’ils doivent réviser pour les différentes épreuves. Il s’agit des cours assurés du début de l’année jusqu’au 3 mai. Mais la décision de la commission ne semble pas les satisfaire.
Au lendemain de la publication du seuil de cours pour l’examen du baccalauréat, les élèves de terminale expriment leur mécontentement. Suspendus depuis des semaines à l’annonce du fameux seuil, les candidats bacheliers sont désormais fixés sur les leçons qu’ils doivent réviser pour les différentes épreuves du Bac.
Il s’agit des cours assurés du début de l’année jusqu’au 3 mai. Mais les candidats au Bac n’ont pas l’air d’être satisfaits par la décision de la commission. Cette commission installée par l’exministre Baba Ahmed a basé sa décision sur les rapports qui lui ont été fournis par les inspecteurs des 48 wilayas. Autrement dit, même les cours dispensées ces derniers jours sont inclus dans les sujets des examens.
Mais la commission des programmes, qui, vraisemblablement, ne partage pas cette vision, n’a pas fait dans l’allégement exagéré des programmes. Son seul souci était de vérifier si le cours ciblé dans les différentes filières et matières a été enseigné dans tous les lycées du pays. La présence des élèves, le degré d’assimilation, les supports et les modes d’enseignement ne sont aucunement pris en considération tant que les rapports émanant des directions de l’Education certifient que le cours a été prodigué par l’enseignant.
Pour fixer le seuil des cours de chaque filière, les membres de ladite commission se sont basés sur les différents rapports établis par les lycées aux directions de l’Education. Des voix s’élèvent parmi les parents d’élèves qui déplorent la «mollesse» de la tutelle dans le traitement des caprices des élèves de classes terminale. Les contestataires de l’instauration du seuil s’appuient sur un argumentaire assez solide.
Ils soutiennent que le baccalauréat, considéré jadis comme un examen décisif dans le parcours scolaire, a désormais perdu de sa consistance. Les dommages occasionnés par cette regrettable tradition du seuil ne se limitent pas au secteur de l’Education nationale, mais même les universités pâtissent de cette pratique, selon les enseignants. L’enseignement supérieur reçoit des bacheliers avec un niveau scolaire, pour faire dans l’euphémisme, faible et sans connaissances solides pour entamer des formations universitaires.
De nombreux enseignants soutiennent que l’actuel système scolaire a échoué à inculquer à nos enfants les valeurs morales essentielles pour construire leur avenir. Ils estiment que la tutelle applique une politique de nivellement par le bas. Ainsi, les établissements secondaires performants qui ont réussi à achever dans le temps la totalité des programmes doivent s’aligner sur les autres établissements en retard, ce qui constitue un mauvais message pour les nouvelles générations.
De leurs côté, les syndicats du secteur se sont à l’unanimité exprimés contre cette pratique entrée dans les moeurs et ont proposé d’autres mesures pour redonner à l’examen ses lettres de noblesse. Le retour à la fiche de synthèse en fait partie. Elle permettrait de valoriser le travail fourni par les lycéens tout au long de l’année et de ne pas sanctionner les bons élèves victimes du trac le jour de l’examen. A noter que la grève des enseignants qui a duré près de quatre semaines, suivie de celle des élèves de terminale, n’aura pas été sans conséquences.
Les lycéens ont accumulé un grand retard. Le plan de rattrapage mis en place par le ministère de tutelle en partenariat avec les syndicats, les enseignants, les parents d’élèves et les élèves, n’a pas fonctionné comme prévu. Par ailleurs, des instructions ministérielles ont été données aux directeurs de l’Éducation nationale de wilaya, aux inspecteurs pédagogiques, ainsi qu’aux chefs d’établissements et aux enseignants pour veiller à ce que les cours soient dispensés à un rythme normal, sans bourrage ni précipitation, de manière à garantir à l’élève une bonne assimilation du programme.
M. B.