Au Japon, la nourriture en plastique fait saliver

Au Japon, la nourriture en plastique fait saliver

Derrière une vitre poussiéreuse, du riz brillant surmonté d’une tranche de plastique rose mime le sushi que vous aurez bientôt dans votre assiette.

Ailleurs dans le monde, la fausse nourriture ne fait pas particulièrement saliver. Mais au Japon, elle est particulièrement réaliste, suppose des heures et des heures de travail minutieux et constitue un véritable marché.

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Great Big Story

Reconstituer des textures alimentaires

Comment recréer le croustillant de la crevette tempura, le rouge d’un bœuf saignant ou encore le brillant d’un melon juteux ? L’art de la fausse nourriture est un vrai travail d’orfèvre. Il est le fruit d’artistes spécialisés, souvent regroupés dans de grandes maisons à la réputation établie, qui créent des modèles sur-mesure pour les restaurateurs.

Ci-dessous, le processus de fabrication d’un chou-fleur  :

Un savoir-faire qui date de la fin de la Seconde guerre mondiale

Mais pourquoi diable créer de la nourriture en plastique ? À la fin de la Seconde guerre mondiale, de plus en plus d’Américains et d’Européens se rendent au Japon pour superviser la reconstruction du pays. Pour permettre aux étrangers incapables de lire le japonais, de commander de la nourriture plus facilement, des artisans ont l’idée de créer des plats en plastique. D’abord réalisées en paraffine, ces répliques sont, à partir du milieu des années 1980, fabriquées en chlorure de vinyle qui limite les effets du temps.

C’est aussi à cette période que l’art de la nourriture plastique commence à se faire connaître dans le reste du monde. Le réalisateur allemand Wim Wenders immortalise d’ailleurs cette pratique dans le documentaire Tokyo-Ga, sorti en 1985 :

Et pour une déco originale, vous pouvez aussi acheter vos propres compositions plastiques en ligne.